Devoir de Philosophie

MORALE et METAPHYSIQUE chez KANT

Publié le 22/12/2009

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morale

C'est seulement dans le domaine de la morale que la raison va pouvoir, à bon droit, se manifester dans toute sa puissance. La raison théorique avait besoin de l'expérience pour ne pas se perdre dans le vide de la métaphysique. La raison pratique, c'est-à-dire éthique, doit au contraire s'affranchir, pour être elle-même, de tout ce qui est sensible ou empirique.  Toute action qui emprunte ses mobiles à la sensibilité, aux désirs empiriques est étrangère à la morale même si cette action est matériellement bonne. Par exemple, si je me dévoue pour quelqu'un par calcul intéressé ou même par affection ma conduite n'est pas morale. Demain en effet, mes calculs ou mes sentiments spontanés pourraient me pousser à des actes contraires. La volonté, qui prend pour but le plaisir, le bonheur, est soumise à toutes les fluctuations de ma nature humaine. Sur ce point Kant s'oppose non seulement au naturalisme des philosophes des lumières mais aussi à l'ontologie optimiste de saint Thomas pour lequel le bonheur est le but légitime de toutes nos actions. Chez Kant il y a ce que Hegel nommera plus tard une vision morale du monde qui arrache l'éthique aux équivoques de la nature. L'impératif moral n'est pas un impératif hypothétique qui soumettrait le bien au désir (fais ton devoir si tu y trouves ton intérêt, ou bien si tes sentiments spontanés t'y poussent) mais un impératif catégorique : Fais ton devoir sans conditions.  Ce devoir en quoi consiste-t-il ? Puisque les lois que la Raison s'impose ne peuvent en aucun cas recevoir un contenu de l'expérience, puisqu'elles doivent exprimer l'autonomie de la raison pure pratique, les règles morales ne peuvent consister que dans la forme même de la loi. « Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle « (Ire règle). Le respect de la raison s'étend au sujet raisonnable : « Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité en toi et chez les autres toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen «1 ( 2e règle). Ainsi le principe du devoir, pour être absolument rigoureux, n'implique aucune « aliénation « comme nous dirions aujourd'hui, aucune « hétéronomie « comme dit Kant.

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