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Naissons-nous libres ou avons nous à le devenir ?

Publié le 28/03/2005

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La tâche de l'éducateur est donc de construire cet espace complexe au sein duquel l'enfant est contraint d'apprendre et d'user droitement de son autonomie.     Transition  Que nous apprend sur la liberté cette difficulté pédagogique? Qu'elle s'oppose à la nature. Kant fera de cette opposition entre nature et volonté un moment décisif de sa philosophie. Cepandant, nous avons vu que l'enfant est liberté en soi. Il nous faut donc distinguer ici deux niveaux de liberté : celle par laquelle l'enfant est libre, et qui n'est pure possibilité de nature, et celle à laquelle l'éducation peut l'élever, si elle est bonne, et qui s'oppose précisément à la nature. Des rapports se dessinent ainsi, entre volonté, sensibilité et raison, qui semblent déterminer la nature de la liberté accessible : il nous importe à présent de les définir.     II Liberté, volonté et sensibilité   Saint AUGUSTIN       Confessions (VIII, IX)   « Quelle est la cause d'un effet si prodigieux, et comment une chose aussi étrange peut-elle arriver? Faites-le moi connaître, Seigneur, par votre bonté, et permettez que je sonde et que je pénètre les plaies les plus cachées, et les punitions les plus secrètes des enfants d'Adam, pour voir si je pourrai découvrir ce que je cherche. Quelle est donc la cause de cet effet si prodigieux et si étrange?

Le premier article de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen énonce que les hommes  naissent et demeurent libres. La liberté peut se penser comme l'absence de détermination ; en ce  sens, les hommes demeurent libres de choisir selon leur bon vouloir la nature de leur vie, leurs  actions. Ils sont pleinement responsables. Bien plus, ils peuvent déterminer des projets de vie,  s'inventer. Pourtant, cette liberté n'est pas simplement une vie de l'esprit ? En effet, sans  reprendre nécessairement le débat sur l'inné et l'acquis, il n'en demeure pas moins qu'un  enfant naît avec un ADN, un code génétique qui le détermine ou lui donne un certain nombre de  potentialités. De même, sa famille est de l'ordre de la nécessité et il se trouve alors limiter socialement par un habitus qui le détermine. Son corps lui-même n'est pas de l'ordre de la  liberté mais de la nécessité. Sa construction psychique n'est pas libre. Dès lors sa liberté  semble ne pas être effective. Mais n'est-ce pas le lieu alors de repenser la liberté comme  liberté transcendantale c'est-à-dire comme possibilité de se déterminer soi-même, en somme  envers et contre tout ?

« au contraire poser que cet acte de libération ne peut être que libre lui-même, c'est-à-dire que la libertésurgirait de son fonds, de sa simple possibilité? Mais alors, peut-on encore parler de devenir-libre? La libertén'était-elle pas déjà acquise? Proposition de plan I La liberté de l'enfant : le problème de l'éducation Georg Wilhelm Friedrich HEGEL Principes de la philosophie du droit "Les enfants sont des êtres libres en eux-mêmes, et la vie est l'existence immédiate de cette seule liberté, ilsn'appartiennent donc ni aux autres ni aux parents comme des choses.

Leur éducation a la détermination positive, euégard à la relation familiale, que la réalité morale soit portée en eux à la sensation immédiate, encore sansopposition, et que leur coeur, dès le fondement de la vie morale, ait vécu sa première vie dans l'amour, la confianceet l'obéissance, - mais ensuite, eu égard au même rapport, elle a une détermination négative, qui est d'élever lesenfants, à partir de l'immédiateté naturelle dans laquelle ils se trouvent à l'origine, à l'autonomie et à la personnalitélibre, et de là à la capacité de sortir de l'unité naturelle de la famille.

Le rapport d'esclavage des enfants romains estl'une des institutions les plus dégradantes de cette législation, et cette privation offensante de la réalité moraledans leur vie la plus intime et la plus tendre est l'un des facteurs les plus importants pour comprendre le caractèrehistorique des Romains et leur orientation vers le formalisme juridique.

La nécessité pour les enfants d'être éduquésest chez eux comme le sentiment propre d'être insatisfaits en eux-mêmes tels qu'ils sont, - comme la tendance àappartenir au monde des adultes, auquel ils aspirent comme à une réalité plus haute, le souhait de devenir grands.La pédagogie par le jeu prend déjà l'élément enfantin comme quelque chose qui vaut en soi-même, le donne auxenfants tel quel, et rabaisse pour eux ce qui est sérieux et se rabaisse elle-même dans la forme enfantine, assezméprisée par les enfants eux-mêmes.

Dès le moment qu'elle est forcée, en ce qui concerne ces enfants, dans l'étatd'inachèvement où ils se sentent, de les représenter plutôt comme finis, et de le rendre en cela satisfaits, - elledérange et pervertit ce qui est leur vrai besoin à eux, et leur meilleur besoin, et elle produit, d'une part, l'absenced'intérêt et l'esprit borné à l'égard des rapports substantiels du monde spirituel, d'autre part, le mépris des êtreshumains, puisque, lorsqu'ils étaient enfants, ceux-ci se sont présentés à eux d'une façon enfantine et méprisable ;enfin elle produit la vanité et la présomption qui se repaît de sa propre excellence.

» Emmanuel KANT Réflexions sur l'éducation « La discipline transforme l'animalité en humanité.

Par son instinct un animal est déjà tout ce qu'il peut être ; uneraison étrangère a déjà pris soin de tout pour lui.

Mais l'homme doit user de sa propre raison, il n'a point d'instinct etdoit fixer lui-même le plan de sa conduite.

Or, puisqu'il n'est pas immédiatement capable de le faire, mais aucontraire vient au monde pour ainsi dire à l'état brut, il faut que d'autres le fassent pour lui.

(...) La disciplineempêche que l'homme soit détourné de sa destination, celle de l'humanité, par ses penchants animaux.

Elle doit parexemple lui imposer des bornes, de telle sorte qu'il ne se précipite pas dans les dangers sans Jugement et sansréflexion.

La discipline est ainsi simplement négative ; c'est l'acte par lequel on dépouille l'homme de son animalité ;en revanche l'instruction est la partie positive de l'éducation.

» L'éducation se pose comme un problème : il s'agit de mener un être inachevé, le nourrisson, à la réalisation duconcept humain, dont un axe recteur est la liberté.

Cependant, comment élever un esprit vierge, incapable dedélibérer et de connaître le bien pour lui-même, au droit usage de sa raison, mais à un usage autonome?L'autonomie, étymologiquement, c'est le fait d'être à soi-même sa propre loi.

Ainsi, si l'éducation doit exercer unecontrainte pour aboutir, une de ses tâches premières est d'apprendre à l'enfant l'autonomie.

Et comment apprend-on l'autonomie? En en usant, nous répond Kant.

La tâche de l'éducateur est donc de construire cet espacecomplexe au sein duquel l'enfant est contraint d'apprendre et d'user droitement de son autonomie. Transition Que nous apprend sur la liberté cette difficulté pédagogique? Qu'elle s'oppose à la nature.

Kant fera de cette opposition entre nature et volonté un moment décisif de sa philosophie.

Cepandant, nous avons vu quel'enfant est liberté en soi.

Il nous faut donc distinguer ici deux niveaux de liberté : celle par laquelle l'enfant estlibre, et qui n'est pure possibilité de nature, et celle à laquelle l'éducation peut l'élever, si elle est bonne, et quis'oppose précisément à la nature.

Des rapports se dessinent ainsi, entre volonté, sensibilité et raison, qui semblentdéterminer la nature de la liberté accessible : il nous importe à présent de les définir. II Liberté, volonté et sensibilité Saint AUGUSTIN Confessions (VIII, IX) « Quelle est la cause d'un effet si prodigieux, et comment une chose aussi étrange peut-elle arriver? Faites-le moiconnaître, Seigneur, par votre bonté, et permettez que je sonde et que je pénètre les plaies les plus cachées, et lespunitions les plus secrètes des enfants d'Adam, pour voir si je pourrai découvrir ce que je cherche.

Quelle est doncla cause de cet effet si prodigieux et si étrange? Mon esprit commande à mon corps, et il trouve dans le corps uneprompte obéissance.

Mon esprit commande à soi-même, et il trouve en soi-même une forte résistance.

Mon espritcommande à ma main de se mouvoir, et elle obéit avec tant de facilité et de promptitude, qu'à-peine peut-ondistinguer le commandement d'avec l'exécution.

L'esprit est néanmoins un esprit, et la main un corps.

L'esprit. »

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