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Ne doit-on croire que ce qui est scientifiquement démontré ?

Publié le 01/12/2005

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             Il faut, pour la croyance, un espace de liberté accordé à la subjectivité. Il n'est pas question de « croire » qu'il y aura ou non une éclipse. Par contre, il est possible de croire à la vie après la mort. On est libre de la croire. Vous pouvez développer des exemples où la croyance trouve des espaces de liberté, et où la subjectivité trouve des appuis suffisants pour qu'il ne soit pas question simplement d'opinion : Croire à l'amour, en s'appuyant sur ses sentiments, etc.     CONCLUSION   La relation à ce qui est scientifiquement démontré est celle du « savoir ». Il est bon de savoir ce qui est scientifiquement prouvé. Ce savoir lui-même n'est pas d'une certitude absolue : il faut savoir aussi que les vérités scientifiques changent. En même temps, il faut savoir que les vérités scientifiques ne sont pas arbitraires mais objectives. Et l'objectivité est un motif rationnel d'assentiment.

Ne croire que ce qui est scientifiquement démontré, c'est subordonner la croyance à des arguments solides, qu’ils soient formels (rigueur du raisonnement logique) ou matériels (attestation de tel ou tel fait et formulation de lois scientifiques). Dès lors, croire ce qui est scientifiquement démontré peut apparaître comme une attitude rationnelle, un principe de prudence. Tout au contraire, celui qui n'exige jamais de preuve apparaît comme crédule et candide. Mais il faut s'interroger sur la notion de preuve. D’abord, réclamons-nous systématiquement des preuves pour justifier tout ce qui nous est dit ? Ensuite, il y a des degrés dans les preuves, et souvent, nous adhérons à des choses sans qu'elles soient prouvées pour nous. On nous dit que la planète Neptune existe. Mais qui a déjà pu observer réellement cette planète ? Son existence pourtant ne fait aucun doute pour nous alors que rien ne nous est prouvé à titre individuel. On peut donc dire qu'on a ici un savoir, acquis par l'intermédiaire des scientifiques. Or le sujet renvoie à la croyance, c'est à dire (autre définition) à l'adhésion à une idée ou à une réalité qui ne prend pas nécessairement la forme d'un savoir scientifique. C'est le cas de la religion ou même de la morale. Dans ces domaines, la science ne peut intervenir et pourtant nous ne cessons pas d'accorder à certaines réalités ou idées l'importance qui leur est dû. En disant qu’il ne faut croire que ce qui est scientifiquement démontré, nous adoptons à première vue une attitude logique. Mais cela ne suppose-t-il pas que l’on soupçonne tout ce qui n’est pas scientifiquement démontré ? Par ailleurs, s’il faut croire uniquement ce qui est scientifiquement démontré, cela veut dire que l’on ne peut avoir des croyances que concernant des sujets à propos desquels la science se prononce. Or la science peut-elle se prononcer sur tous les sujets ? D’ailleurs le veut-elle ? Le domaine de la croyance est sans doute plus large que celui couvert par la science. C’est d’ailleurs aussi le cas pour le domaine du savoir lui-même : je « sais « conduire, je peux le « démontrer «, et cela n’a rien à voir avec la science. Alors faut-il réduire le champ de notre croyance à ce qui est scientifiquement démontré ? Ou alors peut-on se dispenser de la preuve scientifique, et prendre le risque d’avoir des croyances fausses ? Pour répondre à ces questions, il faudra aussi s’interroger sur les « démonstrations scientifiques «. N’y a-t-il pas une évolution aussi à propos de ce qui est « démontré « par la science ? On peut observer en effet que l’histoire de la science est une succession de remise en question de ce qui a été précédemment démontré. En soupçonnant d’abord ce qui n’est pas scientifiquement prouvé, ne peut-on pas en arriver à soupçonner aussi ce qui est « démontré « scientifiquement ? Au final, que faut-il croire ?

« KANT, Logique , Introduction, IX. « La vérité est une propriété objective de la connaissance ; le jugement par lequel quelque chose est représenté comme vrai – le rapport à un entendement et par conséquent à un sujet particulier – est subjectif , c'est l'assentiment.

Pris dans sa généralité, l'assentiment comporte deux espèces : cellede la certitude et celle de l'incertitude .

L'assentiment certain ou la certitude est lié à la conscience de la nécessité ; l'assentiment incertain au contraireou l'incertitude est lié à la conscience de la contingence ou de la possibilité du contraire – Cette dernière sorte d'assentiment à son tour est soitinsuffisante aussi bien subjectivement qu'objectivement , soit objectivement insuffisante , mais subjectivement suffisante .

La première se nomme opinion , il faut appeler la seconde croyance . On voit qu'il y a trois modes d'assentiment : l'opinion, la croyance etle savoir.» Résumons : il y a deux espèces d'assentiment : la certitude, et l'incertitude.La croyance est un assentiment incertain.

Toutefois, les motifs de croyance(les raisons de croire) sont subjectivement suffisants ; ainsi, s'il fautdistinguer la croyance du savoir, il faut aussi la distinguer de la simple« opinion », dont les motifs sont insuffisants, y compris subjectivement. Au sens où l'entend Kant, je n'ai pas de motif objectif pour croire en dieu, dans le sens où l'existence de Dieu n'estpas démontrée scientifiquement.

Toutefois, la croyance à l'existence de Dieu n'est pas qu'une simple opinion, maisest à proprement parler une croyance, parce que j'ai des motifs subjectifs suffisants (la foi, etc.) Alors faut-il balayer du champ de la croyance tout ce qui n'est pas scientifiquement démontré ? Cela provoquerait un paradoxe : s'il ne fallait « croire » que ce qui est scientifiquement prouvé, y aurait-il encoredes « croyances » ? N'y aurait-il pas en effet que des « savoirs » ? En d'autres termes, voici le paradoxe : si on suit Kant, il y a « savoir » quand il y a preuve scientifique, et il y a« croyance » quand il n'y a pas preuve scientifique.

Comment peut-il y avoir, sans contradiction, une croyance duscientifiquement prouvé? En introduction, on a pris l'exemple de Neptune.

Nous sommes certains de son existence, parce que nous faisonsconfiance à la science.

Une expression populaire consiste à dire que l'on ne peut être sûr que de « ce que l'on a vude ses propres yeux ».

Même sans avoir vu de ses propres yeux l'existence de Neptune, ou de Pluton, ou d'un trounoir, etc., on ne doute néanmoins pas de leur existence.Pourquoi ? Il y a une confiance accordée dans les relais entre les savoirs scientifiques et les connaissancesindividuelles.Nous avons dit en introduction qu'il y a une part subjective dans la croyance.

Avec Kant, nous avons un appui pouraffirmer que la croyance est légitimée par des motifs subjectifs suffisants.

La « confiance » accordée à la science,et aux relais des connaissances scientifiques n'est-elle pas cette dimension subjective propre à la croyance qu'ilfaut intégrer pour parler à juste titre de croyance, et non pas de savoir ? Dans ce cas-là, nous pouvons dire, pour conclure cette première partie, que croire ce qui est scientifiquementprouvé n'est pas forcément paradoxal.En outre c'est sans doute une attitude prudente (pour les raisons évoquées en introduction, que vous pouvez icidévelopper).

On peut aussi dire que tout ce qui ne s'appuie pas sur la science est du domaine de « l'opinion ».

TRANSITION : Nous nous heurtons cependant à deux problèmes distincts : tout d'abord, peut-on faire appel au point de vue scientifique pour tous les domaines où nous sommes susceptibles d'avoir des croyances ? Peut-on secontenter de l'alternative de l'opinion ? Ensuite, ce qui est prouvé scientifiquement ne peut-il pas aussi êtresuspecté, notamment à partir du fait que ce qui a été déclaré « démontré scientifiquement » a évolué au cours dessiècles ? DEUXIÈME PARTIE : Le point de vue de la science.

N'hésitez pas, surtout si vous êtes scientifique, à donner des exemples de démonstrations.

Un modèle de démonstration :La géométrie offre les modèles de démonstration les plus remarquables.

Un prenant un exemple de démonstration, onpeut mettre en évidence une des caractéristiques de la démonstration : la nécessité d'adhérer à ce qui est démontré.. »

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