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Ne faut-il tenir pour vrai que ce qui peut être démontré?

Publié le 16/03/2005

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Je ne peux pas ne pas tenir pour vraie l'affirmation «Je suis », car même si je le voulais, j'affirmerais encore par là que «je suis» celui qui veut. Deux caractères déterminent donc l'évidence cartésienne : la clarté de l'objet pensé (le fait qu'il soit directement présent, lui et pas un autre, sans obscurité) et la distinction, l'absence de confusion de cet objet avec d'autres objets. Une telle évidence, critère de vérité, n'est pas une donnée première, mais une saisie à la fois immédiate (sans intermédiaire entre le sujet connaissant et l'objet connu) et conquise, une évidence qui conclut une démarche rationnelle. Selon Descartes, les idées vraies sont toutes claires et distinctes et, inversement, ces dernières s'imposent à l'esprit comme évidentes. Exemple : les vérités mathématiques ou les principes logiques (comme le principe de non-contradiction) : au moment où je les pense, claires et distinctes, ces idées m'apparaissent comme ne pouvant être autres qu'elles ne sont, et même le malin génie que j'imagine n'y change rien (cf. Méditations, III, § 4). L'enchaînement logique de deux idées n'est lui-même saisi comme valable qu'à travers une intuition qui en perçoit l'évidence. L'évidence est décidément centrale, qui découvre aussi la valeur de vérité des démonstrations. La philosophie, les sciences, toute connaissance n'est donc vraie que pour un esprit qui perçoit avec une certaine évidence, définie par Descartes, chacune de leurs idées et chacun des liens logiques entre ces idées. On voit que l'évidence cartésienne, loin d'être source de préjugé, est condition du passage de l'incertitude à la science.

Les seules vérités sont les vérités de type scientifiques. C'est-à-dire des vérités démontrables logiquement ou expérimentalement. Seule la démonstration permet d'établir la véracité des énoncés. Mais, il y a des vérités qui sont saisies par l'intuition. Il est impossible de les démontrer par la raison ou par l'expérience. C'est par l'intuition, par exemple, que j'appréhende ma vie intérieure et spirituelle.

« critères pour distinguer les énoncés dotés de sens de ceux qui en sont dénués parce qu'invérifiables (parexemple: «Dieu existe», «cette boule est chargée d'amour» ).Aux yeux de Popper la « falsifiabilité » ou la possibilité d'être falsifié par l'expérience, qui permettra de faire letri entre les énoncés scientifiques et ceux qui ne le sont pas : « Un système faisant partie de la scienceempirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

»Ainsi l'énoncé « Il pleuvra ou il ne pleuvra pas ici demain », étant infalsifiable, sera considéré comme nonempirique, puisqu'aucune expérience ne peut l'invalider et comme non scientifique.

Autrement dit,l'irréfutabilité n'est pas vertu mais défaut.

Et c'est au nom de ce critère de falsifiabilité que Popper peutexclure de la science des théories comme le marxisme et la psychanalyse, théories qui sont totalisantes, quicouvrent la totalité des phénomènes qui se produisent dans leur domaine d'attribution, qu'aucun fait ne pourrajamais contredire.Prenons l'exemple de la psychanalyse.

N'est-ce pas une théorie qui échappe à toute épreuve qui pourrait laréfuter ? Le refus de la réalité de l'inconscient ou encore de la sexualité infantile n'est-il pas, au fond, pour lepsychanalyste, une manifestation même de résistance ? Quelle que soit la critique qu'on adresse à lapsychanalyse, ne peut-elle pas être interprétée par le médecin en termes de résistance ? C'est précisémentparce qu'elle n'exclut aucun fait de son domaine, même ceux qui pourraient la contredire, que Popper relèguela psychanalyse au rang de fausse science, aux côtés de la cartomancie ou encore de l'astrologie.Il est donc possible de décider de la vérité ou de la fausseté d'une théorie ou d'un énoncé, et ce de manièreconcluante.

Dire qu' « un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté parl'expérience », cela signifie bien que, paradoxalement, « c'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un systèmequ'il faut prendre comme critère de démarcation ».

Est vrai ce qui peut être falsifié. [Il y a des vérités qui ne peuvent pas être démontrées rationnellement, mais seulement saisies par intuition.] Les vérités spirituelles sont saisit par l'espritBergson, dans La Pensée et le mouvant, oppose le mode de connaissance rationnel au mode de connaissanceintuitif.

Alors que la démonstration rationnelle, scientifique, s'applique convenablement à la matière, au mondeextérieur, l'esprit, lui, fait l'objet d'une connaissance intuitive qui est tout aussi valable.

Ce n'est que parl'intuition que je me connais moi-même, que j'appréhende mon intériorité.

Pour saisir ce que nous voulonspenser, il faut avoir recours à ce que Bergson nomme l'intuition.

Alors que l'entendement a l'habitude detourner autour d'un objet, d'en établir la cartographie de surface, qu'il prétend le connaître lorsqu'il disposed'une rhapsodie de mesures, il nous faut au contraire, si nous voulons saisir la vie, non pas l'analyser endifférents éléments, mais tenter de voir « le dedans » des choses en train de se faire.

L'intuition s'efforce decoïncider avec son objet, avec ce qu'il a d'unique et par conséquent d'inexprimable.

Nous pouvons ainsi tenterde sympathiser avec le personnage d'un roman, c'est-à-dire ressentir ses émotions et, pour tout dire, nousapprocher de sa durée intime. La vérité est l'objet d'une intuitionSpinoza rejette la connaissance par expérience, trop vague etincertaine.

Pour lui, comme pour Descartes, le modèle de ladémonstration est la déduction mathématique, qui déduit les vérités lesunes des autres.

Mais la déduction repose, au bout de la chaîned'arguments, sur une intuition rationnelle: le vrai m'apparaît comme uneévidence immédiate, claire et distincte, et non comme le résultat d'unedémonstration.Descartes propose une règle permettant d'éviter le préjugé et parconséquent d'atteindre le vrai: «Ne recevoir jamais aucune chose pourvraie, que je ne la connusse évidemment être telle: c'est-à-dire d'évitersoigneusement la précipitation et la prévention et de ne comprendrerien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairementet si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de lemettre en doute» (Discours de la Méthode, II).

Cette règle, dite « del'évidence», ne signifie pas du tout que toute évidence et vraie, maisque le vrai s'impose à la conscience sous la forme d'une certaineévidence.

Pour Descartes, connaître c'est voir (évidence vient du latinvidere, voir) ; l'esprit, en présence de l'objet, est passif en dernièreanalyse, et comme illuminé par lui.

La vision ou intuition intellectuelle, toutefois, n'a ce caractère d'évidence qu'à la condition que l'esprit soit attentif à l'objet, qu'il soit vraiment enprésence immédiate de lui.

Là se trouve la difficulté, si elle est surmontée, l'esprit ne peut pas ne pasreconnaître ce qui est vrai.

Notons que la règle est négative : « ne recevoir jamais aucune chose pour vraie,que...

».

Il s'agit précisément de rejeter les évidences superficielles.

D'où le doute, à travers lequel Descartes. »

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