On oppose fréquemment l'instruction et l'éducation. Or, un philosophe contemporain a écrit : « Il est certain que l'instruction en tant que telle possède une très grande valeur éducative : nulle part l'individu n'apprend plus facilement, plus directement combien peu ses opinions, ses désirs, ses préférences pèsent par rapport à ce qui est et à ce qui est vrai. Une date historique est ce qu'elle est, la solution d'une équation est correcte ou non, une traduction est exacte et élégante ou le contraire... Mais, il faut noter que cette valeur éducative de l'instruction est de soumettre le caractère à l'objectivité et à l'univer¬salité du jugement; elle ne consiste pas dans la possession de connaissances utiles. » Qu'en pensez-vous ?
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« Il.- EXPLICATION ET COMMENTAIRE. C'est le problème de la valeur éducative de l'instruction qui se trouve posé. Son auteur affirme que l'instruction véritable influe heureusement sur l'éducation. Il importe de préciser au départ que l'instruction dont il est question dans la pensée n'est. ni la « gargantualique :. ridiculisée par Rabelais, ni le pédantisme optimiste de Pan gloss mais, l'instruction profitable, celle qui est préconisée par Montaigne. C'est ce genre d'instruction qui possède « une grande valeur éducative :. . Sa vertu réside dans le fait qu'elle conduit l'individu à s'incliner devant la vérité et à la reconnaître comme telle. Elle lui donne le pouvoir de passer du plan subjectif au plan objectif et confère de l'universalité à son jugement. Elle vise moins à la possession des connaissances utiles qu'à l'acquisition des notions de hase solides. Elle prétend susciter chez l'humain l'aptitude et la voca tion de se cultiver. Elle crée le besoin de se perfectionner, de s'élever de manière à saisir le sens du bien, du beau et du vrai. L'instruction ainsi conçue est davantage, chez l'indi vidu, création d'un nouvel état. d'esprit, dépassement de soi qu'acquisition de connaissances. Etre instruit ne se résume pas à savoir mal un peu de tout, ni à tout savoir dans un domaine étroitement délimité. C'est être « enlraîné sur peu de matières et par beaucoup d'exercices, à la recherche raisonnée des connaissances, à l'expression claire des idées, aux difficultés d'un travail créateur :.. C'est avoir pris conscience du peu que l'humanité connaît, « de l'immensité de ce qu'elle ignore et qu'elle cherche>. C'est s'être exercé à « observer, mesurer, raisonner avec la sécurité de la méthode scientifique, et non à enchaîner des mols et des syllogismes :. . En ce qui a trait à la culture, les transformations de la science et du monde ont modifié à la fois, le mode d'acqui sition ainsi que le rythme d'accroissement de nos connais- 24- »
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- Victor Hugo écrit : «La nature procède par contrastes. C'est par les oppositions qu'elle fait saillir les objets. C'est par leurs contraires qu'elle fait sentir les choses, le jour par la nuit, le chaud par le froid, etc.; toute clarté fait ombre. De là le relief, le contour, la proportion, le rapport, la réalité. La création, la vie, le destin, ne sont pour l'homme qu'un immense clair-obscur. Le poète, ce philosophe du concret et ce peintre de l'abstrait, le poète, ce penseur suprême, doit faire comme la nature. Procéder par contrastes. Soit qu'il peigne l'âme humaine, soit qu'il peigne le monde extérieur, il doit opposer partout l'ombre à la lumière, le vrai invisible au réel visible, l'esprit à la matière, la matière à l'esprit; rendre le tout, qui est la création, sensible à la partie, qui est l'homme, aussi bien par le choc brusque des différences que par la rencontre harmonieuse des nuances. Cette confrontation perpétuelle des choses avec leurs contraires, pour la poésie comme pour la création, c'est la vie.» (Extrait de Tas de pierres, in Post-scriptum de ma vie, recueil de notes jetées au hasard par Hugo, de 1825 à 1880, sur des carnets et des bouts de papier et regroupées par son ami Paul Meurice en 1901; le fragment que nous citons date sans doute des années 1840-1844.) En prenant des exemples précis chez les poètes de votre choix, vous direz ce que vous pensez de cette esthétique et de cette technique du contraste.
- Que pensez-vous de ce propos d'un philosophe contemporain : « Le vrai nom de l'attention n'est pas anticipation mais étonnement, elle est le contraire de la précipitation et de la prévention »?
- Que pensez-vous de cette remarque de Vigny : Je pensais que les romans historiques de Walter Scott étaient trop faciles à faire, en ce que l'action était placée dans des personnages inventés que l'on fait agir comme l'on veut, tandis qu'il passe de loin en loin à l'horizon une grande figure historique dont la présence accroît l'importance du livre et lui donne une date. Ces rois ne représentent jamais qu'un chiffre. Je cherchai à faire le contraire de ce travail et à renverser sa manière (JOURNAL D'UN POÈTE.)
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