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Ne tient il qu'a moi d'être libre ?

Publié le 03/04/2005

Extrait du document

.) l'impulsion du seul appétit est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ». Si l'on considère, avec Rousseau, que « la liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à n'être pas soumis à celle d'autrui », alors les lois sont bien garantes de celle-ci dans la mesure où elles empêchent autrui d'empiéter sur ma liberté. Il ne tient pas qu'à moi d'être libre, car à moi seul je ne puis m'assurer que ma liberté n'est pas entravée par autrui et me défendre. Les lois ne font pas de l'homme un esclave ou un prisonnier, elles respectent la définition de la liberté donnée par Lalande. En effet, « un peuple libre obéit, mais il ne sert pas (...) il n'obéit qu'aux Lois et c'est par la force des Lois qu'il n'obéit pas aux hommes », affirme Rousseau dans les Lettres écrites sur la montagne.     Conclusion               A partir de la question : « Ne tient-il qu'à moi d'être libre ? », nous nous sommes demandé si l'homme pouvait être un obstacle à sa propre liberté et par ailleurs si la liberté ne tenait pas également à autrui. Nous pouvons conclure que ma liberté tient à moi mais pas seulement. Je dois poser des actes libres et en assumer la responsabilité, tout en sachant que cette liberté est peut-être plus un sentiment intérieur qu'une réalité, dans la mesure où j'ignore la cause de certains de mes actes et que je peux moi-même être un obstacle à ma propre liberté.

 « L'homme libre est l'homme qui n'est pas esclave ou prisonnier «, lit-on dans le Dictionnaire technique et critique de la philosophie d'André Lalande, à la définition du mot liberté. En droit, l'homme libre n'est donc pas asservi à un pouvoir étranger, il ne subit pas de contraintes et agit selon sa volonté et sa nature. La liberté est une notion qui doit être analysée à deux niveaux : moral et politique d'une part et philosophique d'autre part. La liberté est un sentiment intérieur mais aussi un statut social et politique. Se demander s'il ne tient qu'à soi d'être libre, c'est donc se demander si je peux user de ma volonté à chacun de ces niveaux.

Ne tient-il qu'à moi d'être libre ? Cette question renvoie à deux types de problèmes. D'une part, on peut se demander si l'homme peut être l'esclave et le prisonnier de lui-même. Et d'autre part, autrui ne peut-il pas me rendre libre ?

En premier lieu, on peut considérer qu'il ne tient pas qu'à moi d'être libre, ce qui fait que, n'ayant la pleine maîtrise de ma liberté, je ne puis être libre. Il ne faut pas pour autant se servir de cela comme excuse et dire que si nous ne sommes pas libres, nous ne sommes pas responsables de nos actes. En effet, l'homme est responsable de ses actes, cela garantit sa liberté. Elle est aussi garantie par un domaine qui ne tient pas à moi : le domaine des lois. Il ne tient pas qu'à moi d'être libre mais aussi aux lois et au respect de celle-ci par autrui.

 

« rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit d'abord.

L'homme tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'estpas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien.

il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. » L'homme n'est ni ceci ni cela.

Son existence n'est d'abord soutenue par rien.

C'est précisément parce que l'hommen'est d'abord rien qu'il se distingue de toute autre réalité et que son existence est liberté, ne peut qu'être liberté.

La chose qui est ceci ou cela, qui n'est que ce queue est, ne saurait être libre.

Un arbre ne peut jamais être quel'arbre qu'il est.

Un objet n'a pas à être : un coupe-papier, par exemple, est.

Tout objet matériel est.

L'hommen'est pas.

Il n'est pas d'avance ceci ou cela, ce qu'il va devenir n'est pas décidé d'avance.

L'homme est ce qu'il sefait: « Ainsi il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir L'homme est seulement, nonseulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veutaprès cet élan vers l'existence; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. » Et si l'homme n'est d'abord rien et doit librement choisir son essence, cela signifie qu'il est pure subjectivité,projet : « C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité.

et que l'on nous reproche sous ce nom même.

Mais que dire parlà, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ou la table ? Car nous voulons dire que l'hommeexiste d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de seprojeter dans l'avenir L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, unepourriture ou un chou-fleur » La liberté est donc, pour Sartre , un absolu qui ne se choisit pas.

L'homme ne choisit pas d'être libre, il l'est, il ne peut que l'être.

Il l'est tout entier et toujours.

Il ne saurait être tantôt libre, tantôt esclave.

Ce que Sartre exprime sous cette formule : « L'homme est condamné à être libre .

» Si l'homme est celui qui se fait, ce projet réalise pas dans l'intimité douillette d'un ego refermé sur lui-même, maisne peut se réaliser que dans son rapport au monde et à autrui.

L'homme est « en situation ».

C'est-à-dire qu'il est « conditionné par sa classe », « son salaire », « la nature de son travail », conditionné jusqu'à ses sentiments et ses pensées.

Mais si l'homme ne peut pas choisir sa classe sociale, il peut se choisir lui-même dans sa «manière d'être ».

Sartre lui-même reconnaît en 1940 qu'il est « le produit monstrueux du capitalisme, du parlementarisme, de la centralisation et du fonctionnalisme », mais c'est à partir de cette situation familiale qui l'a constitué qu'il entreprend de se « personnalise r ».

D'où la formule : « L'important n'est pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous.

» La situation n'est pas quelque chose qui limite la liberté elle est ce à partir d'où commence la liberté.

C'est la raisonpour laquelle Sartre a pu écrire en 1944 dans « Les Lettres française » (fondé par Aragon et Paulhan ): « Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande. » Qu'est-ce à dire, sinon qu'à ce moment-là, puisque nous étions traqués, « chacun de nos gestes avait le poids de l'engagement » ? La liberté est donc le choix permanent qui oblige chacun, à chaque instant, quel que soit l'obstacle ou la situation, à se faire être.Ainsi, pour Sartre , si l'existence précède l'essence et si Dieu n'existe pas, l'homme est alors responsable de ce qu'il fait, de ce qu'il est : « Nous n'avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou des excuses.

Nous sommes seuls, sans excuses.

C'est ce que j'exprimerai en disant que 1 hommeest condamné à être libre.

Condamné parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parcequ'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait .

» Mais par là, Sartre signifie aussi que l'homme est « responsable de tous les hommes » : « Quand nous disons que l'homme se choisit, nous entendons que chacun d'entre nous se choisit, mais par là nousvoulons dire aussi qu'en se choisissant, il choisit tous les hommes .

» Autrement dit, chacun de nous, par ses choix, ses actes, pose les normes du vrai et du bien et engage ainsil'humanité tout entière.

Certes, beaucoup d'hommes ne se sentent pas responsables, croyant en agissant n'engagerqu'eux-mêmes, et « lorsqu'on leur dit: mais si tout le monde faisait comme ça ? ils haussent les épaules et répondent: tout le monde ne fait pas comme ça ».

Mais, en fait, ils se masquent leur angoisse, la fuient.

Ils sont de mauvaise foi, car en vérité, on doit toujours se demander: « Qu'arriverait-il si tout le monde en faisant autant ? » Dire que « l'homme est condamné à être libre », cela signifie bien que l'homme n'est pas niais qu'il se fait, et qu'en se faisant il assume la responsabilité de l'espèce humaine, cela signifie aussi qu'il n'y a pas de valeur ni de morale quisoient données a priori.

En chaque cas, nous devons décider seuls, sans points d'appui, sans guides et cependantpour tous.Contrairement à la chose qui est ce qui est, l'homme, en tant que « pour-soi », n'est jamais tout à fait soi.

Il est et il n'est pas ce qu'il est.

En avouant, par exemple, que je suis un menteur, j'adhère à ce que je suis mais en mêmetemps je prends mes distances à l'égard de ce que je suis.

La conscience est donc bien négativité infinie, pouvoir dedépassement de ce qui est.

Mais la liberté se confond-elle avec la spontanéité de la conscience ? Un enfant est-illibre ? La liberté ne se développe-t-elle pas avec l'expérience et la connaissance ? Sartre semble sous-estimer le rôle de la raison et de la connaissance dans la liberté.

III- Il ne tient pas qu'à moi d'être libre, ma liberté est également garantie par les lois et le respect de celles-ci par autrui La liberté n'est pas la licence, elle n'équivaut pas à la possibilité de tout faire.

Aussi, ne faut-il pas seméprendre sur l'importance et le statut des lois.

Si de prime abord, elles peuvent apparaître comme une atteinte à laliberté, elles en sont au contraire garantes.

Les lois offrent à l'homme le statut d'homme libre, ainsi que des droits.. »

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