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Nietzsche: À quoi sert la conscience si elle est superflue pour l'essentiel de l'existence ?

Publié le 22/04/2005

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Nous pourrions en effet penser, sentir, vouloir, nous souvenir ; nous pourrions également "agir" dans toutes les acceptions du terme, sans avoir conscience de tout cela. La vie entière pourrait passer sans se regarder dans ce miroir de la conscience, et c'est ce qu'elle fait encore pour nous, effectivement, dans la plus grande partie de son activité, même la plus haute, pensée, sentiment, volonté, qui, si vexante que la chose puisse paraître à un philosophe d'avant-hier, se déroule sans reflet, sans réflexion. À quoi sert la conscience si elle est superflue pour l'essentiel de l'existence ? Nietzsche

Nietzsche critique l'idée selon laquelle la conscience serait le fondement de la vie humaine. Il dénonce un aveuglement de la métaphysique traditionnelle sur le rôle effectif que joue la conscience dans le devenir de la vie. Problématique. La conscience n'est pas nécessaire pour vivre. D'innombrables êtres vivants n'en sont pas dotés et sont mus par l'instinct. La conscience surgit dans l'histoire de la vie très tardivement. Peut-on dire alors que la conscience ait un intérêt ? Enjeux. La tradition philosophique considère que la vie n'est vraiment humaine que si elle est accompagnée de conscience. C'est contre cette conception que réagit Nietzsche. En effet, les pouvoirs de la conscience sont limités. L'expérience de l'erreur, commune à nous tous, conduit Descartes à la décision du doute radical, qui ne sera surmonté que par la première certitude du Cogito, suivie et confirmée par la certitude de l'existence de Dieu, seul garant des pouvoirs de la conscience. Mais est-ce suffisant ? Si l'on exclut cet acte de foi, ne découvre-t-on pas des illusions propres à la conscience, qui rendraient la prétention socratique inaccessible ?

 

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