Nietzsche et le tragique

« quand tout se termine bien, rien n'est achevé ? Le spectateur demeure en attente.

Il n'a pas rencontré le noyau décisif de l'existence.

La solution qu'on lui offre le laisse sans solution profonde.

Les héros du film, après quelques déboires, vont pouvoir retourner à leur petite vie tranquille.

Au fond, rien ne se sera passé, alors qu'il aurait dû se passer quelque chose.

Quand on a une vraie histoire dans la vie, on n'en sort pas indemne.

On ne retourne jamais à sa vie antérieure, on change, on voit la vie sous un autre angle.

Les happy end nous coupent de tous ces passages à une mutation décisive de nous mêmes.

Cela va de pair avec l'ambiguïté de la notion d'espérance.

La vie est par essence imprévisible.

C'est ce qui fait qu'elle est surprenante, étonnante, renversante, donc vivante.

Installons nous, à l'in verse, dans un horizon où tout est connu d'avance.

Certes, c'est rassurant, on sait où l'on va, mais est ce que cela n'étouffe pas tout ce qui fa it la saveur de l'existence ? Pourquoi vivre réellement les choses, si celles ci ont une issue connue d'avance ? Le réel et l'im prévisible vont de pair.

Comme rien n'est décidé, il faut qu'il y ait le passage par le réel pour que la vie se décide et prenne forme.

Elle devient ainsi réelle et une vraie issue se fait jou r, tant il est vrai que tout ce qui est réel et vivant est porteur d'un véritable sens.

Le théâtre et l'amour Selon Nietzsche, les Grecs anciens ont su avoir une vision juste de la vie.

Dans leurs représentations théâtrales, ils montraient comment le héros s'accomplit en se soumettant à l'ordre* des dieux, en mourant au plan humain afin de renaître sur un plan divin.

Belle illustration du lien entre le tragique et l'extase joyeuse.

Ce sens tragique est-il encore accessible aujourd'hui ? Oui.

Dans l'amour.

Aimer, en effet, n'est ce pas dire « Je t'aime >> à l'a utre en se donnant sans calcul à l'amour ? On ne peut dire. »