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Nietzsche: « Je me souviens »

Publié le 21/03/2015

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nietzsche

L'homme dit : « Je me souviens «, et il envie l'animal qui oublie aussitôt et qui voit vraiment mourir l'instant dès qu'il retombe dans la brume et la nuit et s'éteint à jamais. L'animal vit d'une vie non historique, car il s'absorbe entièrement dans le moment présent (...). L'homme au contraire s'arc-boute contre le poids de plus en plus lourd du passé qui l'écrase ou le dévie, qui alourdit sa démarche comme un invisible fardeau de ténèbres qu'il peut bien nier parfois, et qu'il nie volontiers dans le commerce de ses pareils, pour éveiller leur jalousie. Aussi est-il ému de voir, comme la réminiscence d'un paradis perdu, le troupeau au pâturage ou, dans une proximité plus familière encore, l'enfant qui n'a encore aucun passé à renier et qui joue, dans son bienheureux aveuglement, enfermé entre les barrières du passé et de l'avenir. Et cependant son jeu un jour sera troublé. Il ne sera que trop tôt tiré de l'inconscience, il apprendra à comprendre ces mots : « C'était autrefois... «, cette formule qui appelle sur l'homme la lutte, la douleur et la satiété, et qui lui rappelle que son existence n'est en somme qu'un imparfait qui ne s'achèvera jamais. Lorsque enfin la mort apporte l'oubli désiré, elle nous dérobe à la fois le présent et l'existence, et met le sceau sur cette vérité, qu'être n'est qu'un avoir été ininterrompu, une chose qui vit de se nier et de se consumer, de se contredire elle-même.

Nietzsche

Nietzsche se réfère ensuite à l'enfant. Celui-ci n'a pas un passé à renier. Il vit dans le moment présent. Cependant, il comprendra très vite que son existence est liée à un passé, que ce qu'il est, est lié à ce qu'il a fait et ce qu'il a été. Il sera tributaire de son passé. L'homme souhaiterait bien revenir à ce paradis perdu de son enfance où il était protégé entre les barrières du passé et de l'avenir. Cependant, il devra très vite sortir de cet état inconscient pour comprendre ce qu'est son existence (p). Dans la dernière partie, Nietzsche dévoile l'existence de l'homme à sa mort (q). La mort n'apporte pas l'oubli mais dévoile ce qu'a été l'homme depuis sa naissance (r). C'est bien souvent à la mort d'un homme que son existence apparaît. Par exemple, lorsqu'on apprend que tel ou tel écrivain est mort. Il était inconnu de son vivant, mais il devient célèbre à sa mort. Beaucoup de grands écrivains ont été quasiment inconnus de leur vivant. « Être n'est donc qu'un avoir été ininterrompu.« (s).L'existence de l'homme est donc liée à ce qu'il a été, donc elle est liée à son passé.

nietzsche

« a z.

2 .

a SS critiqués et corrigés Observations générales Le devoir suivant donne avant tout une impression de négli­ gence.

Il n'est pourtant pas sans intérêt.

établissant avec justesse une relation entre le texte de Nietzsche et la probléma­ tique psychanalytique.

Mais ceci reste très mal exploité.

Bien­ qu'ayant vu les principales parties du texte, l'élève ne s'applique pas à montrer le mouvement et l'articulation des idées.

Il ne tente pas non plus d'expliquer ce qui doit l'être, se contentant le plus souvent de paraphraser.

a) Attention au style : du x1xe siècle.

De telles négligences font une impression fâcheuse sur le correcteur.

Cette précision est en outre inutile.

b) Mal dit.

Il vaudrait mieux écrire « a pressenti ».

c) Non! En 1845 Nietzsche.avait 1 an! Mieux vaut s'abstenir de donner des précisions de ce genre si l'on n'est pas absolument sûr de ce que l'on avance.

77. »

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