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Nietzsche: la superstition des logiciens

Publié le 23/04/2005

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nietzsche
Si l'on parle de la superstition des logiciens, je ne me lasserai jamais de souligner un petit fait très bref que les gens atteints de cette superstition n'aiment guère avouer ; c'est à savoir qu'une pensée vient quand "elle" veut et non quand "je" veux, en telle sorte que c'est falsifier les faits que de dire que le sujet "je" est la détermination du verbe "pense". Quelque chose pense, mais que ce soit justement ce vieil et illustre "je", ce n'est là, pour le dire en termes modérés, qu'une hypothèse, une allégation ; surtout ce n'est pas une "certitude immédiate". Enfin, c'est déjà trop dire que d'affirmer que quelque chose pense, ce "quelque chose" contient déjà une interprétation du processus lui-même. On raisonne selon la routine grammaticale : "Penser est une action, toute action suppose un sujet actif, donc..." C'est par un raisonnement analogue que l'atomisme ancien plaçait à l'origine de la "force agissante" la parcelle de matière où réside cette force et à partir de laquelle elle agit, l'atome ; des esprits plus rigoureux ont fini par apprendre à se passer de ce dernier "résidu terrestre", et peut-être arrivera-t-on un jour, même chez les logiciens, à se passer de ce petit "quelque chose", résidu qu'a laissé en s'évaporant le brave vieux "moi". Nietzsche

Ordre des idées 1) Exposé d'un fait : des pensées peuvent m'apparaître sans que je les aie voulues. 2) Première analyse de ce fait : celui-ci constitue une objection à la croyance selon laquelle les pensées résultent de l'activité du sujet conscient. Cette croyance nous trompe parce que, si "quelque chose pense", il n'est pas du tout évident que ce quelque chose soit "je". 3) Approfondissement de l'analyse de l'acte de penser - Critique de la thèse : "quelque chose pense". Cette idée ne décrit pas le mouvement réel de la pensée, elle en est déjà une interprétation particulière. - Origine de cette thèse : la grammaire. On passe abusivement du sujet grammatical à l'idée d'un sujet réel : la conscience ("je") ou, plus généralement "quelque chose". - Une comparaison, enfin, montre comment l'étude de la pensée pourrait faire l'économie d'une "réalité" dont elle dépendrait : l'étude scientifique des forces ne suppose plus aujourd'hui l'existence d'une substance qui en serait le support (par opposition à ce que pensait le matérialisme antique).

 

nietzsche

« NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm). Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités deBonn et de Leipzig.

La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux decette période.

En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ceposte jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.

Commence alors la série desvoyages de Nietzsche en Italie : Gênes, l'Engadine, Rapollo, Nice, la Sicile, Rome, Venise, lisant Empédocle, jouantChopin et Rossini.

Il découvrit Stendhal et Bizet.

Il passe les mois d'été à Sils-Maria, dans une petite chambre, faceà la montagne.

C'est à Turin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablementd'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale.

Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelquetemps dans une maison de santé ; puis, sa soeur l'accueillit auprès d'elle, à Weimar, où il mourut le 25 août 1900.

Laphilosophie de Nietzsche se caractérise par un amour passionné de la vie.

Ses premiers écrits concernent l'Art ;reprenant la terminologie de Schopenhauer, volonté et représentation, 'Nietzsche distingue l'art dionysien (musique): c'est l'exaltation tragique de la vie, l'état où l'homme a tendance à se confondre dans le monde ; et l'art apollinien(arts plastiques) : le principe apollinien est le principe contemplatif.

Le rêve apollinien s'oppose à l'ivressedionysiaque.

C'est dans le drame wagnérien que Nietzsche voit la réconciliation de ces deux principes.

Nietzsche faitla critique de la Connaissance et de l'Histoire.

Si la durée du monde n'a pas de terme, la nature cosmique ethumaine, cependant, ne varie pas, et les combinaisons qui constituent le monde sont limitées.

La vie que nousvivons, nous devons la revivre plusieurs fois.

La doctrine nietzschéenne de l'éternité est un éternel retour del'identique, qui surmonte la temporalité du temps.

Midi est l'instant éternel où le temps, arrêté, devient éternité.Nietzsche a toujours eu la nostalgie du soleil, de la Méditerranée, de la Grèce.

Après sa brouille avec Wagner, c'estBizet qui lui semble le plus grand musicien.

Les pages cruelles qu'il a écrites contre les Allemands, les pagesenthousiastes sur la civilisation juive, peuvent expliquer que Nietzsche n'ait pas exercé une grande influence, niphilosophique, ni littéraire, sur les Anglo-Saxons.

Brandès et d'Annunzio furent les premiers à saisir l'importance de lapensée de Nietzsche.

II faut accepter joyeusement la vie, et la volonté et l'imagination permettent seulesd'échapper au pessimisme schopenhauerien, qui a profondément marqué Nietzsche.

L'homme doit donner éternité àl'instant, saisir à la fois le passé et le futur, supratemporellement et surhumainement.

La tentative de Nietzsche futd'enseigner « une nouvelle éternité ».

L'homme doit se transformer en un être supérieur : le Surhomme(Ubermensch).

Les valeurs vitales, force de la volonté et de la pensée, intensité de la vie, sont exaltées aux dépensdes valeurs de la connaissance.

La pitié et la résignation chrétiennes deviennent de fausses valeurs ; la volonté depuissance est la base de la nouvelle éthique.

Le national-socialisme s'est emparé, en la déformant, de la pensée deNietzsche.

Le philosophe de Sils-Maria fut surtout moraliste et poète.

Ses livres sont, le plus souvent, une suited'aphorismes ou de paragraphes ayant chacun un titre.

Le style est fulgurant.

Nietzsche a dit lui-même qu'il brûlait «au feu de sa propre pensée », et qu'il n'écrivait plus avec des mots, « mais avec des éclairs».

L'influence deNietzsche fut et demeure considérable.

Heidegger voit en sa pensée l'achèvement logique de toute la métaphysiqueoccidentale.. »

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