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NIETZSCHE: La vérité entre métaphores et métonymies.

Publié le 27/02/2008

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nietzsche
Qu'est-ce donc que la vérité ? Une armée mobile de métaphores, de métonymies, d' anthropomorphismes, bref une somme de corrélations humaines qui ont été poétiquement et rhétoriquement amplifiées, transposées, enjolivées, et qui, après un long usage, semblent à un peuple stables, canoniques et obligatoires : les vérités sont des illusions dont on a oublié qu'elles le sont, des métaphores qui ont été usées et vidées de leur force sensible, des pièces de monnaie dont l'effigie s'est effacée et qui ne comptent plus comme monnaie mais comme métal. NIETZSCHE

Nietzsche a un rapport ambigu au langage : forme insidieuse de subversion. Il retourne pour montrer la face d’ombre des idéalités, les motifs inconscients qui sous-tendent les plus hautes valeurs : « je sais l’art de renverser les perspectives « (Ecce Homo). Il se sert des oppositions platoniciennes pour aboutir à leur fin. Toute identité est fausse ; tout concept naît de la postulation de l’identité du non identique. Le concept le plus vrai est celui qui correspond à l’image la plus courante. Il est un instrument de vulgarisation. Il fait fonctionner l’appareil logique à contre-courant : il faut savoir danser avec les mots, pour déjouer le sérieux logique. En ce sens là, il y a un rapport au concept de généalogie, comme l’art de déchiffrer les symptômes à l’infini. A l’inverse de Platon, qui ramène la diversité à l’unité. Nietzsche manifeste une répugnance à l’égard de toute systématisation. Il n’y a pas d’interprétation unique et privilégiée chez Nietzsche. Saisie fragmentaire du monde. Monde en éclats, traversée de grandes failles hantées de l’universel effondrement. Monde fait de surfaces mouvantes et légères.

 

nietzsche

« psychologiques et sociales : cause et effet, loi, etc.

Pour communiquer, il faut poser des unités homogènes et fixes.Cela part d'un préjugé moral : l'identité c'est le vrai et le bien.

L'ontologie est enracinée dans le langage.

Le cogiton'est qu'un exemple entre cent de l'illusion de la grammaire, de l'illusion du verbe qui créé le sujet. Nietzsche s'appuie sur la trame conceptuelle pour la détruire.

Dérision des vieux concepts.

Aussi, l'expérience ne fournit jamais dedonnées qui soient identiques.

La logique ne se règle pas sur les faits, mais impose son schéma.

La logique est unefonction instrumentale, opératoire.

Nietzsche aboutit à des conclusions opposées à celles du Cratyle ; l'étymologie ne prouve pas la naturalité du langage, mais au contraire sa conventionalité, i.e.

sa fausseté.

Les concepts les plus faux sont aussi les plusanciens, savoir l'être, la substance, l'absolu.

Ce sont des schèmes inventés par la pensée et qui contredise le mondedu devenir.

La réputation, le nom, l'apparence sont un vêtement qui n'est pas assorti : le Gai savoir , § 58 : « Il importe indiciblement plus de savoir comment se nomment les choses que ce qu'elle sont.

[…] Tout cela, à forcequ'on y croit, fortifié par transmission d'une génération à l'autre est devenu […] le corps même de la chose ;l'apparence initiale finit presque toujours par se faire essence et agit en tant qu'essence ! Fou qui prétendrait qu'ilsuffit de dénoncer cette origine et le voile nébuleux de l'illusion pour anéantir le monde qui passe pour essentiel, laprétendue « réalité » ! – Mais n'oublions pas non plus ceci : il suffit de forger de nouveaux noms, de nouvellesappréciations, de nouvelles vraisemblances, pour forger à la longue de nouvelles choses.

» Mais qui dénomme (question généalogique) : c'est la Volonté de puissance.

Le nomothète ne se fonde pas sur l'idée,comme celui du Cratyle , mais sur la Volonté de puissance : « Identité de nature entre le conquérant, le législateur et l'artiste .Nommer, c'est informer la matière.

Le mode d'action de la volonté de puissance devient un art, unmensonge.

Il s'agit d'une dénégation de la vérité C'est se rendre maître de la réalité par le mensonge.

Le pathos de la noblesse,c'est le sentiment fondamental et dominant d'une espèce dominante supérieure en relation avec une espèceinférieure avec un contrebas.

Sur cela est venu L'origine de cette opposition avec le bon/ mauvais.

Le droit desmaîtres à donner des noms : « va si loin que l'on devrait pouvoir se permettre de considérer l'origine même dulangage comme un diktat) de ceux qui dominent.

Ils ont dit : « ceci est tel ou tel », ils apposé sur un objet ou surun fait le sceau d'un vocable et par-là en on fait leur propriété.

» Puis il y a eu le déclin des jugements de valeuraristocratiques, l'instinct de troupeau arrive à placer ses mots, son vocable.

Si le fort s'approprie une chose, par levocable qu'il lui appose pour le définir, le langage du faible, le langage moral, se présente comme un contre langage.C'est un langage négatif, mieux c'est un langage négateur et réactif.

Le faible inverse l'appellation forte, il retournele langage, il nomme par besoin et inverse les évaluations.

Dans Aurore : « Lorsque l'homme attribuait un sexe (un genre) à toutes choses, il ne voyait pas là un jeu, mais se figurait avoir acquis une vue profonde : il ne s'est avouéque très tard, il n'a peut-être même pas encore réussi à s'avouer tout à fait l'ampleur monstrueuse de cette erreur.– De même tout ce qui existe, l'homme l'a mis en rapport avec la morale et il a mis sur le dos du monde unesignification éthique.

Cela n'aura un jour ni plus ni moins de valeur qu'aujourd'hui la question de savoir si le soleil estmasculin ou féminin.

» Le concept de substance est la conséquence du concept de sujet et non l'inverse.

Du concept de moi se déduit leconcept de sujet, de même Dieu n'est que l'hypostase de concepts tels que sujet, substance, cause, etc.

réunisdans un même mot.

L'athéisme est aussi difficile à concevoir que les catégories grammaticales à réfuter.

Il recourt àun subterfuge : Dieu est mort.

Il est plus facile de se débarrasser de Dieu que de la grammaire : la grammaire necesse de réintroduire la causalité, la substance et l'être dans la pensée.

La logique relève d'une falsification utile etnécessaire.

On introduit de l'ordre, de la simplicité : pour cela on introduit la causalité et la nécessité pour rendrerépétitifs les phénomènes.

Cette vérité est une erreur selon laquelle les vivants ne pourraient pas vivre.

Fictionnécessaire.

La connaissance impose de l'ordre au chaos.

Aussi, la vérité relève de la Volonté de puissance qui estpapillonnement, mouvance, elle est plurielle et non unité.

On assiste à un épuisement des significations vides àl'extrême.

Tous les sens ancien se dérobent ; les buts manquent ; rien ne se vaut et en même temps, tout se vaut.Tout est mouvant, crépuscule.

Derrière le jeu des créations de langage, on a oublié ce fond mouvant et instable dela réalité, le langage n'est plus constitué que de métaphore qui ne signifie plus rien.

Le langage n'a rien de naturel,son caractère social à l'heure du nihilisme n'a plus de valeur.

Les valeurs suprêmes et les situations contemporainessont frappées de nullité. Dans le nihilisme est niée la vie, la pluralité, la contradiction, le devenir devient le mal.

Le nihilisme invente un monde vrai avec tous les attributs que la vie n'a pas : unité, stabilité, etc.

La césure entremonde vrai et monde des apparences est le nihilisme par excellence.

La logique relève d'une falsification utile et nécessaire.

On introduit de l'ordre, de la simplicité : pour cela onintroduit la causalité et la nécessité pour rendre répétitifs les phénomènes.

Cette vérité est une erreur selon laquelleles vivants ne pourraient pas vivre.

Fiction nécessaire.

La connaissance impose de l'ordre au chaos.

Aussi,Nietzsche dans ce texte de la Généalogie de la morale montre que la force des connaissances ne réside pas dans leur degré de vérité mais dans leur caractère et leur condition de vie.

Il n'y a pas de connaissance qui ne soitimmaculée.

Contre le mythe d'une connaissance pure et objective, dépourvue de parti pris.

La connaissance relèvede la croyance et de la conquête.

Elle n'est pas de l'ordre de la conscience.

Elle se produit au niveau du corps, de lavolonté de puissance.

Si on détruit les catégories logiques, on détruit les catégories psychologiques : le moi,l'individu, la personne.

La grammaire inspire à Descartes le je.

Le moi rapporté à la volonté de puissance est uneillusion de perspective.

Nous sommes une multiplicité.

La philosophie n'a cessé de nier le corps, qui souffle à l'âmeses pensées.

C'est le préjugé qu'il y a de la stabilité et de l'identité.

Et le préjugé moral que le vrai a plus de valeurmoral que le faux.. »

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