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Nietzsche: oubli et bonheur

Publié le 10/02/2011

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nietzsche
REMARQUES D'ENSEMBLE.  • Un point de vue philosophique original sur la fonction de l'oubli.  Indépendamment d'une approche strictement psychologique et culturelle du rôle de la mémoire dans la formation d'une personnalité individuelle — ou même d'un peuple au niveau des représentations collectives, on peut concevoir une problématique où l'oubli possède une fonction positive. Chez Nietzsche, l'oubli est vital, nécessaire, car il s'oppose à la « rumination mentale «, et permet une certaine « régénération « du psychisme. On s'attachera à dégager les différents aspects d'une théorie qui n'est paradoxale qu'en apparence.  • Grille d'étude du texte.  On s'efforcera de centrer la réflexion sur les points suivants:  — Fonction de l'oubli hypertrophie de la mémoire).  — Parallélisme entre rumination historique et absence de « régénération psychique «.  — Extension de la réflexion : passage du point de vue de l'individu à celui de l'histoire collective.  • Quelques éléments de réflexion.  — Illustrer et préciser le thème de la prégnance excessive du passé en rappelant les conséquences pathogènes de certaines «fixations« affectives, ou de scènes traumatiques (obsessions, inhibitions, etc.).  — Une référence utile à la philosophie de Nietzsche: « L'innocence du devenir «. L'affirmation de la vie comme processus contradictoire d'individualisation et de fusion cosmique exclut toute rancœur, tout ressentiment, toute hantise du passé. Fonction capitale de l'oubli dans les métamorphoses que décrit Zarathoustra (cf. Ainsi parlait Zarathoustra).  
Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a toujours quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d'oublier ou, pour le dire en termes plus savants, la faculté de se sentir pour un temps en dehors de l'histoire. L'homme qui est incapable de s'asseoir au seuil de l'instant en oubliant tous les événements passés, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur, se dresser un instant tout debout, ne saura jamais ce qu'est un bonheur, et, ce qui est pire, il ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres. (...) Tout acte exige l'oubli, comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l'obscurité. Un homme qui ne voudrait rien voir qu'historiquement serait pareil à celui qu'on forcerait à s'abstenir de sommeil ou à l'animal qui ne devrait vivre que de ruminer et de ruminer sans fin. Donc, il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l'animal, mais il est impossible de vivre sans oublier. Ou plus simplement encore, il y a un degré d'insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit au vivant et qui finit par le détruire, qu'il s'agisse d'un homme, d'une nation ou d'une civilisation.  Nietzsche: oubli et bonheur

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A la rech erche Une philosophie repose sur une intuition majeure.

La philosophie de Nietzsche de l'inn ocence per due a reposé sur une quête éperdue d'in nocenc e.

Nietzsche et sa mère en 1892 L'innocence, cœur de la pensée To ute philosophie, disait Bergson (1859 1941), repose sur une intuition centrale, qui est à la pensée ce que les racines sont à l'arbre.

C'est le cas chez Nietzsche, pour qui la notion d'innocence* joue un rôle fondamental.

L'innocence, ainsi que son nom l'indique, renvoie à un état d'ignorance au sens positif du terme.

Ne pas savoir, comme c'est le cas des enfants*, veut dire ne pas avoir d'idées préconçues.

Ne pas nourrir d'arrière pensées.

Se donner donc totalement à ce que l'on vit.

Un enfant vit ses jeux* en toute innocence.

Quand il joue, il joue.

Il ne fait rien d'autre.

Et, ne fa isant rien d'autre, il goûte un bonheur sans partage.

Il connaît le paradis de l'instant, qui rejaillit sur lui à travers la beauté de son visage apaisé par ce bonheur ainsi savouré.

Ah, si les hommes savaient une fois dans leur vie, une fois seulement, retrouver leur innocence ! Le cercle vicieux de la culpabilité* L'innocence est une suspension de la pensée.

Elle est aussi une suspension de la haine.

Ê tre innocent, en effet, c'est, à côté du fait de ne pas avoir d'arrière pensée, ne pas se sentir coupable.

Ne pas avoir honte*, donc.

Honte de quoi ? Coupable de quoi ? Coupable de vivre et de ne plus. »

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