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Nos pensées sont-elles bien les nôtres ?

Publié le 02/12/2005

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Il est une chose qui pense inséparable du fait de l'existence « seule la pensée ne peut être détachée de moi ». Si je cesse de penser je cesse d'exister ; « Je pense, donc je suis ». C'est à partir de l'acte de penser du « je » que se déduit l'existence. Puisque c'est le « je » qui pense et qui agit sur ses pensées, mes pensées sont miennes. Descartes, dans cet isolement recherché, incarne la force de la pensée créatrice, et par là même, la force de la subjectivité puisqu' il fait du « je » créateur des pensées, la base de toute fondation possible.     2.  Nous ne maîtrisons  pas les pensées, nous les subissons. (Nietzsche)         En réaction à Descartes, Nietzsche, dans l'aphorisme 17 de Par-delà bien et mal, nous montre que la pensée vient « quand « elle »veut, et non pas quand « je » veux ». Elle est le résultat d'un processus instinctif dont l'illusion que nous sommes auteurs de nos pensées est la manifestation. Nous faisons tous l'expérience de la pensée subie comme de l'intuition immédiate.

« pouvoir, de la valeur qu'elle apporte en venant en nous », c'est reconnaître l'existence de la Raison(Entretiens, I, 1).Ce qui ne dépend pas de nous, ce sont le corps « et ses parties, les biens, les parents, les frères, les enfants,la patrie et en général tous les membres de notre communauté » (Épictète, Entretiens, I, 22, 10).

Plusgénéralement, l'ensemble des événements, qui, comme le nom l'indique, sont extérieurs à nous-mêmes.

Leschoses qui ne dépendent pas de nous ne sont pas des biens.Cette distinction faite, il est possible de reconnaître les biens, les maux, et les choses indifférentes.

Les bienssont liés à l'utile : la réflexion, la justice, le courage, la sagesse.

Les maux sont liés au nuisible : l'irréflexion,l'injustice, la lâcheté, la folie.

Et puis, il y a des choses indifférentes, qui ne sont ni des biens ni des maux : lavie, la mort ; la santé, la maladie ; la beauté, la laideur.

Elles ne servent ni ne nuisent par elles-mêmes, maisl'homme peut se servir d'elles pour nuire ou pour être utile.

Elles peuvent donc apporter le malheur, ou lebonheur, selon l'usage qu'on en fait.A partir de là se développe toute la pratique de la philosophie morale stoïcienne, qui vise non pas tant àsupprimer le désir (qui est un mouvement de rapprochement, conforme à la nature), ou à supprimer l'aversion(qui est un mouvement d'éloignement, conforme à la nature), mais à déterminer correctement ce sur quoi portece mouvement.

Désir et aversion ne doivent s'appliquer que sur ce qui dépend de nous ; sinon, nous allonsdésirer ce qui ne dépend pas de nous (la réputation, la richesse, le pouvoir) et haïr ce qui ne dépend pas denous (la maladie, la mort, la pauvreté).

C'est à ce prix que l'on peut faire la conquête progressive de la liberté— le bien suprême —, du moins de la liberté intérieure, totalement affranchie des circonstances extérieures.Il y a donc un principe d'action, aisé à comprendre, et dont nous pouvons maintenant saisir toute la portée :« Renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté », principe qui est rappelé en tête de cetEntretien.

Mais la leçon de philosophie, avec Épictète, est toujours très concrète, elle se nourrit d'exemples.Celui qui est fourni, dans la suite du texte, est le suivant : « Aussi ne puis-je appeler travailleur celui dontj'entends dire seulement qu'il lit ou qu'il écrit, même si l'on ajoute qu'il y passe des nuits entières.

»On peut deviner facilement quelle est la question décisive.

A quoi s'appliquent ce temps passé, ces lectures ouces écrits ? « A quelle fin se rapporte ce labeur ? » L'action, en elle-même, n'est ni bonne ni mauvaise.

Ce quilui donne son sens, c'est seulement sa finalité.

Et Épictète de se moquer ! Si la fin que tu poursuis est la gloire,« je t'appelle ambitieux », si la fin que tu poursuis est l'argent, « je t'appelle avare, mais non pas travailleur ».A quoi faut-il donc appliquer ses lectures, ses écrits, son travail ? La réponse d'Épictète est conforme à ladoctrine :« Si tu rapportes ton travail à ta faculté maîtresse, pour que ses dispositions et son activité soient conformesà la nature, alors seulement je t'appelle un travailleur.

»Autrement dit, le labeur véritable, celui auquel on doit appliquer son « esprit dès l'aurore, jour et nuit », c'estd'exercer la partie maîtresse de l'âme (hégémonikon), celle qui guide les autres, qui fait les représentations, lesconsentements, les sentiments, en bref la raison.

C'est en fonction de la raison que nous devons exercer notrefaculté de juger et de vouloir, et nous déterminer ainsi conformément à l'ordre universel.

Ainsi, et ainsiseulement, parviendrons-nous, selon l'expression de Sénèque, à la vie heureuse, ou selon la formule mêmed'Épictète, «à mener une vie tranquille ».Une telle conception du bonheur nous invite à nous replier sur nous-mêmes, dans une indifférence totale àl'égard de ce qui est extérieur à nous.

Elle ne saurait satisfaire notre époque tournée vers l'action plutôt quevers la contemplation.

Inutile de préciser qu'il y a des choses qui dépendent de notre volonté et qu'on nesaurait donc renoncer à tout.

Le bonheur n'est pas dans la rétention, ni dans une petite vie économe.

Ilconvient toutefois, et ce sujet nous y invite, de réfléchir davantage sur les rapports entre le bonheur et ledésir. 2.

Nous ne maîtrisons pas les pensées, nous les subissons.

(Nietzsche) En réaction à Descartes, Nietzsche, dans l'aphorisme 17 de Par-delà bien et mal , nous montre que la pensée vient « quand « elle »veut, et non pas quand « je » veux ».

Elle est le résultat d'un processus instinctifdont l'illusion que nous sommes auteurs de nos pensées est lamanifestation.

Nous faisons tous l'expérience de la pensée subie commede l'intuition immédiate.

C'est le cas explicite de l'obsession où la mêmepensée se fait envahissante et m'empêche de vivre sereinement, commede la confusion rencontrée devant un texte que je veux pourtantcomprendre et qui m'apparaîtra avec son sens ouvert dans une intuitionimmédiate venue de nulle part lorsque je ne m'y attendais plus.L‘expérience immédiate prouve que la pensée est subie, ce n'est pas le« je » qui agit sur ses pensées mais les pensées qui agissent sur nous.Mais si nous ne sommes pas les auteurs de nos pensées, d'où viennent-elle alors ? Pour Nietzsche elles sont le produit d'instincts dominants quifalsifient la réalité pour mieux la vivre, elle est donc une réactioninstinctuelle à une réalité socio-historique donnée.

C'est la puissanceinterprétative du langage qui fait du « je » un acteur, et faussel'expérience même de la pensée en nous inclinant illusoirement à penseren être les maîtres. 3.

Je peux devenir auteur authentique de mes pensées et. »

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