Devoir de Philosophie

Notre pensée est-elle prisonnière de la langue que nous parlons ?

Publié le 02/12/2005

Extrait du document

langue
-Les mots constitués en langage organisent notre vision du monde. Chaque langue est un découpage particulier de la réalité. (ex : en anglais il n'y a que le pronom personnel « you », et non pas « tu » et « vous » comme en français : cela reflète une certaine façon de penser). -La langue que nous parlons peut trahir notre pensée. Le langage est un outil qui nous permet de nous exprimer et de communiquer avec autrui, mais tout le monde n'en n'est pas doté de la même façon. Si une personne possède un vocabulaire pauvre, elle aura plus de difficulté à exprimer toutes les subtilités de sa pensée, elle sera brimée, et réduite à ne dévoiler qu'une partie de sa pensée, qu'une intuition qui reste confuse pour autrui. (Ex : dans une même langue, l'emploi de certains mots peut trahir une appartenance sociale, professionnelle, ou à une classe d'âge). Toutefois, si l'expression de la pensée semble alors prisonnière de la langue que nous parlons, cela ne signifie pas que la pensée est empêchée. Il s'agit là d'un problème de communication. -Pour Bergson, le langage rigidifie la pensée et la simplifie.

Pour Hegel, « vouloir penser sans les mots est une tentative insensée «. Le langage est une invention de signes qui semble indissociable de la pensée. Si la pensée a besoin de la langue pour se développer, cette dépendance la rend-t-elle prisonnière de la langue que l’on parle ? Ne peut-il exister une pensée libre de la contrainte du langage, un « au-delà des mot «, un ineffable supérieur et indépendant du discours ? Pour répondre à ce problème, il faut chercher à savoir quand commence le langage et où se trouve la limite de la pensée. Est-ce la langue qui forme la pensée, ou la pensée est-elle déjà là avant ? Dans ce cas, la langue influence-t-elle la pensée, la transforme-t-elle ?

 

 

 

langue

« 3ème partie : c'est la langue qui permet l'épanouissement de la pensée. Les mots nous apprennent à nous exprimer, à penser, réfléchir.

Ce sont desoutils pour la réflexion.C'est le langage qui rend possible notre pensée de façon claire et précise.Nous apprenons à penser en apprenant à parler.

Formuler les mots permet deformuler la pensée.

La pensée à besoin d'un support pour se développer (onne peut penser à quelque chose précisément sans passer par les mots).Pour Hegel, la langue est ce qui rend possible la pensée.

Pour lui, une penséeau-delà du langage est une pensée qui n'existe pas encore.

Il faut pouvoirformuler notre pensée pour qu'elle existe vraiment.

Les mots de la languepermettent de représenter des choses abstraites ou même irréelles (unpolygone à mille côté, la justice, le temps, un animal merveilleux…).

Ce quin'est pas nommé ne possède aucune existence et aucune réalité.

C'est doncla langue qui permet la pensée.

Loin d'être prisonnière, la pensée est alorslibérée par la langue.

La pensée ne peut pas se passer du langage car sanslui elle n'aurait aucun mode d'existence structuré.Pour Merleau-Ponty, le langage est le lieu de la pensée : « Exprimer pour unsujet parlant, c'est prendre conscience ; il n'exprime pas seulement pour lesautres, il exprime pour lui-même ce qu'il vise ».

« C'est dans le mot que nous pensons.

Nous n'avons conscience de nos pensées, nous n'avons de penséesdéterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective, que nous les différencions de notreintériorité […].

C'est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existence où l'externe et l'interne sontintimement unis.

Par conséquent, vouloir penser sans les mots est une tentative insensée.

On croitordinairement, il est vrai, que ce qu'il y a de plus haut, c'est l'ineffable.

Mais c'est là une opinion superficielle etsans fondement ; car en réalité, l'ineffable, c'est la pensée obscure, la pensée à l'état de fermentation, et qui nedevient claire que lorsqu'elle trouve le mot.

Ainsi le mot donne à la pensée son existence la plus haute et plusvraie.

» Hegel, in « Philosophie de l'esprit ». Hegel engage sa réflexion sur la possibilité de la synthèse entre l'aspect subjectif et l'aspect objectif de la conscience.

Le langage est un moyen terme entre ces deux aspects, ce par quoi la conscience obtient l'existence. Le langage permet à l'homme de concevoir la nature.

Et on ne peut la concevoir sans lui, quel que soit l'envie qu'onen a.

De même, il n'est pas possible d'exprimer la conscience autrement que par le recours au langage, quelle quesoit la prétention de l'ineffable. Hegel lie le mot et la pensée : 1.

Penser par le mot, c'est lier intériorité et extériorité. 2.

Il est impossible de penser sans les mots. 3.

Le langage clarifie la pensée. D'emblée, la thèse de Hegel est affirmée clairement, en une phrase lapidaire : « C'est dans le mot que nous pensons. » L'ensemble du texte vise à l'analyse des deux termes : la pensée, le mot, et à leur articulation.

D'où formellementdeux possibilités : penser avec les mots (penser « dans le mot ») ; penser sans les mots (c'est la tentation de l'ineffable).

Cette seconde tentative est écartée, par Hegel , comme une erreur.

Ainsi, seule, la première possibilité demeure, d'où l'affirmation renouvelée, sous une autre forme, de la thèse : « le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie. » 1.

La thèse est examinée en chacun de ses éléments.

D'abord la pensée.

Penser c'est avoir conscience depenser, ce qui implique un dédoublement.

Si naïvement toute pensée, en tant que personnelle (« nos pensées »), est crue de l'ordre de notre intériorité (et strictement seulement de cet ordre), philosophiquement, elle est aussi de l'ordre de l'extériorité (et donc différenciée de l'intériorité).

Penser est une activité (« donner »à nos pensées) qui assure le passage d'un ordre à un autre, où l'on passe en même temps de l'abstrait(« penser » dans le vague en général) au concret, de la subjectivité à l'objectivité (des pensées « déterminées », cad qui sont celles-ci ou celles-là).

Enfin, avec une réflexion particulière qui doit être consacrée à l'idée de forme (la « forme » objective) qui, en tant que forme, assure une universalité de la pensée applicable dans la diversité et la multiplicité des situations – s'opposant implicitement à un plein qui ne peut seréférer qu'à l'unique particularité du contenu de ce qui est ici et maintenant.

Forme claire opposée à l'obscur duplein. En suite le mot.

Si pour la pensée, il convenait de distinguer intériorité et extériorité, il faut reconnaître au mot (défini au passage comme « son articulé ») le statut concret (« l'existence ») d'une synthèse de l'intériorité. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles