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Objections contre le droit de propriété. Communisme et socialisme ?

Publié le 23/03/2004

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Dès lors, comment la relation à l'autre pourrait-elle faire abstraction du monde des choses ? Si l'activité humaine centrée sur le monde des choses les rabaisse au rang de marchandises, l'introduction des choses dans le champ des relations humaines ne les élève-t-elle pas au rang de signes ?¦ La vision marxienne du communisme Selon Marx, le travail, libéré de l'aliénation issue de la propriété privée des moyens de production, donnera naissance à une société sans classe. En effet, le prolétariat constitué en classe dominante détruit par la violence l'ancien régime de production et anéantit par là même les conditions de l'antagonisme des classes. En mettant fin à celui-ci, il détruit aussi sa propre domination comme classe [Manifeste..., p. 69-701. Les détracteurs de Marx, et en premier lieu Proudhon, ont vu, dans cette proposition d'une société communiste sans classe, la fin de l'histoire. Prenant appui sur la maxime du Manifeste selon laquelle « l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes de classes », ces détracteurs avançaient qu'une société sans classe était une société sans histoire. Marx, au contraire, considère que l'histoire continue dans le communisme, au-delà de l'antagonisme de classes qui est détruit.
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« solidairement des êtres de besoins et de désirs ? Dès lors, comment la relation à l'autre pourrait-elle faireabstraction du monde des choses ? Si l'activité humaine centrée sur le monde des choses les rabaisse au rangde marchandises, l'introduction des choses dans le champ des relations humaines ne les élève-t-elle pas aurang de signes ?¦ La vision marxienne du communisme Selon Marx, le travail, libéré de l'aliénation issue de la propriété privée des moyens de production, donneranaissance à une société sans classe.

En effet, le prolétariat constitué en classe dominante détruit par laviolence l'ancien régime de production et anéantit par là même les conditions de l'antagonisme desclasses.

En mettant fin à celui-ci, il détruit aussi sa propre domination comme classe [Manifeste..., p.

69-701.

Les détracteurs de Marx, et en premier lieu Proudhon, ont vu, dans cette proposition d'une sociétécommuniste sans classe, la fin de l'histoire.

Prenant appui sur la maxime du Manifeste selon laquelle «l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes de classes », ces détracteursavançaient qu'une société sans classe était une société sans histoire.

Marx, au contraire, considère quel'histoire continue dans le communisme, au-delà de l'antagonisme de classes qui est détruit.

Tous lestextes de Marx et d'Engels s'accordent sur ce point, des textes philosophiques de jeunesse au Capital, auManifeste ou aux textes plus sociologiques d'Engels : «Dans son principe, le communisme se situe au-dessus de l'antagonisme entre bourgeoisie et prolétariat ; il le reconnaît dans sa signification historiquepour le temps présent, mais ne le considère pas comme justifié pour l'avenir ; il veut précisément abolircet antagonisme » [La Situation de la classe laborieuse en Angleterre, p.

359].La fin de l'antagonisme de classes, avec l'abolition de la propriété privée et de toutes les aliénations quilui sont liées, signifie « le retour de l'homme hors de la religion, de la famille, de l'État, etc., à sonexistence humaine, c'est-à-dire sociale » [Manuscrits de 1844, p.

88].

C'est l'occasion pour Marx dedéfinir la place de l'homme dans la société et dans la nature et de développer sa conception de l'individuen tant qu'être social [ibid., p.

88-89].

En même temps, le communisme n'est défini que par antithèse : «Il n'est pas en tant que tel le but du développement humain, la forme de la société humaine » [ibid., p.99].

Plus encore, écrivent Marx et Engels, il « n'est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal surlequel la réalité devra se régler.» [L'idéologie allemande].

Dans la société communiste pourront émerger denouvelles tensions ou de nouvelles contradictions, évidemment fort éloignées de celles que nousconnaissons dans le régime de propriété privée des moyens de production. L'histoire ne nous montre-t-elle pas que la propriété a toujours été la cause des guerres qui ont ensanglanté legenre humain, le point de départ de toutes les violences, de toutes les conquêtes iniques, de toutes les hainesqui divisent non seulement les peuples, mais les individus? Or, suivant J.-J.

Rousseau, il en sera toujours ainsi,tant que les hommes s'attribueront à eux seuls des biens qui devraient rester la propriété de tous.

— Il estbien vrai que si la propriété n'existait pas, quelques-uns de ces maux nous seraient épargnés; mais faut-ilcondamner tout ce qui peut exciter la convoitise des hommes, provoquer des querelles et rendre possiblel'injustice? L'argument qu'on invoque ici ne tend à rien moins qu'à amnistier tous les voleurs et à blâmer tousles volés ; si vos richesses ne m'avaient pas séduit, je n'aurais point songé à vous les dérober.

Généralisée,cette théorie pourrait, au point de vue social, conduire à de merveilleux résultats.Plus sérieuse est l'objection suivante : a L'usurpation, soutient Rousseau, a commencé le jour où un hommeayant enclos un champ, dit : a Ceci est à moi.

D Ce qui est à lui, c'est le produit de son travail; ce sont lesfruits, les moissons qu'il a cultivées; mais la terre elle-même, elle est à tous : nul ne peut se l'approprier sansnuire à la communauté, sans nuire surtout à ceux qui viendront après lui.

Comment, en effet, pourront-ilsvivre, si le sol entier est possédé? Ils n'auront qu'une ressource, celle de se faire nos serviteurs, bien que lanature leur ait accordé les mêmes droits et les mêmes titres qu'à nous.

— Ou comprend dès lors dans quel sensil faut interpréter le célèbre paradoxe de Proudhon : La propriété, c'est le vol. La propriété, c'estle vol.

(Qu'est-ceque la propriété ?) Proudhon critique la propriété privée qu'il considèrecomme un vol et dont il préconise l'abolition mais nonpour la transférer à l'État car cela ne changerait rien à sanature de vol.

Il faut déposséder la classe capitaliste aunom d'un système mutualiste et autogéré. Le premier reproche qu'on peut adresser aux défenseurs de cette thèse, c'est de n'être logiques qu'à demi.Pourquoi accorder à l'ouvrier la moisson plutôt que le sol qui l'a portée ? S'il n'a pas créé ce sol, il n'a pas créédavantage la sève qui nourrit l'épi et le soleil qui le fait mûrir.

De la moisson il faudrait donc défalquer encore lameilleure part, puisqu'elle n'est pas produite par notre seul travail.

— Prétendre, en second lieu, que lapossession du sol entier empêche les nouveau-venus d'exercer leurs droits sur la nature, c'est oublier que lapropriété foncière n'est pas la seule qui existe, ni même la plus productive.

N'y a-t-il pas la propriétéindustrielle, la rente, la propriété littéraire? Or, ces propriétés sont accessibles à quiconque est laborieux etéconome; bien plus, le sol dont nous revendiquons la jouissance, ne change-t-il pas continuellement depossesseurs? Si nous en voulons une parcelle, c'est à nous de la gagner.

— La gagner? —Voilà précisément,. »

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