Objet de la Métaphysique.
Publié le 19/08/2013
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HEIDEGGER reprend l'essentiel de leur point de vue, mais en insistant sur le fait que la question sur l'être, qui est la Métaphysique même, devient une manière d'être du questionnant, qui est l'existant s'interrogeant sur l'être de l'existence. En effet, c'est uniquement parce que le Néant nous est révélé dans le fond du Dasein que nous sommes susceptibles d'être assaillis par l'absolue étrangeté de l'existant. La Métaphysique est ce « Pourquoi ? «, qui naît de l'étonnement, c'est-à-dire de la manifestation du Néant et de l'angoisse qu'elle détermine. « Pourquoi, somme toute, y a-t-il de l'existant plutôt que rien ? « Mais il faut bien comprendre que cette question n'est pas posée du dehors : elle nous met nous-mêmes en question. Si bien que, par là même que nous existons, nous sommes d'ores et déjà toujours en pleine métaphysique. D'où le sérieux de la Métaphysique, qu'aucune science, si rigoureuse qu'elle soit, ne saurait égaler (Cf. HEIDEGGER, Qu'est-ce que la Métaphysique ?, trd. H. Corbin, Paris,, 1938, p. 41-44). -- On voit aussi que cette concep-
(1) Cela doit s'entendre du point de vue logique et non pas nécessairement du point de vue chronologique. Logiquement, la notion de l'existence de Dieu est postérieure à l'appréhension de l'être, puisqu'elle s'établit par voie causale à partir de cette appréhension. Mais, chronologiquement, l'existence de Dieu peut être saisie quasi intuitivement (à savoir par une inférence extrêmement rapide et comme simultanée avec l'intuition de l'être) dans l'être donné à l'expérience, en raison des caractères de contingence dont il paraît évidemment affecté.
«
l'expérience peuvent être considérés (Objet formel).
Si les
sciences de la nature et la philosophie naturelle elle-même laissent
subsister
un point de Pue trop général pour elles, ce point de Pue
constituera l'objet formel de la métaphysique.
Nous avons admis,
en effet
(1, 157-159), que les sciences (empiriquement considé
rées) constituent, de
la sociologie aux mathématiques, une
hiérarchie en complexité décroissante
et en généralité crois
sante ; il s'ensuit que le
point de vue le plus général possible,
dans la considération
du réel, se trouve non seulement justifié,
mais appelé
par les exigences mêmes du sa voir scientifique.
11 2.
Les trois niveaux d'abstraction.
- Ces trois niveaux ou
degrés déterminent les trois domaines spécifiquement distincts
de la physique, de la mathématique et de la métaphysique.
a)
Physique.
Dans les réalités de l'expérience, nous pouvons,
à
un premier degré, faire abstraction seulement des notes indi
Piduelles.
L'objet ainsi considéré est réduit aux qualités sen
sibles, c'est-à-dire à
ce qui place les êtres dans Je devenir (ens
mobile).
C'est le domaine des sciences physico-chimiques, qui
s'appliquent aux qualités sensibles en
tant qu'observables et
mesurables (analyse empiriologique et empiriométrique),
ainsi que dé la philosophie de la nature, qui s'applique à.l'être
sensible en tant qu'intelligible 1
• •
b) Mathématique.
Un degré supérieur conduit à considérer
l'être de l'expérience, par abstraction de toutes les qualités sen
sibles,
uniquement comme quantité (ens quantum).
Ce domaine
.
est à
la fois celui des sciences mathématiques, qui visent la quan
tité (nombre, figure et, par extension, mouvement) en tant
qu'imaginable, - et celui de la philosophie de la nature qui
s'applique à
la quantité en tant que forme intelligible.
Dans ces deux premiers degrés d'abstraction, la considération de
la matière reste présente, mais à des points de vue divers.
Au degré
de la Physique, la matière est envisagée sous sa forme sensible
(1) , C'est pourquoi, écrit J.
MARITAIN (La Philosophie de la Nature, p.
76), l'on peut dire[ ...
] que dans le cas de l'analyse empiriologique, nous allons de
l'observable à l'observable, et dans le cas présent [philosophie de la nature] nous allons du visible à l'invisible, de l'observable au non-observable.
Nous entrons dans un monde qui n'est plus infigurable ou inimaginable privative· ment comme le monde de la microphysique, mais qui est infigurable ou ini maginable • négativement »..
»
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