Opération «Barbarossa» ?

Les forces allemandes progressent vers Moscou. Le système de ravitaillement de l'armée allemande montrait des signes de tension évidents, et les troupes du front comme les tanks étaient aux abois. Tout semblait indiquer que l'armée du Centre allait prendre Moscou. Mais Hitler intervint pour venir en aide aux armées du Nord et du Sud, plus lentes, aux dépens de l'armée de Bock. Le 19 juillet, il donnait l'ordre au 2e Panzergruppe et à la IIe armée de se placer sous le commandement de Rundstedt, et au 3e Panzergruppe sous celui de Leeb. Les chefs de l'armée du Centre protestèrent, mais Hitler se montra inflexible. L'armée du Sud fonça sur Kiev avec une ardeur renouvelée. Les blindés de Guderian et de Kleist se rejoignirent à l'est de la ville, prenant au piège quelque cinq divisions russes. Autour de ce brasier, la bataille fit rage du 21 août au 26 septembre, jusqu'à ce que le front russe sud-ouest soit pratiquement annihilé; les Allemands firent près de 665 000 prisonniers. Plus au sud encore, ils touchaient à la Crimée, et la nouvelle XIe armée du générai Erich von Manstein se dirigeait sur Sebastopol. Vers la fin septembre, l'armée du Centre, privée de ses principales forces offensives, n'avait que peu progressé; en revanche, l'armée du Nord renforcée avait accéléré l'allure et, le 16 août, elle atteignait Novgorod. Elle isola la ville en prenant Schlusselburg le 15 septembre. Le plus grand siège de l'histoire allait bientôt commencer, un siège au cours duquel la population de Leningrad devait résister à tout ce que les Allemands purent imaginer contre elle. Rundstedt arriva au Don le 15 octobre, menaçant ainsi Rostov et Kharkov; mais à ce moment les Panzergruppen allemands s'étaient déployés une nouvelle fois et Moscou redevenait la cible principale. Les 3e et 4e Panzergruppen devaient foncer sur Vyazma depuis i'ouest et le 2e Panzergruppe (rebaptisé 2e Panzerarmee) depuis le sud, respectivement le 2 octobre et le 30 septembre. Le 14 octobre, la poche de Vyazma avait rendu 650000 prisonniers. Mais, dès le 8, les pluies d'automne avaient commencé, et toute nouvelle progression devint quasi impossible. Les Allemands, qui ne se trouvaient plus qu'à 65 km de Moscou, étaient totalement épuisés.