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Où est le mal ?

Publié le 03/12/2005

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Ainsi Socrate montrera que « nul n'est méchant volontairement », voulant dire par là que c'est de l'ignorance de l'homme que provient le mal, les mauvaises actions. L'homme ayant la possibilité, du fait qu'il est un être rationnel, de trouver en lui les voies menant au Bien, n'est méchant que dans la mesure où il ne se pas connaît pas lui-même (cf. Platon, Apologie de Socrate). L'épreuve de l'existence humaine est donc de saisir le bien ou l'essence (la raison). C'est le dialogue qui permet aux interlocuteurs de Socrate de sortir de la prison des apparences et d'entrer dans la connaissance véritable, dans le bien universel.      b. L'autre peut aussi révéler en moi la possibilité d'être l'auteur du mal. C'est dans le rapport à l'autre, dans le face à face, dira E. Lévinas, que s'éveille en moi deux possibilité : celle de tuer et celle de ne pas tuer. Le visage nu de l'autre (« l'épiphanie ») confère à l'homme une responsabilité.

Penser le mal nécessite toujours un rapport de celui-ci avec ce qu’on appelle le bien. Le mal peut avoir plusieurs formes (la folie, le péché, la volonté d’être méchant etc.), et apparaît le plus souvent comme quelque chose d’obscur et d’indéfini. Les hommes relativisent le mal puisque ce qui est un bien pour certains peut être un mal pour d’autres. Peut-on rechercher l’origine, le lieu d’émergence du mal, ou reste-t-il incessamment aux yeux de l’homme le contraire d’une norme, d’une valeur ? Il y a toujours une angoisse qui parle quand on s’interroge sur le mal, car si on pouvait le définir ou le localiser aisément, il ne serait qu’un phénomène auquel on pourrait remédier facilement. C’est ce côté sombre d’une entité abstraite qu’il faudra tenter de déterminer.

« Ce qui apparaît aux créatures comme une déficience, comme un mal, comme une imperfection, doit être en véritécompris comme l'élément d'un ensemble :«Ainsi il peut se faire que, dans une construction ou une décoration, on ne choisisse pas la pierre la plus belle, ou laplus précieuse, mais celle qui remplit le mieux la place vide.

»Il faut donc comprendre non pas que le mal n'existe pas, que l'imperfection n'existe pas, mais qu'ils permettent labeauté de l'ensemble.

La créature, l'homme prend la partie pour le tout.

Il est nécessaire d'admettre au contrairequ'« il faut qu'il y ait une raison pour que Dieu permette le mal plutôt que ne le permette pas; or la raison de lavolonté divine ne peut être prise que du bien ».« Tout est pour le mieux » ne doit donc pas être compris comme «tout est bien », et la pensée de Leibniz n'a riend'un optimisme béat.

Il ne pouvait rien avoir de meilleur qu'un monde où le péché originel existe.

«Dieu permetquelques maux, pour que beaucoup de biens ne soient pas empêchés.

»Le mal et le péché ne sont donc que des éléments servant la beauté et l'harmonie de l'ensemble.

Mais leur causeessentielle est l'imperfection, la limitation des créatures.

Leibniz emploie pour l'expliquer l'image du fleuve.

Quand unfleuve emporte avec soi des embarcations, la différence de leur vitesse vient de ['inertie des bateaux.

« Ici donc, larapidité vient du fleuve, et la lenteur du fardeau; le positif de la vertu du moteur, le privatif de l'inertie du mobile.

»Les perfections accordées par Dieu sont comparables à ce fleuve, et les maux à la limitation des êtres créés et finis.Resterait à expliquer en quoi la liberté de l'homme, c'est-à-dire sa capacité de choix, est compatible avecl'omniscience divine.

La solution de Leibniz est d'une subtilité logique telle qu'il est difficile de la résumer.

On pourraitdire que nos actions sont prévues, puisqu'elles concourent elles aussi à la perfection de l'ensemble, sans êtrenécessaires.

En toute logique, le contraire de telle action est possible.« Dieu a vu les choses dans la suite idéale des possibles, telles qu'elles allaient être, et parmi elles, l'homme péchantlibrement; et en décrétant l'existence de cette suite, il n'a pas changé la nature de la chose, ni n'a rendunécessaire ce qui était contingent.

»Notre action est libre, elle n'est en aucun cas nécessaire, c'est-à-dire telle qu'il serait logiquement impossible defaire autrement.

Mais que nos actes soient contingents n'empêche pas Dieu de les prévoir, et donc d'élire, parmi lasuite des possibles, celle qui inclut l'acte qui concourra à la plus grande perfection possible de l'ensemble. « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » ne signifie donc pas que «tout est pour le mieuxdans le meilleur des mondes ».

Voltaire a certainement eu raison de s'insurger contre ce qui demeure unejustification du mal, mais Leibniz est plus difficile à réfuter qu'à parodier.

Ce qui est remarquable dans ce dialogueposthume du logicien, de l'inventeur de l'infinitésimale et du défenseur des Calas, c'est que toute théologie doit seconfronter au problème du mal, et qu'aucune solution jamais ne satisfera pleinement : en quoi le mal est-iljustifiable? c.

La tragédie grecque est elle aussi traversée par le mal, puisqu'on voit toujours un homme fautif, et ce à cause d'une puissance supérieure.

Les dieux sont eux-mêmes criminels, et font du destin d'un héros une œuvremaléfique, alors que l'homme n'a pas le pouvoir de décider de ses actes.

On donnera l'exemple qui figure déjà dansL'Odyssée, du forfait d'Œdipe, qui tue son père (sans le savoir) par amour pour sa mère, et qui se crève les yeux quand il se rend compte du parricide qu'il a commis (cf.

Sophocle, Œdipe à Colone ). II.

L'existence comme lieu du mal.

a.

On a vu dans un premier temps que le mal pouvait être compris par rapport au regard mythique et religieux des cultures, dans lequel l'homme semble être possédé par des puissances mystérieuses.

Il y a désormais à tenterde localiser le mal en l'homme dans l'épreuve de l'existence.

Ainsi Socrate montrera que « nul n'est méchant volontairement », voulant dire par là que c'est de l'ignorance de l'homme que provient le mal, les mauvaises actions.L'homme ayant la possibilité, du fait qu'il est un être rationnel, de trouver en lui les voies menant au Bien, n'estméchant que dans la mesure où il ne se pas connaît pas lui-même (cf.

Platon, Apologie de Socrate ).

L'épreuve de l'existence humaine est donc de saisir le bien ou l'essence (la raison).

C'est le dialogue qui permet aux interlocuteursde Socrate de sortir de la prison des apparences et d'entrer dans la connaissance véritable, dans le bien universel.

b.

L'autre peut aussi révéler en moi la possibilité d'être l'auteur du mal.

C'est dans le rapport à l'autre, dans le face à face, dira E.

Lévinas , que s'éveille en moi deux possibilité : celle de tuer et celle de ne pas tuer.

Le visage nu de l'autre (« l'épiphanie ») confère à l'homme une responsabilité.

Chacun doit être responsable de l'autre,assumer sa faiblesse (fragilité du visage) pour une éthique véritable entre les hommes (cf.

Totalité et infini ).

Il faut savoir saisir l'essence du bien dans l'autre, une éthique absolue.

III.

l'homme est un animal « affecté ».

a. Les passions sont considérées comme des maux qui « affectent » l'homme qui n'est plus sous le contrôle de sa. »

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