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PASCAL: L'entendement et la volonté

Publié le 12/05/2005

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Personne n'ignore qu'il y a deux entrées par où les opinions sont reçues dans l'âme, qui sont ses deux principales puissances, l'entendement et la volonté. La plus naturelle est celle de l'entendement, car on ne devrait jamais consentir qu'aux vérités démontrées ; mais la plus ordinaire, quoique contre la nature, est celle de la volonté ; car tout ce qu'il y a d'hommes sont presque toujours emportés à croire non pas par la preuve, mais par l'agrément. Cette voie est basse, indigne et étrangère : aussi tout le monde la désavoue. Chacun fait profession de ne croire et même de n'aimer que s'il sait le mériter. Je ne parle pas ici des vérités divines, que je n'aurais garde de faire tomber sous l'art de persuader, car elles sont infiniment au dessus de la nature : Dieu seul peut les mettre dans l'âme, et par la manière qu'il lui plaît. Je sais qu'il a voulu qu'elles entrent du coeur dans l'esprit, et non pas de l'esprit dans le coeur, pour humilier cette superbe puissance du raisonnement, qui prétend devoir être juge des choses que la volonté choisit, et pour guérir cette volonté infirme, qui s'est corrompue par ses sales attachements. (...) Je ne parle donc que des vérités de notre portée ; et c'est d'elles que je dis que l'esprit et le coeur sont comme les portes par où elles sont reçues dans l'âme, mais que bien peu entrent par l'esprit, au lieu qu'elles y sont introduites en foule par les caprices téméraires de la volonté, sans le conseil du raisonnement. PASCAL, Blaise, De l'art de persuader, in Œuvres complètes, tome II, Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 2000 ; Opuscules, « De l'esprit géométrique », p. 171-172.
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« plus grande, l'entendement, la raison humaine.

Cependant, elle semble ne pas pouvoir entraîner l'adhésion de l'âmeet c'est la volonté qui semble la plus forte.

Dès qu'un plaisir est en vue, l'âme choisira à consentir ce qui lui estagréable.

C'est pourquoi Pascal considère l'homme comme un être déraisonnable et il expliquera dans son œuvreL'art de persuader que pour emporter l'adhésion d'un homme, il faut savoir convaincre par l'entendement mais aussi posséder aussi un art d'agréer pour les principes de plaisir.

Cependant, il faut bien voir dans ce texte que la religion,la présence des vérités divines dans le cœur permet à l'homme de ne pas désespérer et de trouver le remède auxcontradictions de son existence. PASCAL (Biaise). Né à Clermont-Ferrand en 1623, mort à Paris en 1662. Enfant précoce, il écrivit à onze ans un traité des sons, et retrouva tout seul, à douze ans, la trente-deuxièmeproposition du premier livre d'Euclide.

A dix-neuf ans, il inventa une machine arithmétique.

En 1646, il entre enrelations avec Port-Royal et fait sa première expérience sur le vide.

A partir de 1652, commence ce que l'on aappelé la « vie mondaine » de Pascal.

Ami du duc de Roannez, il fréquente les salons et les femmes, s'adonne aujeu, mais poursuit cependant la réalisation de ses travaux mathématiques : il se révèle le promoteur de l'analyseinfinitésimale et du calcul des probabilités.

Insatisfait de la vie qu'il mène, las du monde, le cœur vide, il éprouve lanostalgie de Dieu.

Pascal a une illumination dans la nuit du 23 novembre 1654, et trace quelques lignes sur unmorceau de papier, qu'il conservera cousu à l'intérieur de son vêtement.

Il se retire à Port-Royal-des-Champs, etparticipe avec ardeur à la polémique qui oppose les Jansénistes et les Jésuites, prenant la défense de Port-Royal(1656-1657).

La guérison de sa nièce, à la suite de l'attouchement d'une épine de la couronne de Jésus, le rendencore plus convaincu dans sa foi chrétienne.

Il abandonne ses recherches de mathématiques et de géométrie, etvit désormais dans l'humilité et la souffrance.

Il imagine la création de carrosses à cinq sols pour le déplacement despauvres, voitures qui sont à l'origine des transports publics en commun.

Il meurt le 17 août 1662.

— Bien entendu, iln'y a pas de système philosophique de Pascal, que Bayle a appelé « un individu paradoxe de l'espèce humaine ».Malade et las, Pascal a cherché en souffrant.

Il s'est approché de l'univers invisible, à tâtons.

Dieu est pour lui « ladernière fin, comme lui seul est le vrai principe ».

Polémiste, géomètre, physicien, Pascal est l'un des plus grandsécrivains français.

Sa distinction entre l'esprit de géométrie et l'esprit de finesse est célèbre.

L'esprit de géométrie,c'est celui qui procède par définitions et déductions rigoureusement logiques et qui s'étend jusqu'aux plus extrêmesconséquences.

L'esprit de finesse, c'est la « souplesse de pensée » qui permet, face à la complexité des choses,l'adaptation aux circonstances concrètes.

— Rappelons ici l'argument du pari, dans le problème de l'existence deDieu.

Ou bien Dieu est, ou bien il n'est pas.

Or, « il faut parier, cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué.Lequel prendrez-vous donc?...

Votre raison n'est pas plus blessée en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il fautnécessairement choisir.

Voilà un point vidé ; mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix queDieu est.

Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien.

Gagezdonc qu'il est, sans hésiter...

Tout joueur hasarde avec certitude pour gagner avec incertitude : et néanmoins ilhasarde certainement le fini pour gagner incertainement le fini, sans pécher contre la raison...

Et ainsi, notreproposition est dans une force infinie, quand il y a le fini à hasarder à un jeu où il n'y a pareils hasards de gain quede perte, et l'infini à gagner ».

— La grandeur de Pascal est dans ce combat qu'il a mené, où il a engagé toutes lescontradictions de son être, dans cette quête gémissante de la vérité.

Elle est aussi dans cette sourde inquiétudequ'il a fait naître dans le cœur des hommes, même dans le cœur de ses adversaires les plus obstinés.

Comme l'a ditun philosophe contemporain, « Pascal a vécu intensément le combat du chrétien, la lutte avec l'ange de la foi, où laseule victoire est de se reconnaître vaincu.

» Œuvres principales : Essai pour les coniques (1640), Expériences nouvelles touchant le vide (1647), Récits de la grande expérience de l'équilibre des liqueurs (1648), Fragment d'un traité du vide (1651, publié en 1663), Discourssur les passions de l'amour (1652), Traités de l'équilibre des liqueurs et de la pesanteur de la masse de l'air (1654,publié en 1663), Lettres de Pascal à Fermât sur la règle des partis (1654), Prière pour demander à Dieu le bon usagedes maladies (1654, publié en 1666), Entretien avec M.

de Saci sur Epictète et Montaigne (1655, publié en 1728),Comparaison des chrétiens des premiers temps avec ceux d'aujourd'hui (1655, publié en 1779), Les Provinciales(janvier 1656-mars 1657), Trois lettres circulaires relatives à la cycloïde (1658), Lettres à Mademoiselle de Roannez(1658), Histoire de la roulette (1658-1659), Fragments sur l'esprit géométrique et sur l'art de persuader (1659,publié en 1728), Pensées de M.

Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets qui ont été trouvées après samort parmi ses papiers (1669).. »

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