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Penser est-ce avoir des opinions ?

Publié le 21/02/2011

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Remarquer que le problème ne peut se poser qu'à la condition de définir d'une certaine façon le terme pensée (c'est d'ailleurs, dans une certaine mesure, ce qui est précisément en jeu).

• Vocabulaire de la philosophie de Lalande. Pensée : « — Au sens le plus large, il enveloppe tous les phénomènes de l'esprit. — Plus ordinairement, se dit de tous les phénomènes cognitifs (par opposition aux sentiments et volitions). — Au sens le plus propre, se dit de l'entendement et de la raison en tant qu'ils permettent de comprendre, en tant qu'ils réalisent un degré de synthèse plus élevé que la perception , la mémoire ou !imagination. « Opinion : « État d'esprit consistant à penser qu'une assertion est vraie mais en admettant qu'on se trompe peut-être en la jugeant telle. Remarque : L'opposition de l'opinion et du savoir ou de la pensée rationnelle remonte à la philosophie grecque. « Voir le Ménon de Platon (chapitres 39, 97 C et suiv.).

 

« Proposition de plan. 1.

Qu'est ce que penser ? · Le fait de penser correspond à une activité de l'esprit, une réaction aux informations fournies par l'expérience.

Penser, c'est réagir à la sensation. Socrate conçoit la pensée comme : « Un discours que l'âme se tient à elle-même sur les objets qu'elleexamine.

» Platon. · Nous voyons que Socrate pose comme principe que la pensée soit réellement une réaction face à ce que l'expérience nous donne directement.

Aussi pensons-nous dès que nous rencontrons un objet. « [Penser c'est] unir des représentations en une conscience.

Cette union ou bien naît de façonsimplement relative au sujet, et elle est contingente et subjective, ou bien elle a lieu absolument et elleest nécessaire ou objective.

L'union des représentations dans une conscience est le jugement.

Ainsi,penser revient à juger ou à rapporter des représentations à des jugements en général.

» Kant. · Selon Kant, le fait de penser revient à juger.

On juge selon les informations que nous recevons .Car nous unissons les représentations, c'est-à-dire que nous les rapportons ensemble afin d'endéduire une nouvelle information. · La pensée produit donc pour Kant les jugements, ainsi que les concepts.

En cela, elle est une fonction de l'entendement. · Nous voyons donc que la pensée est un jugement porté sur l'objet.

Il apparaît alors difficile de séparer la pensée de l'opinion, sachant que cette dernière revendique elle aussi la dotation d'unjugement. · Avoir une opinion, c'est affirmer ou infirmer la validité d'un jugement.

On tient tel ou tel jugement pour vrai ou faux.

L'opinion, en ce sens, apparait donc très proche de la pensée. 2.

Mais les opinions ont-elles une valeur philosophique ? · Car l'opinion est bel et bien un jugement.

Mais c'est sur sa valeur, en tant que jugement, qu'il faut comprendre ce qui peut la différencier de la pensée. « L'opinion est une créance accompagnée de conscience, qui est insuffisante aussi bien subjectivementqu'objectivement.

[...] Je n'ai pas le droit de me risquer à formuler une opinion sans avoir du moinsquelque savoir.

» Kant. Dans une perspective rationaliste, on peut dire que : L'opinion est subjectivement et objectivement insuffisante.

La foi est subjectivement suffisante et objectivement insuffisante.

La science est subjectivement et objectivement suffisante. Dans cette perspective, il y aurait une insuffisance de la foi par rapport à la science.

D'où, la nécessitépour le rationalisme de tenter de prouver (par des arguments rationnels) l'existence de Dieu. · L'opinion est présentée par Kant comme insuffisante.

C'est une croyance, pas un savoir.

Nous comprenons que l'opinion vient avec la pensée, mais qu'elle n'est pas la pensée entière.

C'est un avis. · Selon Kant, avoir une opinion est bien différent du fait de penser.

Car pour penser, il faut avoir un matériau, des informations fournies par l'expérience qui permettent le jugement. · L'opinion est un jugement « problématique », « provisoire », selon les termes mêmes de Kant.

Mais ils ne permettent absolument pas de connaître. · Pour autant, Kant ne rejette pas les opinions.

Mais il les limites à un domaine d'application donné. Les opinions ne doivent jamais intervenir en mathématique, métaphysique ou morale, alors que lapensée le peut.. »

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