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Y a-t-il une différence entre penser et avoir des opinions ?

Publié le 09/01/2006

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·         Cependant, la question de la raison peut intervenir dans le sujet. En effet, un jugement va au-delà du seul calcul que permet la raison. Mais une pensée vient toujours de façon raisonnée. L'opinion, elle, ne se fonde pas nécessairement sur al raison, mais sur des sentiments, ou des informations erronées ou trompeuses.   Problématisation. Avoir une opinion qui nous soit propre parait être aux yeux de chacun une marque de maturité. Pourtant, combien les opinions peuvent-elles être considérée comme fausses, malencontreuses, à réviser, voir à supprimer ! Mais une opinion n'est-elle pas un jugement porté sur ce que la connaissance nous donne ? Ce jugement, n'est-il pas le matériau même de la pensée ? Alors, penser, est-ce différent du fait d'avoir des opinions ? Pour mieux comprendre, il faut que l'on définisse ce que c'est que penser, dans un premier temps, pour le confronter à ce qu'est avoir une opinion.

Analyse.

·         Le sujet qui nous est présenté ici nous demande de définir deux termes, l'opinion et la pensée et de déterminer leurs points communs et leurs différences. Aussi, nous devrons commencer par une définition, toute relative de chacun des termes :

o   Penser : c'est l'activité de l'esprit appliquée aux éléments fournis par la connaissance. C'est former, combiner des idées et des jugements. Le verbe vient du latin pensare qui signifiait peser. Le fait de penser reviens donc à évaluer, calculer. Penser, c'est juger.

o   Avoir une opinion : c'est tenir pour vrai une assertion, un jugement. Cette assertion est acceptée ou rejetée par l'esprit.

·         Dans ces deux cas, le jugement est présent. Penser, c'et juger. Avoir une opinion, c'est tenir pour vrai ou faux un jugement. Dans les deux cas, aussi, l'activité peut être solipsiste ou étendue à un plus grand nombre de personnes.

·         En effet, l'opinion peut-être faite par soi, ou tenue des autres. De même, on pense par ce que l'on reçoit, des objets ou des personnes. Le jugement peut se porter sous influence.

·         Nous comprenons donc ici la difficulté : il faut réussir à discerner la pensée de l'opinion. La première à un accent de majesté, de supériorité en rapport à la seconde. Une opinion à souvent, dans le collectif, mauvaise presse. Pourtant, il apparaît que penser ou avoir une opinion revienne au même : émettre un jugement.

·         Nous aurons alors pour tâche de reconnaître ce qui dans la pensée et l'opinion est semblable, afin d'en discerner les éventuelles différences. Car il apparaît qu'une simple différence qui consisterais à parler de penser ou d'opinion selon que l'on y voit une chose raisonnée ou non ne peut suffire.

·         Cependant, la question de la raison peut intervenir dans le sujet. En effet, un jugement va au-delà du seul calcul que permet la raison. Mais une pensée vient toujours de façon raisonnée. L'opinion, elle, ne se fonde pas nécessairement sur al raison, mais sur des sentiments, ou des informations erronées ou trompeuses.

 

Problématisation.

Avoir une opinion qui nous soit propre parait être aux yeux de chacun une marque de maturité. Pourtant, combien les opinions peuvent-elles être considérée comme fausses, malencontreuses, à réviser, voir à supprimer ! Mais une opinion n'est-elle pas un jugement porté sur ce que la connaissance nous donne ? Ce jugement, n'est-il pas le matériau même de la pensée ? Alors, penser, est-ce différent du fait d'avoir des opinions ? Pour mieux comprendre, il faut que l'on définisse ce que c'est que penser, dans un premier temps, pour le confronter à ce qu'est avoir une opinion. Puis, nous nous demanderons si l'opinion peut avoir la même valeur que la pensée.

 

« « [Penser c'est] unir des représentations en une conscience.

Cetteunion ou bien naît de façon simplement relative au sujet, et elleest contingente et subjective, ou bien elle a lieu absolument et elleest nécessaire ou objective.

L'union des représentations dans uneconscience est le jugement.

Ainsi, penser revient à juger ou àrapporter des représentations à des jugements en général.

» Kant. · Selon Kant, le fait de penser revient à juger.

On juge selon les informations que nous recevons .Car nous unissons lesreprésentations, c'est-à-dire que nous les rapportons ensembleafin d'en déduire une nouvelle information. · La pensée produit donc pour Kant les jugements, ainsi que les concepts.

En cela, elle est une fonction de l'entendement. · Nous voyons donc que la pensée est un jugement porté sur l'objet.

Il apparaît alors difficile de séparer la pensée de l'opinion,sachant que cette dernière revendique elle aussi la dotation d'unjugement. · Avoir une opinion, c'est affirmer ou infirmer la validité d'un jugement.

On tient tel ou tel jugement pour vrai ou faux.

L'opinion,en ce sens, apparait donc très proche de la pensée.

2.

Mais les opinions ont-elles une valeur philosophique ? · Car l'opinion est bel et bien un jugement.

Mais c'est sur sa valeur, en tant que jugement, qu'il faut comprendre ce qui peut la différencier de la pensée. « L'opinion est une créance accompagnée de conscience, qui est insuffisante aussi bien subjectivementqu'objectivement.

[...] Je n'ai pas le droit de me risquer à formuler une opinion sans avoir du moinsquelque savoir.

» Kant. · L'opinion est présentée par Kant comme insuffisante.

C'est une croyance, pas un savoir.

Nous comprenons que l'opinion vient avec la pensée, mais qu'elle n'est pas la pensée entière.

C'est un avis. · Selon Kant, avoir une opinion est bien différent du fait de penser.

Car pour penser, il faut avoir un matériau, des informations fournies par l'expérience qui permettent le jugement. · L'opinion est un jugement « problématique », « provisoire », selon les termes mêmes de Kant.

Mais ils ne permettent absolument pas de connaître. · Pour autant, Kant ne rejette pas les opinions.

Mais il les limites à un domaine d'application donné. Les opinions ne doivent jamais intervenir en mathématique, métaphysique ou morale, alors que lapensée le peut. 3.

Quand le fait d'avoir des opinions est-il une pensée ? · Mais l'opinion ne se détache pas totalement de la pensée.

C'est parce que l'on pense que l'on a des opinions.

Mieux encore, le fait d'avoir une opinion peut permettre, à terme, de donner lieu à denouvelles pensées. « C'est de l'opinion que part, dans sa plus grande partie, toute notre connaissance.

Parfois nous avonsun obscur pressentiment de la vérité ; une chose nous parait comporter des caractères de vérité ; -nous avons l'intuition de sa vérité avant même de la connaitre avec une certitude déterminée.

» Kant. · Kant pose ici le principe que l'opinion a sa place en tant que pensée, mais dans la connaissance empirique uniquement.

En tant que créance, une opinion peut se faire remplacer par une opinionmeilleur, alors que al pensée est, elle apodictique, c'est-à-dire irréfutable, comme c'est le cas dansels sciences. · Descartes, lorsque il composera ses principes de la philosophie, rejettera lui aussi les opinions du domaine de la connaissance, afin de rester seul avec sa pensée. · Nous voyons donc que, contrairement à la pensée, l'opinion est un avis, une réflexion sur une possibilité.

La pensée est beaucoup plus rigoureuse, et pose des principes, ce que ne peut fairel'opinion. Conclusion. Nous avons pu constater que si les pensées et les opinions étaient toute deux des jugements, leur valeur différait.La pensée est un jugement qui pose un principe, alors que l'opinion s'arrête à la créance, à l'incertitude.

Pourautant, une opinion n'est pas quelque chose d'opposée à la pensée : il s'agit d'un mode de pensée qui peuts'appliquer justement dans le domaine de la connaissance empirique.

Hormis el terrain, l'opinion devient celle quePlaton rejetait déjà dans l'allégorie de la caverne, comme préjugé à combattre afin d'accéder à la vérité.. »

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