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Penser est-ce calculer?

Publié le 20/03/2005

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Il manque donc à la règle cartésienne des idées claires et distinctes un critère objectif, qui nous permette de savoir à quoi reconnaître le clair et le distinct, autrement que par l'attention que nous y portons. L'évidence peut être trompeuse. Où trouver alors les critères objectifs du clair et du distinct, et donc de la certitude ? Dans les règles de la logique,  c'est-à-dire dans le respect de la forme logique du raisonnement, dont la non-contradiction est la principe le plus universel. Le syllogisme des Anciens en fournit l'exemple. Les mathématiques aussi, mais Leibniz retient d'elles moins, comme Descartes, la clarté des intuitions que la rigueur du formalisme. Le calcul, manipulation réglée de signes, telle que la conclusion est nécessaire et immanquable, devient la règle suprême de la vérité : règle machinale, mais par conséquent plus sûre et plus objective que l'appel à l'évidence. On peut qualifier la conception cartésienne d'intuitionnisme et lui opposer le formalisme de Leibniz.       La pensée n'est pas nécessaire au calcul C'est la machine à calculer qui nous prouve que calculer n'est pas penser. Quelle que soit sa sophistication, une machine n'est que matière, et la matière ne pense pas.

Le véritable savoir réside dans le calcul. Tout est nombre. Toute pensée rigoureuse repose sur la logique. MAIS, calculer n'est pas penser, même si le calcul demande de l'intelligence. Le calcul est un mécanisme opératoire. Un ordinateur calcule plus vite qu'un homme mais, contrairement à ce dernier, il ne sait pas penser.

« ces règles avec soin se garderont facilement des idées trompeuses.

» Leibniz. L'évidence est un critère de vérité insuffisant, parce que subjectif.

Il repose sur une inspection de l'esprit (la conscience que nous avons de penser à quelque chose).

Il manque donc à la règle cartésiennedes idées claires et distinctes un critère objectif, qui nous permette de savoir à quoi reconnaître le clair et ledistinct, autrement que par l'attention que nous y portons. L'évidence peut être trompeuse.

Où trouver alors les critères objectifs du clair et du distinct, et donc de la certitude ? Dans les règles de la logique, c'est-à-dire dans le respect de la forme logique duraisonnement, dont la non-contradiction est la principe le plus universel.

Le syllogisme des Anciens en fournitl'exemple.

Les mathématiques aussi, mais Leibniz retient d'elles moins, comme Descartes , la clarté des intuitions que la rigueur du formalisme. Le calcul, manipulation réglée de signes, telle que la conclusion est nécessaire et immanquable, devient la règle suprême de la vérité : règle machinale, mais par conséquent plus sûre et plus objective quel'appel à l'évidence. On peut qualifier la conception cartésienne d'intuitionnisme et lui opposer le formalisme de Leibniz . La pensée n'est pas nécessaire au calculC'est la machine à calculer qui nous prouve que calculer n'est pas penser.

Quelle que soit sa sophistication, unemachine n'est que matière, et la matière ne pense pas.

Pourtant la machine calcule ou, plus exactement, l'hommepeut la faire calculer.

Or, en ne se trompant jamais, la machine montre bien qu'elle n'est qu'une machine et qu'ellene pense pas.

Si l'erreur est humaine, c'est parce qu'elle est pensée. Il ne faut pas confondre intelligence et penséeLe calcul demande de l'intelligence, et c'est pourquoi l'on parle, à propos des ordinateurs, d'intelligence artificielle.Mais l'intelligence n'est pas la pensée.

Un ordinateur calcule (le programme d'échecs Belle examine 29 millions deconfigurations en trois minutes...) mais ne pense pas.

Il est incapable de seulement reproduire ce qu'on appelle le«sens commun». Calculer, c'est manipuler, penser, c'est comprendreOn peut calculer sans comprendre, sans même savoir à quoi correspondent les calculs.

Nous l'avons tous fait enrésolvant des équations à une ou plusieurs inconnues sans nous poser de question.

Mais pour comprendre unproblème, par contre, il faut convoquer sa pensée. Dire que calculer n'est pas penser, ce n'est pas pour autant mépriser le calcul.

Lorsque Heidegger dit que la sciencene pense pas, il ajoute quelques lignes plus loin: «cependant, [elle] a toujours quelque chose à voir avec lapensée».

Il faut simplement comprendre que le calcul ne demande pas la mise en oeuvre de la pensée au sens leplus général que l'on peut donner à ce mot.

L'univers du calcul est un univers conventionnel et artificiel.

C'estpourquoi il est étranger au domaine de la pensée vivante.

C'est ainsi aussi que l'on peut entendre le reproche faitparfois à la science: elle n'a pas «pensé» à ce qu'elle faisait, au danger de la recherche, aux conséquences desdécouvertes, etc.

Mais si la science ne pense pas, le scientifique en revanche pense, car il ne se contente jamaissimplement de calculer.. »

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