Penser, est-ce dire non ?

S'agissant de l'activité de penser, nous considérons habituellement qu'elle est le propre de l'homme et que sa valeur réside dans le fait qu'elle nous distingue de l'animal. Penser,c'est exercer une activité intellectuelle ou rationnelle, échapper aux opinions qui m'éloignent du jugement vrai. Penser,ce n'est pas seulement manifester une activité psychique ni être conscient, mais réaliser des opérations cognitives, juger,unir des représentations dans une conscience et ainsi effectuer une véritable synthèse intellectuelle. Cette démarche volontaire, se donne donc d'emblée comme quelque chose de positif. Nous comprenons donc mal dans un premier temps ce qu'elle pourrait contenir de négatif. Nous savons par ailleurs qu'il n'y a pas de pensée, si l'on ne procède pas d'abord à une remise en question de ce qui est à connaître, si nous doutons de ce qui a seulement l'apparence du vrai, si nous ne détruisons les opinions et les idées reçues. Cette orientation négative, n'empêche toutefois pas la pensée d'être constructive car nous ne pouvons rester perpétuellement dans le doute. Il faut bien qu'à un moment donné nous affirmions la chose que nous avons niée afin de la caractériser dans sa vérité. Le pouvoir de négation est-il un obstacle ou la condition d'une pensée authentiquement libre?