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Penser vous que le théâtre peut châtier les moeurs tout en délivrant un enseignement moral?

Publié le 18/03/2005

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Dans le livre X de la République, l'art est nettement défini par Platon comme « imitation » : la poésie comme la musique reflètent les actes et les passions des hommes, mais ce qu'imite le poète, ce n'est point l'aspect noble de l'individu ; la poésie dramatique a commerce avec l'élément inférieur de l'âme (passions, émotions, etc.), elle s'adresse au « lion », à cette partie de l'âme que le sage s'efforce de dompter. Nous dirions volontiers que ce que Platon reproche à la tragédie, c'est d'être d'essence dionysiaque. Or un État qui doit être régi par des lois sages ne peut certes pas tolérer en son sein ce qui fortifie la partie inférieure de l'âme et ruine, de la sorte, l'élément raisonnable : le poète imitateur introduit un mauvais gouvernement dans l'âme de chaque individu en flattant ce qu'il y a en elle de plus déraisonnable.   3) La tragédie selon Aristote.      Pour Aristote aussi, l'art sera avant tout imitation ; mais, loin de condamner cette identité, il en fait au contraire un instrument de défense de l'art, car l'imitation est un phénomène spécifiquement humain qui occupe une place déterminante dans notre vie intellectuelle : l'imitation, c'est ce qui inaugure l'ère culturelle de l'humanité ; dès lors, l'imitation poétique a pour objet la vie même et le destin de l'homme ; la tragédie est saisie du sens de l'universelle nécessité qui pèse sur l'humanité, et le héros tragique est en même temps porteur, messager et témoin de ce sens. Lorsque Platon condamne la tragédie, c'est au nom de l'effet désastreux qu'elle produit sur le spectateur : le public éprouve une certaine sympathie pour le héros qui sous ses yeux se lamente et se frappe la poitrine ; mais que fonde sur nous un malheur domestique, nous mettons notre point d'honneur à rester calmes et courageux car « la conduite que nous applaudissions tout à l'heure ne convient qu'aux femmes » (Républ., 605e). Autrement dit, le modèle de la vie que nous devons imiter n'a rien de commun avec le modèle que nous propose la tragédie ; celle-ci offre à la partie déraisonnable de l'âme une occasion de s'assouvir, prenant prétexte de la présentation des malheurs d'autrui. La critique platonicienne vise l'établissement des lois, et c'est la raison pour laquelle la tragédie est condamnée en même temps que les effets qu'elle suscite, car si nous admettions la « Muse voluptueuse », le plaisir et la douleur seraient les rois de la Cité à la place de la loi et de la raison.

Le théâtre, d’après la question posée aurait des vertus cathartiques, il serait capable de réguler les émotions humaines, en les purgeant de ce qu’elles peuvent comporter de nuisible pour la société. Il peut être le lieu où le public voit le résultat de certains comportements qui peuvent être dangereux. Le double effet que peut apporter le théâtre est d’autant plus compréhensible si on prend la peine d’examiner ce qu’est la tragédie, genre théâtrale qui est plus à même de purifier les émotions et donner des exemples moraux.

« 3) La tragédie selon Aristote.

Pour Aristote aussi, l'art sera avant tout imitation ; mais, loin de condamnercette identité, il en fait au contraire un instrument de défense de l'art, carl'imitation est un phénomène spécifiquement humain qui occupe une placedéterminante dans notre vie intellectuelle : l'imitation, c'est ce qui inaugurel'ère culturelle de l'humanité ; dès lors, l'imitation poétique a pour objet la viemême et le destin de l'homme ; la tragédie est saisie du sens de l'universellenécessité qui pèse sur l'humanité, et le héros tragique est en même tempsporteur, messager et témoin de ce sens .

Lorsque Platon condamne la tragédie, c'est au nom de l'effet désastreux qu'elle produit sur lespectateur : le public éprouve une certaine sympathie pour le héros qui sousses yeux se lamente et se frappe la poitrine ; mais que fonde sur nous unmalheur domestique, nous mettons notre point d'honneur à rester calmes etcourageux car « la conduite que nous applaudissions tout à l'heure neconvient qu'aux femmes » (Républ. , 605e).

Autrement dit, le modèle de la vie que nous devons imiter n'a rien de commun avec le modèle que nous proposela tragédie ; celle-ci offre à la partie déraisonnable de l'âme une occasion des'assouvir, prenant prétexte de la présentation des malheurs d'autrui.

La critique platonicienne vise l'établissement des lois, et c'est la raison pourlaquelle la tragédie est condamnée en même temps que les effets qu'ellesuscite, car si nous admettions la « Muse voluptueuse », le plaisir et la douleur seraient les rois de la Cité à laplace de la loi et de la raison. On ne peut sans doute mieux mettre en évidence le lien étroit qui unit le statut de la contemplation esthétique et l'organisation de la société.

La tragédie a bien pour but, selon Aristote, de procurer unplaisir, mais pas n'importe quel plaisir : il s'agit du plaisir « qui lui est propre », c'est-à-dire « le plaisir que donnent lacrainte et la pitié suscitées à l'aide d'une imitation » ( Poétique , 1453 b, 10 suiv.).

De quelle espèce est ce plaisir, telle est la question.

Sans doute faut-il mettre l'accent sur l'aspect tragique des émotions de crainte et de pitié : les sentiments de crainte et de pitié éprouvés devant le spectacle tragique, plus que de simples réactionsaffectives, apparaîtraient alors comme un bouleversement complet de l'âme.

La crainte devant les fureurs d'Ajax, lapitié face à la malheureuse destinée d'Œdipe ne seraient pas vraiment la crainte et la pitié que provoquent en nous dans la vie courante les transports furieux de tel homme ou le parricide et l'inceste ; la tragédie nous fait accéder àune crainte et une pitié tragiques , à des émotions qualitativement différentes des émotions habituelles.

Cette métamorphose est une épuration : loin d'être dionysiaque, elle est au contraire apollinienne, réconciliation del'individu avec le cosmos ; c'est la métamorphose de l'individu devant la métamorphose d'une destinée individuelle en destinée exemplaire.

La poésie tragique offre donc à des émotions ordinairement considérées comme déraisonnables et dissolvantes l'occasion de « se racheter » par un changement de finalité, l'occasion de s'épurerpour rétablir l'harmonie intérieure de l'âme, en les orientant vers la saisie profonde du sens moral et religieux duspectacle. Dès lors, ce n'est pas l'âme qui est « purgée » des émotions de crainte et de pitié, mais ce sont les émotions elles-mêmes de crainte et de pitié « et autres semblables » qui sont épurées à l'intérieur de l'âme par lemoyen du spectacle tragique.

Il faudrait donc traduire le mot catharsis par purification . Conclusion.

Le théâtre à ses origines n'avait pas pour but de délivrer un enseignement moral mais simplement de délivrer l'hommede ses carcans pour retrouver le fondement de toute chose qui est chaos, barbarie.

Les philosophes de l'antiquitégrecque ont voulu remédier au désordre que pouvait apporter ce type de spectacle.

La tragédie grecque a été unemoralisation des pièces archaïques.

Le théâtre a pour nouvelle fonction de châtier les mœurs en les purgeant.

Latragédie peut délivrer un enseignement moral par ce biais, en montrant ce qui en vérité est socialement acceptableou non.

Mais souvent la tragédie se contente de châtier les mœurs.. »

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