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Pensez-vous que l'on puisse penser par soi-même aujourd'hui?

Publié le 10/04/2005

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Même s'il devait toujours rester quelque chose d'irrationnel dans l'action, nous n'en devrions pas moins nous efforcer de penser par nous-mêmes : l'ordre spéculatif doit être soigneusement distingué de l'ordre pratique, le jugement de l'action (Cf. Pascal: « j'aurai aussi mes idées de derrière la tête »). L'essentiel est de garder son jugement libre, en se méfiant des passions qu'entraîne toute action, surtout collective. - B - Penser et repenser. Cette liberté de jugement ne peut d'ailleurs s'acquérir qu'à l'école des Maîtres. Il faut commencer par penser par autrui si l'on veut parvenir à penser par soi-même ; mais il convient de ne jamais oublier que, comme le disait Kant: « les élèves doivent aller à l'école, non pour y apprendre des pensées, mais pour y apprendre à penser et à se conduire ». Or il est remarquable que c'est en s'efforçant de penser par lui-même (comme ont fait tous les grands penseurs) que l'individu rejoint le mieux l'humanité. S'il est vrai que tout point de vue est faux, il est vrai aussi que, selon une idée de Hegel, tout système est vrai en un certain sens, qu'il s'agit précisément de découvrir. En lisant les bons auteurs, on découvre ce qu'un écrivain contemporain a appelé « la communauté des grands esprits », c'est-à-dire qu'on s'aperçoit que la vérité est universelle et que chacun peut y parvenir par ses propres moyens. - C - La pensée libre.

À toutes les époques, on a toujours défini l’homme comme un sujet parlant, mais naturellement l’usage de la parole suppose une certaine activité de la faculté de jugement. Tout de même ce n’est pas parce que l’homme parle, qu’il pense ; c’est-à-dire qu’il soit en mesure de subsumer ses impressions ou ses idées par des concepts. Ce qui nous laisse supposer que la pensée, tout en étant propre à l’homme, possède une certaine spécificité. Ne serait-ce pas parce que l’usage de cette faculté n’est possible que sous conditions ? Car il peut se faire qu’à certains moments historiques la pensée peut-être rare, voire peut disparaître.

« Discussion : À toutes les époques, on a toujours défini l'homme comme un sujet parlant, mais naturellement l'usage de la parolesuppose une certaine activité de la faculté de jugement.

Tout de même ce n'est pas parce que l'homme parle, qu'ilpense ; c'est-à-dire qu'il soit en mesure de subsumer ses impressions ou ses idées par des concepts.

Ce qui nouslaisse supposer que la pensée, tout en étant propre à l'homme, possède une certaine spécificité.

Ne serait-ce pasparce que l'usage de cette faculté n'est possible que sous conditions ? Car il peut se faire qu'à certains momentshistoriques la pensée peut-être rare, voire peut disparaître.

Suggestion de plan : Première partie : de la pensée.

L'exercice de la raison est tellement déterminé et précis que Kant dans la Critique de la Raison Pure , définit la pensée comme le croisement entre l'intuition et l'entendement ; relation qui aboutit à la construction de catégories.Ainsi chez Kant la pensée n'est possible qu'à la condition de l'usage de catégories.On peut donc se demander, ce qu'il en est de l'individu par rapport à cet usage personnel de la raison.

Nous savonsque l'homme n'est jamais seul, qu'il est à la fois un être pensant mais aussi un être social, qu'il est toujours dans unespace de l'intersubjectivité.

Ce qui prouve l'intrication de la pensée de l'individu et de son environnementsociologique et historique.

En somme, pour penser, c'est-à-dire pour se positionner par rapport à la diversité desvaleurs, il faut être, et être, c'est être avec les autres.

Deuxième partie : penser et être pensant.

L'être pensant à l'époque contemporaine est menacé.

Il l'est par l'illusion qu'il y a partout de la pensée donc desvaleurs, car le paraître social est le propre de certains milieux ou de certains groupes sociaux, et d'autre part parl'excès de la communication véhiculée par ce que l'on appelle les mass media.

Ces dernières sont une menaceencore plus grande pour la pensée, autrement dit, pour la liberté de pensée.

Car ce que nous voyons aujourd'huic'est la domination quasiment absolue de certaines valeurs, de certaines opinions qui tendent à s'imposer à tous etqui s'appellent l'idéologie.

Pour reprendre le mot de Marx « l'idéologie dominante », il appelait ainsi le fait qu'une classe sociale prétendant incarner l'universalité des valeurs internes à lasociété arrive à faire passer sa conception et ses intérêts comme étant ceuxde l'ensemble du corps social.

C'est pour cela que l'idéologie dominanteapparaît comme une tyrannie qui ne dit pas son nom, car elle avance, commedisait Descartes, « masquée » afin d'éviter de se présenter sous son vrai jour.L'homme, selon Marx (Contribution à la critique de l'économie politique), sedistingue des autres animaux par la production de ses propres moyens desubsistance.

À la base de l'existence concrète de l'homme, il y a donc laproduction.

C'est pourquoi l'homme en général, séparé, isolé, n'existe pas.

Iln'existe que socialement, c'est-à-dire dans une société donnée, à un momentde l'histoire, et entretenant avec les autres hommes des rapports qui sont lerésultat de la place qu'il occupe dans la production.C'est dire du même coup que sa conscience, c'est-à-dire ses idées, lesreprésentations qu'il se fait du monde et de lui-même, ne sont pasindépendantes de cette place qu'il occupe.

Elles sont, à leur tour, le produitdes conditions d'existence de l'homme.

Ce que Marx appelle idéologie(Idéologie allemande) désigne alors la relation des idées et de la situationconcrète de l'homme.

Ce qui apparaît comme l'oeuvre libre de l'esprit, des systèmes philosophiques et religieux auxinstitutions politiques et juridiques, est en fait déterminé par l'organisation sociale. La communication, qu'elle soit travestie en information, ou en publicité, représente pour la pensée un défi qu'il fautchaque jour relever ; car submergé par le flot des idées et des valeurs qui viennent de toutes parts, le sujet setrouve contraint d'abandonner sa liberté de jugement pour accepter celle des autres.

C'est ce que l'on appelleaujourd'hui le consensus, qu'il s'exerce aussi bien sur le terrain de la politique ou sur celui plus flou de l'éthique, la. »

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