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Peut-il exister des désirs naturels ?

Publié le 23/10/2012

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_Philo - Peut-il exister des désirs naturels ?_ Le désir (du latin de : « absence de « et sidus : « étoile «) s'apparente à un manque visant la satisfaction au moyen d'un object. Découlant de la conscience et de la réflexion, il concerne uniquement l'être humain qui est le seul être pourvu de ces capacités. Le désir se différencie du besoin, soumis à une simple nécessité. Le besoin concerne aussi les autres êtres vivants mais contrairement au désir qui est réfléchi, celui-ci peut faire appel à l'instinct pour les actions vitales notamment. En outre, ce qui peut être qualifié de naturel existe sans que l'homme n'ait voulu le créer ou le modifier; contrairement aux besoins naturels présents chez tous les êtres vivant car nécessaires à la survie. Alors que les désirs émanent de l'esprit de l'homme et le poussent à satisfaire des volontés matérielles mais aussi éthérées. Cependant, étant donné que l'homme est soumis à des besoins naturels que son corps lui impose mais qu'il est aussi conscient de lui-même, est-il possible que son esprit soit à l'origine de besoins auxquels il lui faudrait également répondre ? Fait-on référence ici à des besoins non-nécessaires à sa survie, mais indispensables pour sa quête du bonheur ? En d'autres termes, peut-il exister des désirs naturels ? Il semblerait en premier lieu que les besoins naturels s'opposent aux désirs non-naturels de l'homme, et que l'existence de désirs naturels est donc impossible. Cependant, le désir est le propre de l'homme et désirer peut aussi se révéler être un réel besoin spirituel dont il ne peut se défaire. Enfin, si l'on considère que désirer est un aspect naturellement présent chez l'Homme à l'instar de ses besoins physiques, ne risque-t-on pas que la quête du bonheur mène à rendre nécessaire des désir absurdes ? Ou bien que cette dernière amène l'humain a persévéré continuellement dans la frustration ? À première vue, le terme « désir naturel « serait un parfait oxymore car il mêle deux concepts qui ne font pas référence au même type de notions. Il n'y aurait donc que des besoins naturels liés à notre condition physique d'une part, et des désirs non-naturels d'autres parts. Plus précisément, les besoins sont les conséquences de la marque générale des êtres de la Nature qui est le manque. Ce manque biologique, physique, est celui des éléments nécessaires à la vie tels que manger, boire ou dormir. Les besoins sont donc vitaux et naturellement déterminés par le biais de l'instinct. La recherche de leur satisfaction se fait inconsciemment et ne sont pas soumis à un jugement moral car ils ne requiert pas, en génér...

« D’autres auteurs nuancent en effet cette hiérarchisation et prouvent que le désir peut aussi être un besoin non -naturel, subjectif.

Un besoin qui ne viendrait plus de la nature même de l’Homme mais de s on esprit et qui, pourtant , serai t aussi légitime que certains besoins naturels.

Arthur Schopenhauer explique par exemple qu’ « entre les désirs et leurs réalisation s s'écoule toute la vie humaine ».

Ce qu’a voulu dire l’auteur du Monde comme Volonté et comme Représentation est qu’il est de l’essence même de l’homme de désirer.

De sa naissance à sa mort, celui -ci espère, rêve, attend l’objet de ses désirs.

Comme le dit aussi Spinoza dans Conatus , l’homme est un être de désir dont il ne proviendrait pas d’ un manque mais de notre capacité à prendre conscience de ce qui nous attire : « chaque chose s’efforce de persévérer dans son être. » De plus selon lui, aucun désir ne peut subir de jugement moral extérieur car « nous ne désirons aucune chose parce que nous la trouvons bonne mais, au contraire, nous jugeons qu’une chose est bonne parce que nous la désirons. » Contrairement aux humains, les animaux, eux, n’ont aucune idée de cela, ils se contentent d’être attirés.

Les désirs différeraient en fonction de la natu re de chaque personne.

Partant de cela, Spinoza affirme qu’il ne serait pas logique de chercher à rompre avec nos désirs car ils sont ce que nous sommes. Le désir amoureux peut souvent devenir un besoin réel et profond de l’autre.

Cette caractéristique pr opre à l’être humain a été reprise de nombreuses fois dans la littérature classique. Notamment dans la pièce de W.

Shakespeare , Roméo et Juliette , ou les héros éponymes se suicident d’une manière tragique au nom du manque insupportable de l’autre.

D’autres désirs humains peuvent aussi relever d’un désir naturel comme celui de la reconnaissance en tant que personne à part entière.

Afin de s’épanouir et d’être pleinement heureux, l’homme a besoin de reconnaissance provenant d’autres hommes, comme l’explique Jean Hyppolite dans Genèse et structure de la Phénoménologie de l'esprit de Hegel .

Cette spécificité légitime et propre à l’être humain le distin gue une nouvelle fois des animaux qui n’aspirent qu’à être, sans pour autant se faire reconnaître comme l’étant .

Pourtant, on peut penser que la reconnaissance d’autrui n’est que simple désir qui ne serait qu’accessoire à la vie.

Cependant, cette reconnais sance est un besoin nécessaire à l’épanouissement ; et l’épanouissement est nécessaire à la vie de l’homme puisqu’il est conscient.

Par exemple, l’enfant a besoin de la reconnaissance de ses parents pour prendre ensuite conscience de lui -même.

On lui appre nd ce qu’est le corps humain, son fonctionnement, etc.

En effet, un enfant qui ne bénéficie pas de cette reconnaissance dès son plus jeune âge présen te des troubles du comportement. Ce désir à prio ri superflu chez l’être vivant se révèle naturellement prés ent et essentiel pour l’être humain.

En outre, Ce n’est pas tellement l’objet du désir en lui -même qui est séduisant pour l’homme, mais plutôt le fait de désirer, de poursuivre inlassablement un idéal. Rousseau l’illustre par cette phrase tirée de Julie ou la nouvelle Héloïse : « Malheur à qui n'a plus rien à désirer ! [l’homme] perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède ».

L’auteur montre ici la valeur du désir tel qu’il est.

En ce sens, l’être humain serait plus comblé en imaginant son bonheur plutôt q u’en le satisfaisant réellement. Et peu importe l’objet du désir, l’homme le poursuivra tant que le manque ne sera pas comblé.

Il rêvera continuellement de l’instant où il atteint son but et c’est cette espérance qui le fera vivre car le désir est en lui.

Il ne pourra se soustraire à son emprise. Mais si l’on considère la vision de Rous seau, l’Homme n’est -il pas condamné à poursuivre vainement un idéal durant toute sa vie en oubliant justement de profiter de l’instant présent ? N’y voit -on pas là une forme d’emprisonnement spirituel, où, accaparé par le désir, l’esprit tout entier de la personne ne parviendrait plus à refaire surface ? Cette idée d’emprisonnement a été abordée avec l’existentialisme, dont Jean -Paul Sartre est le chef de file.

Cependant, cet auteur prend la même position que Rousseau puisque le mouvement exprime que l’homme dépourvu de ses désirs naturels est condamné à mener une vie dénuée de sens.

Pour Sartre, Lhomme est un être fondamentalement contingent.

Il est donc le seul et unique act eur de sa vie par ses propres actions et ses désirs, qui ne sont pas prédéterminés.

Chaque personne définit elle -même sa vie par la satisfaction de désirs qui lui sont propre.

Les actions qui en découlent vont donc lui permettre d’écrire sa propre histoire librement mais cela implique qu’ elle est aussi totalement responsable de son sort. Le désir peut aussi être démesuré car il est le fruit de l’esprit, il ne connais pas de frontières .

Il peut alors aussi bien devenir une force ambitieuse et cr éatrice, qu’une force destructrice.

La quête sans fin de la satisfaction ne risque -t-elle pas d’amener des sentiments néfastes tels que la frustration permanente ou encore la jalousie, la rivalité.

L’exemple de Héra dans la mythologie grec incarne parfaite ment cette idée.

La déesse est l’archétype de la jalousie et ne cessera de souffrir des infidélités de son mari, Zeus.. »

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