Peut-il exister un universel ?
Publié le 22/03/2015
                            
                        
Extrait du document
La méthode dialectique que Socrate applique aux notions morales a été étendue à l'ensemble du réel parce qu'il y a une nécessité à fonder ta connaissance sur des éléments non-sensibles, héritage de Parménide.
Peut-on alors se tourner vers ce que l'Occident moderne appelle science?
La science moderne, dont la vérification ultime se trouve dans l'efficacité de la technique, crée un universel objectif.
Elle peut donc faire penser, sur des bases infiniment plus sûres que la philosophie et ta théologie, toujours contestables et contestées, que l'esprit humain est capable de rentrer en contact avec le monde tel qu'il est.
Ce phénomène est à la fois lié et distinct de la chose en soi, le noumène : il est ce que l'on perçoit du noumène, sans qu'il soit possible de connaître ce dernier pour ce qu'il est véritablement.
Or les catégories de la sensibilité et de l'entendement sont, pour Kant, communes à tous les hommes : l'idéalisme kantien permet ainsi la construction d'une universalité subjective de l'espèce qui peut à tout le moins assurer une connaissance humaine commune --- ce qui revient à un réalisme de fait.
Dans la morale, la raison commande par ce qui, en elle, est raison pure : or ce qui est raison pure est ta faculté de l'universel.
Elle n'est pas connaissance, elle est pratique, c'est-à-dire simplement orientée vers l'action.
Or c'est précisément dans la morale que les idées synthétiques a priori de la métaphysique --- Dieu, l'immortalité de l'âme --- trouvent leur véritable fonction comme postulats de la raison pratique.
«
                                                                                                                            l'idée 	d'une 	connaissance du réel  qui soit  scientifique,  c'est-à-dire fon	
dée 	sur 	des connaissances  immuables.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La 	méthode 	dialectique que 
Socrate  applique  aux notions  morales  a 	
été 	étendue 	à l'ensemble  du 
réel  parce  qu'il y  a une  nécessité  à fonder 	
la connaissance 	sur 	des  élé	
ments 	non-sensibles,  héritage de Parménide.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi, l'universel  apparaît 	
comme 	un 	élément 	primordial,  essentiel à 	la notion 	même 	de 	connais
sance.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Il ne 	peut 	y  avoir  de science  que de l'universel.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Du 	particulier, 	il 	
ne saurait  y avoir 	qu'une 	perception  passagère.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Si 	cette 	dernière 	n'est 	
pas 	rattachée 	à un  universel,  elle échappe 	et 	ne produit  aucun sens.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
La 	théorie 	de 	la 	puissance 	et 	de 	l'acte répond  chez Aristote  à 	cette 	
nécessité 	de 	trouver une essence  des choses  qui soit  dans  les choses 
mêmes.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
C'est 	aussi  ce que 	pensent 	les  théologiens  du Moyen 	Age 	lors
qu'ils  considèrent 	
le 	monde 	comme 	le 	reflet  dégradé 	de 	Dieu qui 	
contient 	en lui 	toutes 	les  essences  -	c'est 	là  la 	preuve ontologique 	de 	
l'existence 	de 	Dieu.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ces connaissances 	se 	veulent 	authentiquement 	des 	
sciences 	de 	l'universel, 	dont 	on ne 	peut 	que 	constater 	qu'elles 	ont 	été 	
dépassées 	et 	abandonnées.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Elles 	apparaissent  donc 	comme 	relatives à 
telle  ou telle  civilisation  ou 	
moment 	historique, 	et 	manquent 	ainsi leur 
visée  d'universel.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Peut-on  alors 	
se 	tourner 	vers 	ce 	que l'Occident  moderne appelle scien
ce  ? 	
Avec 	les  travaux 	de 	Galilée, 	de 	Kepler 	et 	surtout 	de 	Newton, 	la 	
connaissance  du monde  repose 	sur 	des 	observations 	de 	l'expérience 
réunies  en lois 	
constantes 	de 	monde  terrestre 	et 	céleste.
                                                            
                                                                        
                                                                    	La 	science 
moderne, 	
dont 	la  vérification  ultime 	se 	trouve dans l'efficacité  de la 
technique,  crée un universel  objectif.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Elle 	peut 	donc faire penser, 	sur 	des 
bases  infiniment  plus sûres  que 	
la philosophie 	et 	la théologie, toujours 	
contestables 	et 	contestées, 	que 	l'esprit  humain 	est 	capable 	de 	rentrer 
en 	
contact 	avec  le monde 	tel 	qu'il  est.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais  au fur 	et 	à mesure  de 	sa 	
progression, 	même 	si 	les techniques  s'améliorent 	et 	se multiplient, 	il 	
semble  que 	la science  perde peu à peu 	la 	belle  confiance  que 	le 	bond 
du 	
XVII' 	siècle  semblait 	lui 	avoir communiquée.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La 	physique 	newto	
nienne 	s'est 	vue dépassée  par celle  d'Einstein  au 	début 	du 	XX' 	siècle, 	et 	
rien 	ne 	peut 	empêcher 	de 	penser que celle-ci  ne sera  pas à son 	tour 	
supplantée 	par  une  autre.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	rapport 	de 	l'homme 	au monde, 	même 	
dans  ce 	type 	de 	connaissance,  ne semble  pas reposer 	sur 	les bases 	d'une 	
science  immuable, 	et 	par 	là même 	universelle.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
[Partie 	Il : L'universel 	subjectif] 	
Lorsque  Hume s'interroge 	sur 	la relation  de causalité  -qui 	est 	à la base 	
de 	toute 	physique  -	il détermine 	que 	cette 	relation n'existe  pas dans 
les  choses  elles-mêmes  mais dans  l'esprit 
de 	celui qui l'énonce  à 	la 	
suite 	d'une 	connaissance  d'expérience: 	la relation de cause  à effet 	n'est 	
donc  pas analytique,  en 	ce 	qu'elle déduirait  une conséquence 	de 	l'objet 	
-220-.
                                                                                                                    »
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