Devoir de Philosophie

Peut-il y avoir des vérités partielles?

Publié le 09/04/2005

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Moi donc à tout le moins ne suis-je pas quelque chose ? Mais j'ai déjà nié que j'eusse aucun sens ni aucun corps. J'hésite néanmoins, car que s'ensuit-il de là ? Suis-je tellement dépendant du corps et des sens que je ne puisse être sans eux ? Mais je me suis persuadé qu'il n'y avait rien du tout dans le monde, qu'il n'y avait aucun ciel, aucune terre, aucuns esprits, ni aucuns corps; ne me suis-je donc pas aussi persuadé que je n'étais point ? Non certes, j'étais sans doute, si je me suis persuadé, ou seulement si j'ai pensé quelque chose. Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il me trompe; et qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose. De sorte qu'après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit. 3 Transition La vérité, telle le Cogito, cartésien, se donne en un seul tout, en une seule fois.

En nous limitant au sens étymologique du concept de philosophie, nous constatons clairement qu'il s'agit d'une tendance vers quelque chose. Ce quelque chose vers lequelle le philosophe tend reste incontestablement la sagesse donc la vérité. Ainsi avec la philosophie, on se trouve en quête permanente de la vérité en philosophie nous devons tendre vers la vérité en se disant que nous l'atteindrons jamais. Dès lors il est impossible de parler de vérité définitive en philosophie si nous nous basons sur l'étymologie du concept. Mais il est bien intéressant de savoir qu'en matière de vérité, il n'y a pas que la philosophie qui s'intéresse.  Cependant le problème qui se pose est de savoir s'il est possible qu'une vérité soit partielle.  Ne pouvons nous pas avoir des vérités définitivement établies? La vérité n'est-elle pas plutôt subjective?

« La vérité, telle le Cogito, cartésien, se donne en un seul tout, en une seule fois.

Comment faut-il comprendre l'idéed'une vérité « partielle » ? II La vérité fait l'objet d'un dévoilement partiel 1 La vérité fait l'objet d'une construction et ne se donne pas en une seule fois Texte Gaston Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique (1938), Vrin, coll.

" Bibliothèque des textes philosophiques ", 1993, p.

14. L'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle tr aduit des besoins en connaissances.

En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître.

On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire.

Elle est lepremier obstacle à surmonter.

Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, enmaintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire.

L'esprit scientifique nousinterdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savonspas formuler clairement.

Avant tout, il faut savoir poser des problèmes.

Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique,les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes.

C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique.

Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question.

S'il n'ya pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique.

Rien ne va de soi.

Rien n'est donné.

Tout estconstruit. 2 La vérité et son élément d'erreur Texte Charles S.

Peirce. Toute pensée humaine et toute opinion contient un élément accidentel, arbitraire, qui dépend des limites imparties àl'individu par les circonstances, par ses capacités et ses tendances, bref un élément d'erreur.

Mais l'opinion humainetend en général, à la longue, à une forme définie qui est la vérité.

Donnons à un être humain quelconque uneinformation suffisante sur une question quelconque, amenons-le à examiner cette question de façon suffisammentapprofondie, le résultat sera qu'il arrivera à une certaine conclusion définie ; cette conclusion sera exactement lamême que celle que tous les autres atteindront dans des circonstances suffisamment favorables...

Il existe donc, àtoute question, une réponse vraie, une conclusion définitive, vers laquelle tend l'opinion de chaque homme.

Il peuts'en écarter pour un certain temps, mais si on lui donne plus d'expérience et de temps pour y réfléchir, il y atteindrafinalement.

L'individu ne vit peut-être pas assez longtemps pour atteindre la vérité (tout entière), car il subsistedans toute opinion individuelle un reste d'erreur.

Il n'en demeure pas moins qu'il existe une opinion définie verslaquelle l'esprit humain tend dans l'ensemble et à la longue.

L'accord définitif est déjà réalisé sur un grand nombre dequestions ; il le sera sur toutes si l'on dispose de suffisamment de temps pour cela. 3 Transition Si la vérité fait l'objet d'une construction, cela signifie qu'elle se donne sur un mode partiel.

De quelle définition de lavérité s'agit-il ? La vérité serait alors partielle mais aussi temporaire.

III Le double sens de la vérité 1 le double sens de la vérité formelle et matérielle Texte Alain " Nos idées, par exemple de mathématique, d'astronomie, de physique, sont vraies en deux sens.

Elles sont vraiespar le succès ; elles donnent puissance dans ce monde des apparences.

Elles nous y font maîtres, soit dans d'artd'annoncer, soit dans l'art de modifier selon nos besoins ces redoutables ombres au milieu desquelles nous sommesjetés.

Mais, si 1'on a bien compris par quels chemins se fait le détour mathématique, il s'en faut de beaucoup quece rapport à 1'objet soit la règle suffisante du bien penser.

La preuve selon Euclide n'est jamais d'expérience; ellene veut point 1'être.

Ce qui fait notre géométrie, notre arithmétique, notre analyse, ce n'est pas premièrementqu'elles s'accordent avec 1'expérience, mais c'est que notre esprit s'y accorde avec lui-même, selon cet ordre dusimple au complexe qui veut que les premières définitions, toujours maintenues, commandent toute la suite de nospensées.

Et c'est ce qui étonne d'abord le disciple, que ce qui est le premier à comprendre ne soit jamais le plusurgent ni le plus avantageux.

L'expérience avait fait découvrir qu'il faut de calcul et de géométrie pour vivre, bienavant que la réflexion se fût mise en quête de ces preuves subtiles qui refusent le plus possible 1'expérience, etmettent en Lumière cet ordre selon l'esprit qui veut se suffire à lui-même.

Il faut arriver à dire que ce genre derecherches ne vise point d'abord à cette vérité que le monde confirme, mais à une vérité plus pure, toute d'esprit,ou qui force d'être telle, et qui dépend seu1ement du bien penser. »

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