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Peut-il y avoir une connaissance de l’inconscient ?

Publié le 22/01/2020

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Toute science particulière suppose l’existence d’une méthode : la psychanalyse en propose bien une.

Mais la science suppose aussi l’existence d’un débat ouvert et permanent entre chercheurs travaillant dans le même champ scientifique. De ce point de vue, la théorie analytique paraît avoir un statut très particulier : les « infidèles » à Freud (Adler, Jung) sont condamnés comme dissidents ou hétérodoxes, et marginalisés.

Toute science présente de surcroît une histoire véritable, constituée complémentairement par ses avancées théoriques et par l’élimination de ses erreurs. L’histoire de la psychanalyse n’est que celle de sa diffusion, de ses hérésies, des résistances qu’elle a rencontrées ; mais Freud aurait énoncé une fois pour toutes son contenu théorique, et il s’agirait au mieux de « faire retour »

« CORRIGÉ2 humain.

Il considère en effet que la connaissance de ce dernier aura connu trois bouleversements majeurs, avec la fin du géocentrisme (Copernic et Galilée), la théorie de l'évolution des espèces (Darwin), et la révélation de l'inconscient (Freud lui-même).

Mais cet inconscient peut-il constituer, au sens strict, un objet scientifique ? Peut-il exister une véritable science de l'inconscient? [I.

Qu'est-ce qu'un objet scientifique ?] Par définition, est « objet » ce qui est « placé devant » le sujet connais­ sant.

Si l'inconscient est bien ce qui existe en moi de plus intime ou de plus profond, l'objection déjà faite par Auguste Comte à la classique introspection (elle ne respecterait pas la condition minimale d'une obser­ vation scientifique, qui consiste en la distinction entre observateur et observé) peut être, à son propos, redoublée.

Dans cette optique, c'est très logiquement que Freud affirmait l'impossibilité de l'auto-analyse, et la nécessité, pour que la cure soit possible, du psychanalyste comme interve­ nant (auditeur-interprète) extérieur.

De surcroît, un objet scientifique peut être : - soit purement a priori - comme c'est le cas notamment en mathé­ matiques-, ce que n'est à l'évidence pas l'inconscient, puisque Freud en ' a déduit, élaboré et travaillé la définition à partir de lobservation et du traitement de ses patients ; ·.;,., ) - soit construit à partir d'un ensemble d'observations et d'expérimen­ tations, et pensé en termes d'expérimentation possible - ce que ne peut non plus être l'inconscient (on peut rappeler au passage que, de ce point de vue, la psychanalyse rejoint la situation générale des sciences humaines : on peut y multiplier les observ.ations, mais la vérification expérimentale y semble impossible).

Pour ce qui le concernait, Freud affirmait cependant le caractère scien­ tifique de sa démarche en faisant valoir : - que le concept d'inconscient a une portée explicative, et qu'en son absence, certains phénomènes psychiques (rêve, lapsus, etc.) demeurent incompréhensibles ; - que la théorie psychanalytique a bien une portée pratique, ou théra­ peutique : la cure en proposerait ainsi une vérification.

En soulignant cette efficacité de la théorie analytique, Freud participe d'une conception «moderne» de la scientificité, qui fait de la science, comme l'a souligné Jean-François Lyotard, un ensemble d'énoncés «qui marchent».

Reste à savoir si une telle conception n'est pas un peu étroite ou restreinte, et de la sorte sérieusement discutable.

27. »

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