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Peut-on affranchir le travailleur de toute servitude?

Publié le 01/10/2012

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Peut-on affranchir le travailleur de toute servitude? Introduction Pendant des siècles, la situation du travailleur n'a guère suscité de réflexion : c'est que sa servitude paraissait correspondre à une nécessité, et Aristote, par exemple, ne se prive pas d'ironiser sur le jour où l'on pourra se passer d'esclaves: ce sera quand les navettes tisseront toutes seules — autant dire, selon sa pensée, jamais. La révolution industrielle a eu pour effet, entre autres, de montrer que le travail participe de la définition de l'humanité (par) elle-même; dès lors, on commence à se soucier d'en souffrir le moins possible, à se demander si le travailleur peut être affranchi de toute servitude. I. De quelles servitudes s'agit-il? — Pour l'opinion, le travail, tout en étant reconnu comme nécessaire (dans l'optique du salaire qu'il fournit), est ressenti comme un ensemble de contraintes: • sur l'emploi du temps et la présence dans le lieu de travail ; • par l'acceptation nécessaire de rythmes et de conditions de travail dont la définition n'appartient pas au travailleur (c'est d'abord la machine qui détermine le rythme de la production); • par le contrat de travail que le travailleur ne peut guère discuter; • par le marché du travail qui n'offre pas toujours la tâche ...

« • soit en prétendant harmoniser travail et désir, puisque ce dernier paraît en effet étouffé par les conditions du travail moderne; c'est le socialisme utopique (insister par exemple sur Charles Fourier); • soit en modifiant massivement les conditions économico-politiques pour redonner au travail sa signification de réalisation de l'humain (Marx).

Dans ce dernier cas, on constate que la servitude est définie par rapport: • aux facteurs économiques (capitalisme); • aux facteurs politiques qui en sont la conséquence (pouvoir de la démocratie bourgeoise); • à la lutte des classes, qui est elle-même le résultat d'une insuffisance de la production.

Ce qui signifie que la principale cause de la servitude du travailleur, c'est la pénurie (qui devient organisée selon Marcuse) dans laquelle il doit survivre.

Pour l'affranchir, il faut donc que les besoins soient comblés.

L'affranchissement de la servitude nécessite dès lors une révolution globale, capable de transformer les conditions économiques et politiques pour favoriser l'apparition d'un être humain nouveau qui sera l'homme communiste.

III.

On affranchit le travailleur, on ne s'affranchit pas du travail - La théorie marxiste, même si on la considère indépendamment des tentatives d'application qui en ont été faites, n'évoque pas la disparition du travail, mais sa réorganisation.

- Dans cette optique, les modifications de ses conditions en changent le sens: au lieu d'asservir, il s'intègre dans un processus général d'humanisation (sur le même plan que les loisirs ou la production et consommation artistiques selon certains textes de Marx).

- Dès lors, il y aurait coïncidence entre ses conditions d'exercice et son concept philosophique puisqu'on admet depuis Rousseau ou Hegel (dialectique du maître et de l'esclave) que le travail est un processus d'humanisation.

Conclusion Le travailleur vit dans la servitude, non parce qu'il travaille, mais parce qu'il travaille dans des conditions qui lui sont défavorables.

On peut concevoir que ces conditions soient réorientées dans une direction positive: cela ne signifie aucunement la disparition du travail, mais, plus réalistement, que ce dernier ne pourrait plus être interprété en termes de servitude puisqu'il deviendrait le moyen, pour l'être humain, de réaliser pleinement son humanité.. »

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