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Peut-on appeler à la conscience contre la loi ?

Publié le 17/01/2022

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                La complexité de la nature face à la simplicité de la loi. Saint Thomas donne un bon exemple de cette complexité. Il prend un cas de justice : un homme qui vole pour pouvoir se nourrir. La loi le condamne immédiatement parce qu'elle condamne le vol. Mais avons-nous la sensation en notre âme et conscience que l'homme mérité cette peine ? Saint Thomas, va donc prononcer un jugement par-dessus celui de la loi et affirme que l'on a le droit de voler si c'est pour subvenir à ses besoins premiers. L'on voit bien que la loi, aussi omniprésente soit-elle, connaît une déficience : la complexité de la nature. Comme le montre Pascal, la nature est infinie tandis que l'homme est fini, ainsi les possibilités de cas de justice sont infinies. La loi possède donc nécessairement  des carences car elle ne peut prévoir tous les cas que la nature peut mettre en oeuvre. Ainsi, c'est uniquement dans ces petits interstices, ces espaces vide de la loi, que la conscience peut venir s'inscrire et aider la loi à se perfectionner.

Il peut y avoir conflit entre ce que peut prescrire une réflexion morale et les exigences de la loi, qui ne sont pas toujours adaptées aux cas particuliers. Cependant, le droit positif prend de plus en plus souvent en compte ces difficultés. Une objection de la conscience morale doit donc donner lieu à une modification de la loi.
 

‘Choisissez en votre âme et conscience’. Il semble bien qu’il y ait en l’homme une instance directrice qui le conduise vers le chemin juste. Cette instance semble être la conscience. Lorsque nous disons ‘J’ai bien conscience de mes erreurs’, nous invoquons la conscience comme instance justificatrice, c'est-à-dire une puissance intrinsèque qui nous aide à devenir juste. Selon cette définition, elle se place sur le même plan que la loi qui est, elle aussi, une instance justificatrice (qui apporte la justice), mais cette fois pas au cœur de l’être humain, mais au cœur de la société qu’il a constitué. La conscience de l’homme est-donc l’ancêtre, la cause de la loi. C’est lorsque les hommes se sont institués en société, qu’ils ont dû mettre en place un système de jugement du bien et du mal similaire à celui qu’ils avaient en eux. Ainsi la loi s’est fait sur le modèle de la conscience. Mais pourtant, ces deux instances justificatrices diffèrent grandement. En effet, alors que la conscience reste subjective, intrinsèque à l’homme et non-maîtresse de la totalité des événements, la loi est objective, elle vient de l’extérieure s’imposer aux hommes, et tend à maîtriser tous les cas particuliers. Mais alors, la conscience possède-t-elle une légitimité assez grande pour se placer comme juge de l’instance justificatrice de l’Etat et entrer en jeu quand elle considère que la loi est défaillante ?

 

« lorsqu'elle a conçu la loi, la conscience s'est engagée à ne plus être maître exclusif de la justice.

Comme le montre Hobbes, lorsque que la conscience était la seule source de justice, étant toutà fait subjective, de multiples pôles de justice personnelle s'opposaient sanscesse.

La justice avait plusieurs visages et dépendait de celui qui la portait.Les hommes vivaient donc dans un état de guerre perpétuelle, et neconnaissaient comme seul sentiment que la crainte.

Les hommes décidèrentdonc de s'accorder et en leur âme et conscience créèrent un pôle de justiceunique qui réglementerait leurs nouvelles relations.

Ainsi ils donnent leurpouvoir exécutif à un seul homme le souverain qui porte dans une main le livrede loi, et dans l'autre le glaive.

En créant ce pôle unique de justice, leshommes acceptèrent de ne plus doter leur conscience de se pouvoirjusticiable.

Ils n'ont donc plus le pouvoir de juger eux-mêmes, d'après leursubjectivité propre, du bien fondé ou non d'une action.

Mais la loi a-t-elle lapossibilité de prendre en compte le moindre cas ? II.

La complexité de la nature face à la simplicité de la loi. Saint Thomas donne un bon exemple de cette complexité.

Il prend un cas dejustice : un homme qui vole pour pouvoir se nourrir.

La loi le condamneimmédiatement parce qu'elle condamne le vol.

Mais avons-nous la sensationen notre âme et conscience que l'homme mérité cette peine ? Saint Thomas,va donc prononcer un jugement par-dessus celui de la loi et affirme que l'on ale droit de voler si c'est pour subvenir à ses besoins premiers.

L'on voit bien que la loi, aussi omniprésente soit-elle,connaît une déficience : la complexité de la nature.

Comme le montre Pascal, la nature est infinie tandis quel'homme est fini, ainsi les possibilités de cas de justice sont infinies.

La loi possède donc nécessairement descarences car elle ne peut prévoir tous les cas que la nature peut mettre en œuvre.

Ainsi, c'est uniquement dans cespetits interstices, ces espaces vide de la loi, que la conscience peut venir s'inscrire et aider la loi à seperfectionner.

Nous faisons donc appelle à la conscience contre la loi uniquement dans un but positif pour cettedernière et non pour la détruire ou l'amoindrire.

Ainsi, dans le cas de l'homme qui vole pour manger, l'interventionpositive de la conscience pour alerter la loi sur la variation dans le cas (pour manger) est utile à cette loi. III. L'illusion de toute puissance. Freud montre tout de même que l'on ne doit pas permettre à la conscience dese faufiler dans ces petits espaces, car la conscience étant subjective etmère de la loi, va perdre sa discrétion et être sujette au sentimentnarcissique de toute puissance.

L'auteur montre que la conscience, étantsubjective, a souvent un fort ego qui la pousse dans l'injustice.

En effet, la conscience de soi qu'ont les hommes, les a souvent poussés à croire qu'ilsétaient le centre du monde, que le soleil, de ce fait tournait autour de laterre.

Et lorsque Galilée prouva le contraire, c'est-à-dire que c'est la terre quitourne autour du soleil, il fut calomnié.

Cette illusion de toute-puissance vientdu fait que la conscience ne connaît et ne reconnaît comme existant que cequi est à sa portée, donc ce qu'elle maîtrise.

Comme le veut sa définition, ellene connaît que ce dont elle est consciente.

La conscience ne connaît pasl'inconscient puisqu'il lui échappe.

Etant ignorante du fait qu'elle estignorante, la conscience croit être partout et gouverner le tout.

Maismalheureusement pour elle, l'inconscient est bien là, tapis dans l'ombre, et illa manipule plus ou moins comme une marionnette.

La conscience ne peutdonc prétendre s'opposer à la loi, qui elle est objective et a une pleineconscience d'elle-même et des objets qu'elle gouverne. Conclusion : - La conscience en fondant la loi s'engage à ne plus se considérer comme un pôle de justice, elle ne peut donc reprendre la loi. - Cependant, il semble que parfois la complexité de la nature humaine échappe à la loi et que la conscience est alors requise. - Enfin, la conscience ne doit jamais être requise, même dans les carences de la loi, car son illusion néfaste de toute-puissance reprendrait le dessus.. »

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