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Peut-on apprendre à mourir ?

Publié le 20/10/2011

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La mort est pour nous un mystère fondamental. Mourir, c’est ne plus être, ce qui est a priori inenvisageable lorsqu’on est. Dès notre naissance, nous savons que nous sommes mortels. Pascal nous présente bien notre situation avec ces quelques mots: nous sommes tous des « condamnés à mort «.

 Ainsi, comment réagir face à la mort ? Doit-on l’apprivoiser d’une manière ou d’une autre ou ne pas réagir face à elle ?

 Nous répondrons à ce problème en observant tout d’abord une certaine idéalisation de la mort. Nous verrons ensuite que la résistance face à la mort est peut-être un apprentissage plus réaliste et nous constaterons enfin la banalité de la mort.

« Nietzsche à propos de de l’ascétisme, un prolongement du platonisme, derrière cette apparente négation de la vie matérielle se cache en vérité une vie faible et fragile, en dégénérescence mais dotée d’une formidable envie de vivre.

Le rejet de la vie en faisant souffrir le corps reste malgré tout leur manière de vivre leur vie, de s’y accrocher.

Ainsi, au final, cela reste bien une sorte de fuite de la mort prétendant l’attendre mais s’accrochant à la vie.

Pouvons-nous alors assumer la mort ou sommes-nous condamnés à la fuir ? Il nous faut assumer le fait que notre mort tout comme notre existence est contingente. Nous avons à apprendre que nous pouvons ne plus être tout comme nous avons à apprendre que nous aurions pu ne pas être, sans que cela ne change la face du monde. Ma présence sur Terre n’est liée en rien à mon essence.

Cela a tendance à nous paniquer, et donc à nous à nous pousser à ignorer la morte, vivant comme si nous étions immortels.

En effet, le propre de l’homme est de faire des projets, d’être complètement tourné vers l’avenir.

Or cela est bien agir comme si nous étions immortels.

Imaginons un jeune couple.

Ils sont amoureux et prévoient de se marier.

La date est fixée, les faire- part envoyés mais le jeune futur marié tombe d’une échelle en voulant rénover une vieille masure pour sa belle, et meurt sur le coup.

Ce jeune couple, perdu dans ses projets, a oublié de prendre en compte un facteur non négligeable dans la réalisation ou non de leur projet : la mort.

Continuons maintenant cet exemple.

La jeune fille, qui n’avait pas une seconde pensé à la mort, hurle et crie, pleure en apprenant la mort de son fiancé.

Elle est ravagée, dévastée, à la limite de la folie.

Néanmoins, si elle s’était préparée, accoutumée à l’idée de la mort, elle aurait ou l’accepter avec dignité et humilité : c’est là le principe des stoïciens.

Nous devons rester dignes devant la mort, et nous y préparer chaque jour : chaque jour, se dire qu’il se peut que nous mourions, ou qu’un être proche meurt.

Ainsi la mort fera en quelque sorte partie intégrante de nos vies, nous y serons préparés.

Elle ne m’inspirera plus de crainte mais seulement du mépris, et quand la mort me surprendra, et bien, en réalité, je ne serai pas surpris : je me serai jouée de la mort.

De plus, pour Sartre, c’est nous qui choisissons de donner de l’importance aux choses ou non : les choses ne signifient pas en elles même.

Nous pouvons donc prendre la mort avec calme et indifférence. Si je peux, en quelque sorte, résister à la mort en m’accoutument à elle, je peux également planifier ma mort : le suicide.

Dans le suicide, je choisis ma propre mort ; je choisis de quelle manière je vais mourir, dans quel endroit, à quel moment, dans quels vêtements etc… Au final, je mets en scène ma mort comme je l’entends, à l’image de ma vie.

Souvent, le suicide est considéré comme un acte de soumission, celui d’une vie trop faible pour l’existence.

Mais si, au contraire, le suicide était le pur acte libre ? Pour un auteur russe, le suicide doit être une preuve de force : c’est l’ultime volonté.

En effet, je mets fin à l’éternelle contingence en déterminant ma mort.

Je choisis moi-même de clore ma vie au moment qui me semble le plus propice au lieu d’attendre la mort naturelle. Examinons par exemple un comédien : il a bien conscience de la contingence de sa mort comme de sa vie mais il souhaiterait mourir sur scène, comme Molière.

En attendant la mort naturelle, il est évident qu’il est très peu probable que cet homme meure sur scène car dans la mort rien n’est précis, déterminé.

Mais si cet homme choisissait son moment pour mourir, dans quel théâtre, durant quelle pièce, à quel moment de la représentation, il pourrait avec un calcul logique ingérer telle dose de médicaments et, en calculant le temps d’action de ceux-ci, mourir exactement au moment qu’il veut.

Ainsi, il aura choisi librement sa mort, celle-ci sera à son image.

Nous pouvons montrer notre mépris à la mort en la devançant et lui enlever son aura de mystère et de peur : si nous choisissons notre mort, nous la voulons donc nous n’avons rien à craindre d’elle. Dans ces deux philosophies, il est clair que nous donnons une grande importance à la mort : elle doit être inhérente à notre vie, en faire partie intégrante, au point d’y penser chaque jour et de la préparer.

De plus, lorsque nous planifions notre mort, nous sommes encore dans la vie.

Nous agissons pour un but : mourir.

Au final, le vrai suicide réussi serait le suicide raté, où nous pourrions récolter, voir le résultat de notre acte, alors. »

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