peut-on connaître autrui?
Publié le 26/03/2005
                            
                        
Extrait du document
Remarques d’introduction :
- « Puis-je « renvoie à la question du possible ; or est possible 1) ce qui est réalisable c’est-à-dire ce que j’ai les moyens ou la capacité de faire 2) ce qui est permis, c’est-à-dire ce que j’ai le droit de faire.
- Ici la question du droit ne semble d’abord pas problématique : moralement, connaître autrui semble un devoir et non un interdit ; en effet, je ne saurais raisonnablement vivre entouré de personne que j’ignore, soit parce qu’elles me sont inconnues ou étrangères, soit parce que je fais comme si elles n’existait pas (ignorer quelqu’un ici = le « snober «,) ; autrement dit l’ignorance = état cognitif (le non-savoir) et une posture « éthique « (indifférence affichée) ; dans les deux cas, ne semble pas tenable ; il n’y a pas de sens à vouloir s’interdire de connaître autrui, de chercher à l’ignorer.
- La question du fait sera donc première : s’il est louable de vouloir connaître autrui, encore faut-il que cela soit possible. En effet, la difficulté vient de la définition même d’autrui : il n’est pas moi et réciproquement je ne suis pas l’autre.
- Ainsi, il semble qu’on ne dispose pas, a première vue, des moyens de connaître autrui « réellement « c’est-à-dire de savoir qui il est aussi bien que lui le sait.
- Cependant, on ne saurait pour autant éluder la question du droit car, en admettant même que je puisse réellement connaître autrui, cela ne revient-il pas à minimiser son altérité, et dans ce cas, manquer ce qui définit précisément autrui ?
Problématique : Alors que l’ignorance de l’autre paraît favoriser l’égoïsme (« le fait de ne penser qu’à soi et de ne considérer que soi «, Pascal), et du même coup, m’isoler irrémédiablement, il semble que vouloir connaître autrui soit recommandé. Pourtant, est-ce là une chose facile ? Connaître autrui ne va pas de soi, car en effet, comment puis-je connaître réellement quelqu’un qui, par définition, est autre que moi ? Puis-je réellement connaître autrui, ou bien est-ce là un idéal irréalisable?
«
                                                                                                                            a)      	Critique des présupposés cartésiens	Suivant la perspective cartésienne, la connaissance d'autrui est approximative, incertaine, parce qu'autrui est	d'abord pensé comme corps, et comme un corps 	distinct	 de son intériorité, de sa conscience (pour Descartes, âme	et corps sont 2 substances hétérogènes) ; ainsi, c'est bien cette distinction qui fait problème : ma relation à l'autrepouvant être schématisée  ainsi : 	mon âme	/mon  corps—le  corps d'autrui/	son âme	.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est  donc une distance	matérielle	 qui m'empêche de connaître autrui réellement, c'est-à-dire de prendre connaissance de sa subjectivité,	de sa pensée.	Du coup, pour sortir des impasses mentionnées (solitude et doute), il semblerait qu'il faille seulement concevoir	qu'une 	médiation, une communication, par-delà nos corps, entre nos esprits est possible	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Telle est ce montre Hume	au travers de son étude de la sympathie.	 b)     	Fondement anthropologique de la sympathie	La définition  humienne  de la sympathie  repose sur un présupposé	anthropologique  grâce auquel  on peut  comprendre  que je ne  sois  pasinéluctablement  coupé des autres.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi,  l'intérêt de cette conception  = jesuis à la fois autre (je conserve ainsi mon individualité) et semblable (je nesuis pas coupés des autres).
                                                            
                                                                                
                                                                    Voyons pourquoi.	      Au  travers  de la sympathie,  je communique  avec autrui  dans la	mesure  où autrui  et moi  sommes 	également	 des  êtres  passionnels  : «  les	passions  sont si contagieuses  qu'elles [...] produisent  des mouvementscorrespondants dans tous les corps humains ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, je peux connaître autruipour  autant que  celui-ci est capable  de m'affecter.
                                                            
                                                                                
                                                                     De plus, ce  qui faisaitobstacle  chez Descartes,  fait office de « tremplin  » chez Hume :  le corpsd'autrui est non  ce qui  m'empêche  de connaître  autrui, mais au contraire,sans ce corps et son identité au mien, je serais effectivement séparé d'autrui.	On voit donc que ne pas connaître autrui 	ne vient pas d'une impossibilité	métaphysique mais relève d'une posture	 : celui qui se sent isolé est celui qui	ne sympathise pas (qui est imperméable aux passions d'autrui) 	c)      	Fonctionnement de la sympathie	Hume dit  bien que le point  de vue de l'autre  n'	est pas	 le mien, mais le	devient	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, il ne nie pas que l'autre soit autre et que je sois moi ; mais il	soutient que les passions ressenties « opèrent sur nous en contrariant ou enaugmentant  nos passions  exactement  de la même  manière  que s'ilsprovenaient originellement de notre disposition et de notre tempérament ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Autrement dit, je peux ma faire une idéede l'intériorité de l'autre, mais une idée qui n'est 	pas inférieure	 à celle que j'ai de mes propres expériences.	Il faut pour cela que j'interprète les signes sur le corps de l'autre.
                                                            
                                                                        
                                                                    Ex : larmes ; je me forme une idée de la	cause de ces larmes (la tristesse) et, en même temps que se forme une idée du sentiment de l'autre, je ressensaussi  une impression  vive de moi-même :  mon esprit établit un lien entre l'idée du sentiment et  l'impression quicorrespond à ce sentiment déjà vécu et ainsi, se produit un 	transfert de vivacité	 de mon sentiment sur celui de	l'autre ; voyant l'autre pleurer, je 	sais	 qu'il est triste.	 Transition :	·         	Si  l'analyse  de Hume  a pour  avantage  de nous sortir  du solipsisme  cartésien (affirmation  d'une solitude	principielle de la conscience), elle a pour contre partie la mise entre parenthèse de la 	spécificité	 de l'autre : sympathiser	= annuler l'altérité.
                                                            
                                                                                
                                                                    [or, il était question au départ de la minimiser seulement].
                                                            
                                                                                
                                                                    De plus, Hume ne procède pas à uneannulation complète des présupposés cartésiens (Cf.
                                                            
                                                                                
                                                                    notion de « signes »)·         	Problème	 : de quel droit poser chaque point de vue particulier comme substituable l'un à l'autre ?	·         	Difficulté	 : connaître l'autre 	sans le réduire à un double de moi-même	, c'est-à-dire conserver l'altérité sans la	poser comme un obstacle à la connaissance.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Autrui peut-il m'être réellement connu tout en restant autre ?	 	3-      	LA CONNAISSANCE RÉELLE D	'AUTRUI N	'A PAS BESOIN DE MÉDIATION	 	a)      	annulation des présupposés cartésiens	Hume reste tributaire du dualisme âme/corps présent chez Descartes : je dois interpréter les signes sur le	corps d'autrui.
                                                            
                                                                                
                                                                    D'où le problème : je ne connais autrui qu'en projetant sur lui mes propres impressions et ce faisant,l'autre perd sa singularité, n'est plus autre que moi mais second moi.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, on voit que la question de savoir si jepeux connaître autrui réellement n'a de sens que dans la mesure où 	on présuppose qu'autrui est pour soi ce que je	suis pour moi	 (conscient principalement de moi – qu'il s'agisse de mes pensées ou de mes impressions).
                                                            
                                                                                
                                                                    Or 	un tel	présupposé ne va pas de soi	 : comme le fait remarquer Merleau-Ponty, la connaissance que j'ai d'autrui n'est pas	postérieure	, mais 	contemporaine 	à la perception que j'ai de son corps ; le point de vue d'autrui n'est pas une réalité	psychique, ou intérieure, quelque chose « caché au plus profond de sa conscience », mais il est visible.	Ainsi, je ne connais autrui 	réellement	 que dans une relation spontanée et immédiate : c'est la théorie, le	subjectivisme radical d'un Descartes qui vient « fausser » ou vicier ma relation à l'autre.
                                                            
                                                                                
                                                                    En fin de compte, 	réel =	naturel, instantané, et c'est pourquoi, on ne peut en rendre compte en des termes abstraits.
                                                            
                                                                                
                                                                    	b)     	on ne connaît pas autrui comme on connaît les choses	Finalement, on ne peut appréhender autrui comme une chose.
                                                            
                                                                                
                                                                    Comme le souligne Max Scheler : « 	ce qui est.
                                                                                                                    »
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