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Peut-on connaître l'objet de nos désirs ? Le désir sait-il ce qu'il cherche ? Et par là même, peut-il atteindre son but, ou est-il condamné à l'errance ?

Publié le 20/08/2013

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De plus, l'homme, animal de désirs, se définit par le déracinement, plutôt que par un quelconque « enracinement « (en termes d'origines, de provenance, d'appartenance à une tradition, un passé). Le désir, dans son indétermination, porte l'homme au mouvement, au voyage, et nous rend étranger à toute terre, à tout sol où il faudrait nous enraciner, c'est-à-dire s'arrêter. L'homme est perpétuellement insatisfait, et le désir fait de son existence un exil permanent: ne tenant jamais en place, sans foyer ni lieu stable, l'homme est nomade. On le voit, le désir est l'essence même de l'homme, animal par nature inquiet et insatisfait, désirant toujours « l'ailleurs «, c'est-à-dire le mouvement.

Le désir est errance, puisqu'il ne se satisfait d'aucun objet. Son véritable objet semble être le désir lui-même, c'est-à-dire l'errance. Nous ne désirons pas tel objet (le terme du voyage), mais le voyage lui-même. Nous désirons désirer: la quête importe davantage que la proie.

« pas ce que nous cherchons, mais nous trouvons ce que nous ne cherchions pas.

Désirer, c'est manquer de.

Le désir, comme tension toujours insatisfaite,est par essence démuni: pauvreté (Platon: selon le mythe de Diotime, dans le Banquet, Éros est le fils de Pénia, « Indigence »).

Mais sa véritable richesseest cette pauvreté même, faite d'errances et d'aventures.

Éros est aussi le fils de Poros, « Opulence ».

Il y aune pauvreté de la richesse (celui qui estcomblé ne désire plus) et une richesse de la pauvreté (l'errance aventureuse et passionnante du désir).

Nous recherchons et cultivons l'irrésolution mêmedu désir, à l'image du poète René Char parlant de « l'amour réalisé du désir dénommé désir ».

L'inassouvissement du désir est paradoxalement désirassouvi du désir.. »

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