Devoir de Philosophie

Peut-on considérer le travail comme un droit ?

Publié le 11/12/2005

Extrait du document

travail
Il ne va pas de soi que l'on puisse définir le travail de l'homme moderne. * C'est pourquoi il semble préférable de chercher d'abord en quel sens le travail doit être défini pour que l'on dise de lui qu'il est un droit ou une fatalité : cette approche permet peut-être de mieux comprendre le sens du sujet. 2) le travail comme droit a) Le droit positif * Le droit positif est celui qu'établit le législateur dans un État. Il peut affirmer explicitement un «droit au travail». En France, la Constitution de la Ve République renvoie au préambule de la Constitution de 1946. Celle-ci déclare que « chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi » (Les Constitutions de la France, G.F., p. 389). * Mais de telles formules ne sont ni nouvelles ni exemptes d'ambiguïté : - P.

Tout homme est en droit de considérer que la société dont il fait partie doit lui permettre de travailler. Il peut ainsi participer à la production des richesses, source d'épanouissement personnelle et de prospérité collective. Mais, le travail, dans certaines conditions, devient une activité contraignante. Vécu comme une corvée, il éloigne l'homme de lui-même en l'aliénant. Il est alors la pire des malédictions et apparaît comme un devoir.

travail

« d'existence».

Mais le travail ne peut-il être davantage ? b) Le droit de se réaliser dans son travail • Hegel, dans la dialectique du maître et de l'esclavage, montre que ce dernier ne travaille pas que pour assurer sasubsistance et celle de son maître.

En transformant la nature, il transforme sa nature, il accède à la liberté. Hegel: La dialectique du maître et de l'esclave1.

La lutte pour la reconnaissanceHegel fait du conflit la relation fondamentale par laquelle chaque consciencedésire se faire reconnaître par l'autre.

Dans cette lutte pour la domination, laconscience qui surmonte la crainte naturelle de la mort l'emporte et affirme saspiritualité, puisqu'elle a montré que sa vie n'est pas ce qu'il y a de plusessentiel pour elle.

Celui en qui l'esprit a dominé la nature devient donc lemaître. 2.

Identité et dialectiqueL'esclave travaille pour le maître.

Le maître dépend donc de l'esclave pour sasubsistance.

Tandis que l'esclave acquiert de nouvelles compétences, lemaître, qui dépend de l'esclave et se repose sur lui, finit par transformer samaîtrise en servitude.

Les rapports de pouvoir ne sont donc pas définitifs etpeuvent faire l'objet d'un renversement dialectique, où le maître devientesclave et l'esclave le maître.Hegel montre ainsi que l'identité réelle n'est pas l'identité naturelle ouimmédiate.

L'identité n'est pas donnée par l'origine ou la naissance.

Elle n'estpas au commencement mais au terme d'un processus, et suppose un travail,une activité de l'esprit. « Pour se faire valoir et être reconnue comme libre, il faut que la conscience de soi se représente pour une autre comme libérée de la réalité naturelle présente.

Ce momentn'est pas moins nécessaire que celui qui correspond à la liberté de la conscience de soi en elle-même.L'égalité absolue du Je par rapport à lui-même n'est pas une égalité essentiellement immédiate, mais uneégalité qui se constitue en supprimant l'immédiateté sensible et qui, de la sorte, s'impose aussi à un autreJe comme libre et indépendante du sensible.

Ainsi la conscience de soi se révèle conforme à son conceptet, puisqu'elle donne réalité au Je, il est impossible qu'elle ne soit pas reconnue. Mais l'autonomie est moins la liberté qui sort de la présence sensible immédiate et qui se détache d'elle que, bien plutôt, la liberté au sein de cette présence.

Ce moment est aussi nécessaire que l'autre,mais ils ne sont pas d'égale valeur.

Par suite de l'inégalité qui tient à ce que, pour l'une des deuxconsciences de soi, la liberté a plus de valeur que la réalité sensible présente, tandis que, pour l'autre,cette présence assume, au regard de la liberté, valeur de réalité essentielle, c'est alors que s'établit entreelles, avec l'obligation réciproque d'être reconnues dans la réalité effective et déterminée, la relationmaîtrise-servitude, ou, absolument parlant, servitude-obéissance dans la mesure où cette différenced'autonomie est donnée par le rapport naturel immédiat. Puisqu'il est nécessaire que chacune des deux consciences de soi, qui s'opposent l'une à l'autre, s'efforce de se manifester et de s'affirmer, devant l'autre et pour l'autre, comme un être-pour-soi absolu,par là même celle qui a préféré la vie à la liberté, et qui se révèle impuissante à faire, par elle-même etpour assurer son indépendance, abstraction de sa réalité sensible présente, entre ainsi dans le rapport deservitude.

» Hegel , « Propédeutique philosophique ». C'est dans l'un des plus fameux passages de la « Phénoménologie de l'esprit », qui décrit la lutte à mort pour la reconnaissance avant que d'aborder la dialectique du maître et de l'esclave, que Hegel déclare : « C'est seulement par le risque de sa vie que l'on conserve la liberté. » Hegel entend montrer que la rencontre avec autrui prend logiquement la forme d'un conflit, d'une lutte, dont le risque est la mort et l'enjeu la reconnaissance par l'autre de mon humanité. Pour ne pas méconnaître l'enjeu de la « lutte à mort pour la reconnaissance », il faut savoir que la « Phénoménologie » envisage de décrire le mouvement logique du développement de la conscience, cad les expériences, le mouvement par lequel la conscience s'éduque. Il est donc toujours dangereux d'isoler un chapitre du texte, puisque « le vrai est le tout », que chaque étape n'est qu'un moment dont la compréhension exigerait la connaissance de l'ensemble du processus.

Il faut d'autre partprévenir un autre contresens possible.

Hegel n'entend pas décrire un épisode réel de l'histoire humaine, et il ne faut pas s'imaginer deux individus surgissant face à face et engageant une lutte.

Il s'agit bien plutôt d'une genèse logiquede la rencontre avec autrui. Hegel souhaite montrer que, dans la mesure où l'homme accepte de risquer sa vie pour quelque chose, il pose qu'il n'est pas seulement un simple être vivant, sensible, fini.

Il pose que l'homme ne se réduit pas à la simple animalité et au souci de la conservation de soi.

En quelque sorte. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles