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Peut-on critiquer une croyance religieuse ?

Publié le 29/08/2012

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Pascal dans ses Pensées démontre qu'on ne peut pas rationnaliser complètement la croyance religieuse. La raison doit donc accepter des choses qu'elle ne peut pas comprendre, la croyance religieuse étant une de ses choses. De la même manière, Kant soutient que l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme à la fois nécessaires et indémontrables. Il avance ici un paradoxe qu'il explicite par la suite. En effet, si le croyant n'avait pas la perspective de pouvoir être un jour récompensé de ses bonnes actions morales par un juge suprême qui serait cette entité supérieure, Dieu en tant que concept, alors l’impératif de devoir être moral ne serait pas un commandement juste. Or, un impératif à la fois absolu et injuste serait totalement absurde. Donc le fait d’accorder un sens à l’impératif moral suppose de croire en l’existence de Dieu et en la réalité d'une récompense à notre mort. Il y aurait donc une nécessité de croire qui n'impliquerait pas la possibilité de la critiquer. De plus, puisque la raison n'aurait alors rien à voir avec la croyance religieuse, on ne peut pas porter un véritable jugement puisqu'il s'agit d'analyser, de peser le pour et le contre, ce qui ne peut être fait qu'en impliquant la raison.

« par autre chose et cette chose est elle-même est causée par une autre, etc.

Nous avons alors une une régression à l’infini, ou bien nous arrêtons-nous quelque part.

Eneffet, il ne peut pas y avoir de régression à l’infini, car il faut bien que la série des causes ait commencé d’exister dans le temps.

Donc il y une première cause, qui nedépend de rien d'autre que d’elle-même : Dieu.

Il s'agit là du postulat du « causa sui », où son existence est nécessaire.

Or si l'idée d’existence nécessaire est vide, ilapparaît tout aussi arbitraire de dire que Dieu a causé le monde et s'est causé lui-même que de dire que l’univers s’est causé lui-même…De plus, la religion est, selon Feuerbach, « le rêve de l'esprit humain ».

En cela, la critique rationnelle des différentes croyances religieuses est impossible car la raisony trouve immédiatement sa frontière.

Les religions appartiennent en effet au domaine du mythe, et par ce biais ce n'est pas leur fausseté ou leur véracité qui compte,mais leur force.

En effet, comment peut-on concevoir ce mythe, ce rêve qu'est la croyance religieuse si elle échappe à la raison ? Et si l'on ne peut concevoir, on nepeut pas critiquer.

Car la religion exprime une signification de l'homme échappant à la raison.

En effet, on peut imaginer que l'homme, avant même de posséder lelangage, avait une sorte de religion, issue de ses émotions et des ses craintes ; ainsi Lucrèce dit que c'est la peur qui engendra les dieux.

La critique d'une croyancereligieuse serait là aussi impossible, la croyance religieuse remontant à un passé trop lointain pour qu'une analyse de celle-ci puisse être menée correctement.En effet, une croyance qui ne reçoit pas de preuve ou de justification positive à son appui est-elle pour autant irrationnelle ? Si rien ne vient contredire nos croyances,est-il critiquable de les avoir ? La croyance religieuse pourrait donc avoir une origine psychologique.

Selon Freud, il s'agirait surtout d'une détresse infantile et d'un besoin de protection et d’amour,la figure du Dieu ou des dieux étant alors rapprochée de celle du père.

Ce serait alors la prise de conscience du caractère fragile de la vie qui inciteraitinconsciemment à croire, une croyance religieuse n'étant rien de plus que la satisfaction fantasmée d’un besoin psychologique réel et pressant, ce fameux besoind’être protégé et aimé.

Contrairement au postulat de Feuerbach, la croyance en un Dieu aimant et protecteur est nous apparaît alors illusoire : le croyant prend sesdésirs pour la réalité.

La certitude du croyant n’est que l’expression de l’intensité de son désir.

Mais cela est-il vraiment critiquable ? Car à défaut d’être vraie, lacroyance religieuse remplit une fonction psychologique importante et la critique freudienne peut elle-même recevoir certaines objections car l’image paternelle n'estpas présente dans toutes les religions.

Ainsi, elle est absente du bouddhisme ou du shintoïsme.

De plus, il existe des croyances qui ne sont pas motivées par un besoind’assistance et de protection, comme la croyance en Satan, en l'Enfer.De plus, si la croyance religieuse en elle-même n'est pas critiquable, il faudrait admettre qu'elle ne représente pas de menace particulière.

Mais parfois, la croyancereligieuse prend l'apparence du fanatisme, de la conviction que rien n’ébranle, au nom de laquelle les pires actes pourraient être commis.Le caractère critiquable de la croyance religieuse tiendrait alors d'avantage de l’ordre éthique et pratique.

La religion répond à des besoins ou des désirs importantstel que le besoin de confirmation symbolique.

Mais un grand nombre d’atrocités peuvent être commises « au nom du Seigneur ».

C'est pour cela qu'en aucun cas, onne doit abandonner son sens moral devant les exigences religieuses.

En cela, une croyance religieuse se confirme comme étant quelque chose de très personnel. Il paraît évident que l'on puisse juger la religion, c'est-à-dire avoir une opinion dessus.

Si l'on comprend la religion comme fait marquant de l'existence humaine, on sedemande comment restreindre une réalité fondamentale.

On peut également dire que dans la religion même, il existe des personnes qui n'admettent pas que l'ondénigre leur pratique quotidienne on peut penser au blasphème par exemple et aux réactions qu'il provoque.Une conviction n'est pas une preuve et ne permet pas d'être affirmatif.

Je ne peux prouver l'existence de Dieu, pas plus que d'autres pourraient prouver le contraire.Ne reste plus que la conviction personnelle qui n'est pas partageable.

Je peux dire "je crois que Dieu existe" mais pas "Dieu existe".. »

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