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Peut-on dire d'un acte qu'il est inhumain ?

Publié le 01/01/2005

Extrait du document

• La question n'est pas simple : elle suppose que l'on sache caractériser l'« humain « et concerne les conditions de possibilité du jugement. • On prendra garde de donner au qualificatif « inhumain « son sens le plus fort : dépasser une acception purement sentimentale (être inhumain, c'est ne pas ressentir, ou avoir peu de sentiment, etc.) • Dans le repérage de ce qu'est un « acte humain «, on risque d'aboutir à un relativisme culturel. Comment le dépasser (ou en montrer les impasses) ? • La question concerne la morale. On peut avoir intérêt à se référer à Kant. Mais on ne doit pas négliger les exemples politiques d'actes qualifiables d'inhumains. Comment concilier les deux aspects ?
Introduction
  • I. Un jugement paradoxal
  • II. Impasses du relativisme
  • III. La possibilité, ou non, de l'universel
Conclusion.

« reste la plus nue, la plus dénuée.

La plus nue, bien que d'une nudité décente.

La plus dénuée aussi: il y adans le visage une pauvreté essentielle.

La preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en sedonnant des poses, une contenance.

Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte deviolence.

En même temps le visage est ce qui nous interdit de tuer.

» Lévinas, « Ethique et infini ». Lévinas commence par opposer perception d'un objet et rencontre authentique d'autrui.

Quand je pose l'autrecomme objet, je le projette sur une surface d'objectivité : il m'apparaît comme un tableau à décrire, unesurface à observer et détailler, son unité éclate en autant de petits objets à commenter (les éléments duvisage sont eux-mêmes réductibles à des unités plus petites.

Ce rapport est un rapport théorique qui ne medonne pas véritablement autrui : dans un processus de connaissance, ma conscience s'assimile l'objet plutôtqu'elle ne s'ouvre à l'altérité du donné.

En posant autrui comme objet, je reste seul.La saisie véritable d'autrui (celle qui me fait vraiment sortir de moi et rencontrer une dimension irréductible auxsimples données de l'expérience) ne donne pas une richesse d ‘éléments à décrire mais présente unepauvreté.

L'autre se présente simultanément comme sans défense et invitation au respect : en effet, lapossibilité physique de tuer autrui se donne en même temps que l'impossibilité morale d'accomplir cet acte.Autrui nous est livré dans une dimension éthique comme celui que je n'ai pas le droit de tuer. L'homme peut être dénué de conscience moraleAmoral est le criminel qui viole, torture, puis tue ses victimes.

Ses actes sont totalement inhumains.

On nepeut même pas dire qu'il obéit à un instinct animal.

L'animal tue par nécessité et n'en tire aucune jouissance«sadique».

L'intérêt, l'ivresse du pouvoir, le fanatisme peuvent également conduire les hommes à commettredes crimes innommables.

Il n'est que de penser aux atrocités commises dans les camps de concentrationallemands. Celui qui ne domine plus ses instincts est inhumainAl'origine des règles sociales, morales, des lois, il y a la nécessité de contrôler les instincts.

Ce contrôle a pourbut de favoriser la vie collective et la collaboration entre les êtres.

L'homme a besoin de son semblable.

Neplus dominer ses instincts revient à nier autrui.

Une telle attitude est parfaitement inhumaine.

[Si l'homme est un être humain, tous les actesqu'il accomplit sont humains.

Même lorsqu'il tortureson prochain, il n'agit pas à la manière d'une bête. Seul l'être humain connaît le bien et le mal.] La notion d'humanité n'est pas seulement synonyme de grandeurC'est le XVIIIe siècle qui a attribué à l'humanité toutes les vertus.

L'homme est bon par nature, dit Rousseau. Cette idée maîtresse recouvre bien des ambiguïtés.

On peut l'interprétercomme une condamnation radicale de toute société qui dépravantl'homme le rendrait malheureux.

Et ce sera la postérité romantique deRousseau qui exaltera l'individu incompris.

Le Werther de Goetheappartient à cette lignée.

Mais pour Rousseau, il ne faut pas l'entendredans un sens aussi radical.

La Société n'est pas corruptrice paressence, mais seulement un certain type de société.

A vrai dire, toutescelles qui reposent sur l'affirmation de l'inégalité naturelle des hommes,oppriment l'immense majorité au profit d'une minorité de privilégiés de lanaissance et de la fortune.

Si en effet, on examine attentivement lesinégalités entre les hommes, seules celles de leurs possessionsmatérielles qui, par des mécanismes comme l'héritage, sont provoquéespar le type d'organisation de la société, sont indéniables.

Mais c'est unsophisme, ou à tout le moins un jugement précipité de conclure que detelles inégalités ont pour origine des différences de nature.

Si l'ondépouille par la pensée l'homme de tout ce qui chez lui relève du social,et donc du hasard, c'est bien l'égalité qui nous frappera : l'habileté del'un peut compenser la force de l'autre.

Rousseau reprend icil'affirmation de l'égalité naturelle proclamée par les penseurs de l'écoledu droit naturel.

L'homme de la nature, c'est donc la nature de l'homme.• L'homme diffère essentiellement des autres êtres naturels et en. »

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