Devoir de Philosophie

Peut-on donner un modèle mécanique du vivant ?

Publié le 26/03/2004

Extrait du document

Entre les corps matériels et les êtres vivants il n'y a pas de différence de nature, mais de degré. Les animaux sont semblables aux automates que fabrique l'homme, ils sont seulement beaucoup plus complexes. La biologie, chapitre de la physique (Descartes). Descartes, préoccupé de physique et, en particulier, de mécanique (= étude de l'enchaînement des causes, qui se dit en grec : mékanè), a considéré curieusement que les animaux sont des machines (théorie de l'animal-machine). « C'est la nature qui agit en eux, selon la disposition de leurs organes; ainsi qu'on voit qu'un horloge (- une horloge), qui n'est composé que de roues et de ressorts, peut compter les heures, et mesurer le temps, plus justement que nous avec toute notre prudence « (Discours de la Méthode, 1637). Le problème de l'union de l'âme et du corps. a) La hiérarchie des âmes selon Aristote. Aristote distinguait, dans son Traité de l'Ame : * L'âme végétative, principe de la nutrition et de la croissance des plantes; * L'âme sensitive, principe de la sensation et de la locomotion chez les animaux; * l'âme rationnelle (ou dianoétique), qui - chez l'homme - couronne les deux précédentes. b) Chose qui pense ou matière brute. Descartes rejette absolument ces distinctions.

■ Un être vivant est un être organisé se caractérisant par une faculté d'assimilation, de croissance et de reproduction. ■ En outre, chaque être vivant s'inscrit dans une évolution générale de la vie. ■ La science du vivant se doit non seulement d'expliquer le fonctionnement des êtres vivants, mais encore leur évolution, voire l'apparition même de la vie. La question se pose alors de savoir si, pour ce faire, l'on peut s'en tenir à l'analyse causale et au mécanisme classique de la science.

« dépourvu d'âme.

Sans l'âme, le corps humain n'est qu'une machine.

La machine tombe en panne comme le corpstombe malade.

La machine a besoin d'énergie comme le corps a besoin de nourriture.

La machine est réparée commele corps guéri, etc...

Descartes, influencé par la physique galiléenne, définit le vivant comme un enchaînement derouages (voir p.

96).

Il met en place le premier modèle d'explication scientifique.

Ainsi, il retire à la matière lesqualités occultes qu'on lui attribuait : elle s'explique par le mouvement et s'oppose par la même au vitalisme.

C'est lanaissance de la biomécanique où l'organisme est une horloge (floraison des instruments de mesure et des automatesà cette époque).

Cette théorie des animaux-machines est développée dans la 5e partie du Discours de la Méthode. LE VIVANT ET LA MACHINE "Je suppose que le corps n'est autre chose qu'une statue ou machine de terre, que Dieu forme tout exprès, pour larendre la plus semblable à nous qu'il est possible." Descartes, Traité de l'homme, 1664. Comment définir le vivant ? Pour comprendre le vivant, on peut le comparer au fonctionnement d'un mécanisme dansune machine.

Descartes ne saisit pas ce qui caractérise le vivant.

Au XVII, siècle, la biologie en tant que disciplinescientifique n'existe pas.

En outre, chez Descartes, l'homme est un composé de deux substances, le corps etl'esprit.

Et seul l'esprit, aux yeux &Descartes, contient l'excellence de l'homme.

De ce fait, le vivant est assimilable àun automate fait de poulies et de ressorts et dont toute la dignité vient de son créateur.

En d'autres termes, ce quifait la noblesse de l'homme est au-delà de son Organisation matérielle.

Elle est dans le principe divin qui lui donnevie.

Simple composé de matière, l'être humain n'aurait aucun intérêt.

En revanche, fait à l'image de Dieu, l'êtrehumain a besoin d'un corps qui est la forme nécessaire à la vie de l'esprit. Situation historique du mécanisme - Prenant ses distances à l'égard d'Aristote, Descartes affirme l'hétérogénéité de l'âme et du corps : il n'y a d'âmeque dans l'homme (et non, comme l'affirmait Aristote, dans tout vivant).

En son absence, le corps humain estcomparable à tout autre, et réductible à un modèle mécanique.- Voulant initier une étude géométrique de la matière, Descartes ne cherche plus les principes du vivant au-delà dela physique.

La métaphysique intervient pour l'analyse de l'âme, non pour celle du corps, qui relève de la mécanique: pression, traction, gonflement, etc.- Il est de surcroît possible de décomposer la machine organique sans référence à une intention qu'elle réaliserait.- Cependant Descartes veut ignorer que la machine implique un concepteur, et il est obligé de considérer que lescorps-machines dépendent de l'action initiale de Dieu ; il ne parvient donc pas à séparer totalement l'étude du corpsde la métaphysique (qui fonde toute science). Le corps-machine et ses limites] - Le modèle mécaniste a été contesté par Kant, qui souligne que le vivant est capable d'auto-organisation etpossède des qualités spécifiques (conservation et reproduction, autoréparation et autorégulation).- La finalité, de plus, concerne plus efficacement la machine que l'organisme, où l'organe est plurifonctionnel, alorsqu'un élément mécanique a un programme limité.

L'organisme a ainsi « plus de potentialités » (Canguilhem) : il réagitde façon diversifiée à son environnement ou à ses propres accidents.

Il peut être malade (changeant ses propresnormes) ou monstrueux : une machine ne peut être ni monstrueuse, ni malade (la panne n'est pas la maladie).- Le modèle mécaniste a une justification philosophique (contre Aristote) et historique.

Il est limité par rapport à latotalité du vivant : on ne peut comparer à une machine qu'un corps lui-même complexe - l'animal ou l'homme(l'anatomie commence à être connue au XVII° siècle.

Mais les organismes simples remplissent toutes les fonctionsvitales de façon plus souple que la machine.

Il y aurait ainsi dans le modèle mécaniste une tendance àl'anthropocentrisme : dans le vivant on privilégie l'homme. Les différences entre le vivant et la machine sont importantes.

Un corps peut guérir seul (une blessure cicatrise)tandis qu'une montre cassée ne se répare pas toute seule.

Aucune machine n'a l'autonomie du vivant.

Autredifférence capitale: les parties d'une machines sont solidaires les unes des autres.

si l'une cesse, c'est la machineentière qui tombe en panne.

Avec le vivant, il en va autrement: une branche arrachée ne fait pas mourir un arbre,un crabe qui perd une pince ne meurt pas pour autant.

De plus, une machine n'est rien de plus que la somme despièces qui la composent, un vivant est plus que la somme de ces éléments.

C'est la différence entre une totalitémécanique et une totalité organique.

Une machine a été construit analytiquement.

Le vivant s'est construitsynthétiquement (cf.

la genèse de l'embryon). Conclusion. Le modèle mécanique est applicable localement mais non globalement Il existe des écarts ontologiques entre levivant et la machine On pourra toujours fabriquer des machines qui tendront toujours davantage à ressembler auvivant, on pourra concevoir le vivant comme une machine complexe.

Mais l'écart qui les sépare ne sera jamaissupprimé. CITATIONS:. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles