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peut-on encore parler de chef d'oeuvre en art aujourd'hui ?

Publié le 27/02/2008

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Le spectateur est invité à partager les interrogations de l?artiste, on ne cherche plus à plaire mais à choquer, à témoigner de l?épaisseur du réel (l?art dégénéré en Allemagne) et non plus seulement à figer celui-ci. L?art engage lui-même la réflexion à son propos, se donnant parfois comme incompréhensible et absurde. L?idée de chef-d??uvre semble donc ne pas permettre de juger de l?art contemporain, le critère de la réussite esthétique étant désormais secondaire, arrimé seulement à une intention primordiale, la volonté de délivrer un message ou au contraire de se moquer d?une telle volonté.   III- Actualiser la notion de chef-d??uvre ?               Il reste que le spectateur peut se risquer à une tentative d?actualisation de la notion de chef-d??uvre, il faut, pour cela élire de nouveaux critère ; mais la diversité des ?uvres et des matériaux utilisés ne rend-elle pas une telle entreprise incertaine ? A vouloir par exemple discriminer les ?uvres selon leur originalité on risque de ne plus savoir ce qui peut être qualifié d?art, l?art expérimental se joue du flou des limites, l?audace de l?artiste le pousse à repousser les bornes de l?extensibilité de l?art. A élire un critère tel que celui de la réflexion on se heurte au risque de n?avoir à faire qu?à des ?uvres démonstratives, Barthes dénonce par exemple dans Mythologies une exposition de photographies mettant en scène des situations de grande précarité humaine, sa critique porte sur la fonction d?une telle exposition : à vouloir trop en dire elle empêche le spectateur de se construire sa propre pensée et l?abruti.             Le risque d?une telle tentation que celle d?actualiser la notion de chef-d?oeuvre est claire : continuer de soumettre l?art à l?épreuve du jugement et ignorer qu?un divorce est à l??uvre. L?art contemporain se définit précisément en ce qu?il prend le spectateur en défaut, celui-ci ne sait pas quelle posture il doit prendre pour apprécier ce qui lui est soumis. Il faudrait donc renoncer définitivement à l?idée de chef-d??uvre, sauf lorsque les moyens de l?art demeurent classiques (tous les artistes aujourd?hui sont loin de faire de l?art contemporain).

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