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Peut-On Espérer Une Société Sans Travail ?

Publié le 18/08/2012

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travail
Nous avons donc vu que l’on ne peut pas espérer une société sans travail, qu’il ne faut pas espérer une société sans travail, tout simplement car ce ne serait pas souhaitable. Le travail est à l’origine ‘’contre-nature’’, c’est l’empreinte que l’homme, lui-même accident de la nature, pose sur ce qui l’entoure et ainsi, montre sa supériorité. Le travail naît de la conscience et de l’imagination de l’homme, qui conceptualise et projette le futur travail abouti. Cette projection et cet aboutissement amène donc à un progrès de la société humaine, qui améliorent les conditions de vie et solidifient les relations sociales entre les hommes qui sont interdépendants, dans le sens ou la technique et le travail qu’ils ont acquis auparavant sont complémentaires. Cette relation d’interdépendance produit, certes, des inégalités, mais qui sont nécessaires à la hiérarchisation et donc, au maintien de l’ordre, de l’harmonie et de la liberté dans la société humaine. Le travail est propre à l’homme dans le sens où il satisfait ses désirs, qui sont ‘’l’humanité de l’homme’’, et à s’inscrire dans une éthique, et dans une culture. L’homme acquit de la culture par le travail, et s’inscrit lui-même dans une culture, par l’apprentissage et l’initiation. 

travail

« valeur d'échange.

Cette valeur d'échange constitue la base de l'interdépendance des relations sociétales.

Un boulanger fabrique une baguette de pain, qu'il vendra à unfacteur qui la mangera pour se nourrir.

Ce dernier livrera des lettres, ce qui lui permettra de gagner un salaire qui lui permettra d'acheter son pain, et des légumes.Les différents domaines dans lesquels s'exercent les hommes dans une société sont complémentaires et permettent une interdépendance de l'homme dans lasatisfaction de ses besoins, et donc, par analogie, une socialisation avec son prochain.

Le mot socialisation est à prendre au sens large, car le principe de concurrencepeut aussi être un facteur de productivité, et de rendement.

La concurrence serait ici, ce qui articule l'interdépendance des hommes dans un contexte socio-économique et le progrès du travail et des domaines dans lesquels il est exercé.

En créant des dépendances, le travail peut aussi hiérarchiser selon le contexte et lafaçon dont il est appliqué.

Il peut donc créer des égalités et des inégalités économiques, des autorités, des normes, et des législations.Le travail est donc le fondement de la société humaine, une société hiérarchisée, parfois inégale d'un point de vue économique, mais qui s'articule autour d'un progrèsconstant.

Ce progrès améliore les conditions de vie des hommes, et, en s'arrachant de plus en plus à la nature, l'homme découvre peu à peu son entière indépendanceet la responsabilité que cela lui apporte.

En effet, ses avancées dans sa maîtrise sur la nature peuvent parfois se retourner contre lui et le faire disparaître.

Toujoursest-il qu'en progressant, par le travail et la volonté qu'il implique, l'homme se reconnaît et s'identifie à une culture, large ou restreinte.

C'est comme cela que l'hommese reconnait et commence à savoir qui il est.

Sachant que le travail est né du progrès et qu'il appelle au progrès, une société sans travail serait une société sans avenir.Une société qui dépérirait, sans ambition, ultra-individualiste, sans culture, communauté, et dans de mauvaises conditions de vie. Il est aussi difficile d'espérer une société sans travail, tant cette notion est liée à tant d'autres concepts nécessaires à l'homme.

En effet, le travail est tout d'abord, uneouverture vers la liberté de l'individu.

C'est aussi, d'un point de vue éthique, un certain idéal, comme nous le verrons dans la religion protestante, dont le concept s'esttrès largement propagé aujourd'hui.

Enfin, nous verrons que le travail fait l'humanité de l'homme, en lui permettant de satisfaire ses désirs.Il faut savoir que ne rien faire, c'est tout d'abord réduire la tension nécessaire à l'action de travailler ; c'est la première image que nous pouvons avoir du repos.

Nerien faire, c'est cesser donc de travailler, mais ce n'est pas pour autant que l'homme reste inactif.

Devons-nous forcément associer la notion de ‘'ne rien faire'' avec le‘'fare niente ?'' Non, puisque ne rien faire, c'est pouvoir s'adonner librement à des activités.

Ces activités peuvent êtres de deux formes différentes : ou bien elles n'ontpas d'autre but que de nous détendre, et c'est ainsi que nous pouvons faire intervenir la notion de "jeu" ; ou bien ces activités n'aurons pas d'autre fin que la personnequi s'adonne à elle, c'est-à-dire sa propre transformation, et nous la nommerons "loisir".

C'est notamment le cas de la musique et de la philosophie, ou bien desmathématiques, voire des mots croisés.

Le travail, le jeu et le loisir peuvent donc être regroupés de la manière suivante: d'un côté, nous avons le travail, de l'autre lejeu et le loisir.

Le jeu est fait essentiellement pour reposer l'homme de son labeur, mais le loisir, lui, nécessite du travail.

On ne joue pas à la philosophie, on s'yexerce.

Puisqu'il s'agit de se transformer, de devenir autre, tout cela ne peut s'accomplir sans difficultés, sans efforts.

La différence entre l'effort demander dans unmétier et celui demander dans un loisir découle de la volonté et du plaisir, qui jouent largement sur le degré d'intensité de l'effort demander.

Le loisir demande certesdes efforts, mais une fois ces efforts accomplis, s'accompagne de joie.

Ce loisir visant à transformer l'homme fait naître sa liberté.

Le travail peut, à première vue,sembler être l'envers de la liberté, ce n'est pourtant que dans le travail que nous pouvons réaliser notre liberté : il faut donc travailler pour être libre.

Une liberté quipermet la libre entreprise et l'ambition, permettant d'être encore plus libre.Intervient alors un concept éthique du travail.

Les protestants, en commençant par Martin Luther, ont repensé le travail comme un devoir, menant à un bénéficecommun pour l'individu et pour la société.

L'éthique protestante du travail influe beaucoup sur la société, comme étant un des piliers morale des sociétés capitalistes.Le thème'' d'éthique protestante du travail'' a été pour la première fois introduite par Max Weber dans les années 1900.

Pour les protestants, l'oisiveté est de loin leplus grand des pêchés.

C'est la ‘'mère de tous les vices''.

C'est donc dans cette logique que le travail est, selon la volonté de Dieu, une fin en soi de la vie humaine.

Letravail est le signe d'être dans la grâce de Dieu.

Le travail cependant est autre chose encore ; il constitue surtout le but même de la vie, tel que Dieu l'a fixé.

Le versetde saint Paul : « Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus" vaut pour chacun ; et sans restriction.

La répugnance au travail est le symptômed'une absence de la grâce » a écrit Weber.

Le travail est reconnu, par les valeurs morales dans beaucoup de sociétés actuelles, comme étant une vertu.

Cette morale,en soi, n'est pas fausse.

Il est vrai que l'oisiveté appel aux vices, et que le vice mène au désordre.

Le religieux observé ici ajoute une croyance dans l'harmonie, dansles valeurs morales, dans l'ordre d'une communauté de personnes qui vivent ensemble : la société humaine.

C'est ainsi que l'éthique du travail inscrite dans lescultures ajoute une croyance dans l'harmonie d'une société et l'espoir d'une société ordonné, et donc, basé sur le travail.Mais il faut noter que le travail se retrouve dans un pêché propre et vital à l'homme : le désir.

Bergson dénonçait un progrès technique qui impose à l'homme desbesoins de plus en plus artificiels.

Ce n'est pas, chez Bergson, la création de nouveaux besoins qui est remis en cause, mais l'oubli des anciens.

Il faut donc enconclure que le progrès « sans négliger le nécessaire, il a trop pensé au superflu » pour reprendre ses dires.

Le progrès, et le travail, amène directement aux besoinsartificiels, donc au désir.

Une fois tous les besoins de l'homme satisfait, le travail continue, et l'homme se créer des besoins, qui plonge même, à travers lesgénérations, dans le ridicule.

Les besoins vitaux sont satisfaits, l'homme n'a plus besoin de boire de l'eau puisqu'il a l'eau courante, il désire boire quelque chose deplus fort.

Les besoins qu'il se crée ne sont pas vraiment des besoins, mais des ‘'caprices de l'âme'', des désirs.

Sachant que le désir est ce qui ‘'fait l'humanité del'homme'' pour reprendre la phrase de Hegel, l'homme travaille pour accéder à ce qui le rend humain, et ainsi s'arrache à la nature et à ses besoins, pour êtreindépendant et se créer ses besoins.

C'est ainsi que l'homme désire, que l'homme travaille, que l'homme se satisfait, que l'homme devient homme, et que le désir renaît.Le travail appel donc à la liberté et est indissociable du désir, puisque le travail appel au progrès, et que le progrès amène au désir une fois les besoins satisfaits.

Letravail maintient aussi l'ordre dans la société, et stabilise les valeurs morales de l'homme, en faisant en sorte qu'il vive en société, qu'il croit en l'harmonie d'un mondeen ordonné, qu'il soit libre et désireux. Nous avons donc vu que l'on ne peut pas espérer une société sans travail, qu'il ne faut pas espérer une société sans travail, tout simplement car ce ne serait passouhaitable.

Le travail est à l'origine ‘'contre-nature'', c'est l'empreinte que l'homme, lui-même accident de la nature, pose sur ce qui l'entoure et ainsi, montre sasupériorité.

Le travail naît de la conscience et de l'imagination de l'homme, qui conceptualise et projette le futur travail abouti.

Cette projection et cet aboutissementamène donc à un progrès de la société humaine, qui améliorent les conditions de vie et solidifient les relations sociales entre les hommes qui sont interdépendants,dans le sens ou la technique et le travail qu'ils ont acquis auparavant sont complémentaires.

Cette relation d'interdépendance produit, certes, des inégalités, mais quisont nécessaires à la hiérarchisation et donc, au maintien de l'ordre, de l'harmonie et de la liberté dans la société humaine.

Le travail est propre à l'homme dans le sensoù il satisfait ses désirs, qui sont ‘'l'humanité de l'homme'', et à s'inscrire dans une éthique, et dans une culture.

L'homme acquit de la culture par le travail, et s'inscritlui-même dans une culture, par l'apprentissage et l'initiation.

Ainsi, il s'identifie, se découvre en tant qu'homme, et extériorise son Moi intérieur dans l'objet de sontravail.

Une société sans travail serait une société animale, à l'état de nature.

Une société où l'homme n'aurait pas de rapport avec son prochain, où l'homme ne seconnaîtrait pas lui-même.

Une société sans progrès, sans liberté puisqu'il n'y aurait pas de contraintes.

Ce serait une société faible en proie à la décrépitude, quidépérirait.

Mais ce n'est que pur fantasme, étant donné que cela n'est pas concevable (comme nous l'avons vu dans la première partie).

En revanche, les avancéestechnologiques et scientifiques, et que nous savons que le travail n'est pas de toute éternité, nous pouvons concevoir que les progrès techniques fassent un jourdisparaître le travail des hommes.

La société y survivrait-elle ? Cette hypothèse est toujours peu probable, car les progrès techniques ne peuvent pas se modernisertout seul.

Il faut les imaginer, et innover perpétuellement grâce à l'imagination pour arriver au progrès.

Mais, ce qui est sûr, c'est que le travail est nécessaire àl'homme, il lui permet de se réaliser et de s'épanouir.

Il ne faut donc pas espérer, un jour, une société sans travail."Il est inconcevable à quel point l'homme est naturellement paresseux.

On dirait qu'il ne vit que pour dormir, végéter, rester immobile ; à peine peut-il se résoudre àse donner les mouvements nécessaires pour s'empêcher de mourir de faim.

Rien ne maintient tant les sauvages dans l'amour de leur état que cette délicieuseindolence.

Les passions qui rendent l'homme inquiet, prévoyant, actif, ne naissent que dans la société.

Ne rien faire est la première et la plus forte passion de l'hommeaprès celle de se conserver.

Si l'on y regardait bien, l'on verrait que, même parmi nous, c'est pour parvenir au repos que chacun travaille : c'est encore la paresse quinous rend laborieux.'' J.J ROUSSEAU, Essai sur l'origine des langues, chap.

IX. »

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