Peut-on être heureux sans être libre ?
Publié le 09/01/2004
Extrait du document
Nombre d'hommes libres ne connaissent pas le bonheur. Nombre d'hommes également ont peur de la liberté. La vertu est la condition première du bonheur, la liberté une condition non nécessaire. Mais, il n'est pas possible qu'un homme soit heureux s'il n'a pas la liberté de réaliser ses désirs, de s'exprimer, d'être reconnu par autrui en tant qu'être unique ayant une personnalité qui lui est propre.
« B - Il était possible à l'inverse de critiquer l'idée d'un bonheur purement intérieur, comme l'a fait Hegel, en montrantque l'on ne peut pas être heureux si le monde autour de nous ne l'est pas. Comme le dit Gaston Bachelard, que nous importe d'être heureux, si les autresautour de nous ne le sont pas ? A quoi rime le bonheur si je ne puis lepartager avec personne ?Sur ce thème, tu pouvais évoquer les dimensions de l'engagement, de lagénérosité, du rapport à autrui et d'une façon générale de la responsabilité àl'intérieur de la cité. C - Enfin, une troisième direction d'analyse pouvait s'associer à ces deuxpremières : celle consistant à contourner la question, afin de l'envisager avecplus de recul.Et ce, en posant la question de l'articulation entre l'intérieur et l'extérieur.Sachant en effet que l'on peut être intérieurement heureux sans êtreextérieurement libre, comme l'ont dit Rousseau ou Sartre, sachant que dans lemonde moderne, où l'on est libre, la "permissivité" contemporaine crée desétats dépressifs et névrotiques chez des individus ayant vécu desexpériences limites de liberté, il était possible de montrer que liberté etbonheur se rejoignent quand ils sont des actes et non des états auxquels onaccèderait une fois pour toutes.Dans cette perspective, on pouvait ressaisir le couple bonheur-liberté dans unrapport à l'avenir et à l'action, l'homme étant heureux et libre en se faisant.Trois démarches donc étaient possibles respectant les sensibilités et les convictions, sans forcément se contredire.L'une morale, l'autre politique, la troisième critique et philosophique, elles pouvaient s'associer et se compléterdialectiquement au sein d'une même analyse. III - LES REFERENCES UTILES. A - S'agissant de l'approche "intérieure", il était possible de se reporter à Épictète : Le Manuel , Rousseau: Lesrêveries du promeneur solitaire. B - S'agissant de l'engagement politique, on pouvait penser à Hegel et à sa critique du stoïcisme à la fin de ladialectique du maître et de l'esclave.Ou bien encore à Marx dans L'idéologie Allemande. C - S'agissant du point de vue critique, on pouvait se reporter à Kant dans La Critique de la Raison Pratique , àl'occasion de la dialectique bonheur- liberté. IV - FAUSSES PISTES. Il fallait éviter de parler :A - Du bonheur en général.B - De la liberté en général.C - Le sujet n'était pas non plus de savoir si le bonheur rend libre, mais celui de savoir si le bonheur peut se passerde liberté.. »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Peut-on être heureux sans être libre ?
- Peut-on être heureux sans être libre?
- Peut-on être heureux sans être libre ?
- Faut-il être libre pour être heureux ?
- Peut-on être à la fois libre et heureux ?