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Peut-on etre méchant et libre ?

Publié le 16/12/2005

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Plus je connais, plus je choisis, plus je suis libre. Montaigne disait : « La vraie liberté, c'est pouvoir toute chose sur soi. Résumons-nous : être indifférent c'est ne pas avoir de préférence, d'intérêt. C'est un état de neutralité. Cet état peut être synonyme de liberté. Descartes distingue deux sortes d'indifférence et de ce fait deux sortes de liberté : 1. Je suis indifférent : je suis indéterminé, tel l'âne de Buridan qui ne sait choisir entre son avoine et son eau et qui mourra de faim et de soif. Ma liberté est ici synonyme d'impuissance. 2. Je suis indifférent : je suis tout-puissant.

-Etre méchant, c'est faire un acte mauvais en ayant conscience, et en se délectant d'accomplir un acte tel : par ex. l'épisode du larcin, chez saint Augustin, dans ses Confessions. -La liberté, c'est avoir une volonté indépendante par rapport aux sollicitations sensibles extérieures, souvent identifiées à la source du mal. -La méchanceté constitue ainsi, apparemment, l'opposé exact de la liberté : or, n'est-ce pas faire acte de liberté, que d'agir différemment de ce que l'on sait être mauvais, alors même que notre volonté incline naturellement à réaliser le bien ? N'est-ce pas plutôt le mal qui permet à l'homme d'exercer à plein sa liberté ? Ou bien la liberté est-elle indifférente à toute considération morale, fondant elle-même toute moralité possible dans son rapport à elle-même ?

« soumis à ce qu'il y a de plus bestial en lui.Céder aux passions, au désir, rêver d'être tyran est donc en fait rêver d'être impuissant, confondre ce qui estagréable avec ce qui est bon.

Nul ne peut être véritablement maître des autres sans être d'abord maître de soi.

Leprojet d'hommes comme Calliclès est contradictoire : on ne peut à la fois être soumis à ses propres désirs et libre, être maître et serviteur.Le « Grogias » filait la métaphore des deux tonneaux.

L'homme maître de lui-même, ordonné, est celui qui sait combler ses désirs sans leur céder, accorder au corps ce qu'il faut.

L'homme tyrannique poursuit sans trêve desplaisirs nouveaux, comme on verse du liquide dans un tonneau ; mais ce que ne sait pas cet être de la démesure,ce qu'il ne veut pas voir, c'est que sa conduite déréglée en fait un « tonneau percé ».

Il peut sans fin accumuler lesplaisirs : il ne sera jamais comblé, et s'épuisera en pure perte.Le dérèglement est donc d'abord une faute de jugement : c'est une incompréhension de ce qu'est le bien véritable,une confusion entre bon & agréable.

Ainsi, il est clair que « Nul n'est méchant volontairement ».

Eclairer les intelligences, c'est ipso facto redresser les conduites.

Mais puisque l'injustice est une maladie de l'âme, une perversion de l'ordre, alors la punition est leremède approprié.

Le châtiment est conçu par Platon comme analogue du médicament.

On accepte la souffrance physique pour se soigner, pour réparer un mal, parce qu'on sait que le traitement enduré est finalement bénéfique.

Ildoit en aller de même pour l'âme : la souffrance endurée, là encore, doit être comprise comme nécessaire au rétablissement d'un équilibre que l'injustice avait compromis.

C'est pourquoi, aussi paradoxale que paraisse la thèse,« il est pire de ne pas être puni que de l'être ».

L'homme injuste impuni est semblable au malade abandonné à son sort.Platon inaugure la grande tradition de l'ascétisme.

En un sens, toute notre morale est restée imprégnée des thèses platoniciennes, et il n'y a guère que Nietzsche pour avoir reconnu en Calliclès un modèle. II.

Faire le mal est un signe de liberté (Descartes) -Notre volonté est naturellement encline à agir selon le bien.

Mais elle peut, dès lors qu'elle souhaite précisémentpar là éprouver et prouver sa capacité absolue d'être libre, faire fi des déterminations de l'entendement, et choisirlibrement l'option inverse.-Néanmoins, selon Descartes, cela constitue une faculté "inférieure" de notre liberté ; la faculté supérieure de notreliberté, c'est celle qui consiste à choisir selon ce que nous prescrit notre entendement, et non l'inverse.

« [...] L'indifférence me semble signifier proprement l'état dans lequelse trouve la volonté lorsqu'elle n'est pas poussée d'un côté plutôt quede l'autre par la perception du vrai ou du bien ; et c'est en ce sens queje l'ai prise lorsque j'ai écrit que le plus bas degré de la liberté est celuioù nous nous déterminons aux choses pour lesquelles nous sommesindifférents.

Mais peut-être d'autres entendent-ils par indifférence lafaculté positive de se déterminer pour l'un ou l'autre de deuxcontraires, c'est-à-dire de poursuivre ou de fuir, d'affirmer ou de nier.Cette faculté positive, je n'ai pas nié qu'elle fût dans la volonté.

Bienplus, j'estime qu'elle s'y trouve, non seulement dans ces actes où ellen'est poussée par aucune raison évidente d'un côté plutôt que del'autre, mais aussi dans tous les autres ; à tel point que, lorsqu'uneraison très évidente nous porte d'un côté, bien que, moralementparlant, nous ne puissions guère choisir le parti contraire, absolumentparlant, néanmoins, nous le pouvons.

Car il nous est toujours possiblede nous retenir de poursuivre un bien clairement connu ou d'admettreune vérité évidente, pourvu que nous pensions que c'est biend'affirmer par là notre libre arbitre.

» DESCARTESQUESTIONS 1.

Développez l'argumentation et la thèse centrale du texte.2.

Expliquez : « bien que, moralement parlant, nous ne puissions guère choisirle parti contraire, absolument parlant, néanmoins, nous le pouvons ». QUESTION 1 L'homme est infiniment libre et il peut à chaque instant faire l'expérience de cette liberté qui est l'image de Dieu ennous.

La liberté se vit, s'éprouve, mais ne se prouve pas.

Elle est si grande que chacun peut décider de ne paschoisir : Descartes appelle cela la liberté d'indifférence.

Et nous pouvons l'entendre en deux sens :1.

Je suis indifférent parce que je ne penche pas plus d'un côté que de l'autre (ex.

de l'âne de Buridan).

C'est unedéfinition négative de l'indifférence : « je ne sais pas ».

C'est-à-dire je n'ai pas de raison de choisir l'un plutôt quel'autre.

Je ne peux pas justifier mon choix.2.

Je suis indifférent au début, c'est-à-dire j'ai « la faculté de poursuivre ou de fuir, d'affirmer ou de nier ».

Cettedéfinition est positive.

J'affirme l'infini de cette liberté en me libérant de mon ignorance.

Plus je connais, plus jechoisis, plus je suis libre.

Montaigne disait : « La vraie liberté, c'est pouvoir toute chose sur soi.Résumons-nous : être indifférent c'est ne pas avoir de préférence, d'intérêt.

C'est un état de neutralité.

Cet étatpeut être synonyme de liberté.

Descartes distingue deux sortes d'indifférence et de ce fait deux sortes de liberté :. »

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