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Peut-on être sans opinion ?

Publié le 16/12/2005

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Elle offre des explications grâce auxquelles on peut organiser sans contradictions la réalité contradictoire, sans faire de grands efforts. A cela s'ajoute la satisfaction narcissique que procure l'opinion passe-partout, en renforçant ses adeptes dans leur sentiment d'avoir toujours su de quoi il retourne et de faire partie de ceux qui savent ? »     2) L'illusion du sondage d'opinion   Bourdieu, Questions de sociologie :               « Les problématiques qui sont proposées par les sondages d'opinion sont subordonnées à des intérêts politiques, et cela commande très fortement à la fois la signification des réponses et la signification qui est donnée à la publication des résultats. Le sondage d'opinion est, dans l'état actuel, un instrument d'action politique ; sa fonction la plus importante consiste peut-être à imposer qu'il existe une opinion publique comme sommation purement additive d'opinions individuelles ; à imposer l'idée qu'il existe quelque chose qui serait comme la moyenne des opinions ou l'opinion moyenne. »               Ainsi, la tentation peut être grande de suivre l'opinion prétendue majoritaire et de perdre sans s'en rendre compte sa propre liberté de pensée.           III - Mais nous formons tous des opinions   1) A chacun sa vérité   Platon, Théétète, 166d-167d :               « J'affirme que la Vérité est telle que je l'ai écrite : chacun de nous est mesure de ce qui est et de ce qui n'est pas. Et de l'un à l'autre, il existe des différences à l'infini, du fait même que ce qui apparaît et qui est tel à l'un, apparaît différemment à l'autre.[...]             Les choses qui paraissent à chaque cité justes et belles sont telles pour elle, aussi longtemps qu'elle en convient ; mais le sage fait paraître et être justes, à la place de choses qui, pour l'une ou l'autre, son,t nuisibles, des choses qui leur sont profitables. Pour la même raison, le sophiste qui est capable d'éduquer de cette façon ses élèves est sage, et mérite de recevoir un large salaire de la part de ceux qu'il a éduqués. Et ainsi il y a des gens qui sont plus sages que d'autres, sans que personne n'ait d'opinions fausses.

L’opinion désigne la connaissance du vraisemblable. Elle correspond à une croyance adoptée avec la conscience d’être insuffisante par rapport à une connaissance scientifique.

            Si l’opinion renvoie à une certaine déficience, à un certain manque de connaissance, peut-on pour autant s’en passer ? Elle se fonde sur l’expérience et se construit à partir d’elle. Le savoir théorique nous est est-il suffisamment accessible pour pouvoir nous passer du savoir pratique?

« adeptes dans leur sentiment d'avoir toujours su de quoi il retourne et de faire partie de ceux qui savent ? » 2) L'illusion du sondage d'opinion Bourdieu, Questions de sociologie : « Les problématiques qui sont proposées par les sondages d'opinion sont subordonnées à des intérêtspolitiques, et cela commande très fortement à la fois la signification des réponses et la signification qui est donnée àla publication des résultats.

Le sondage d'opinion est, dans l'état actuel, un instrument d'action politique ; safonction la plus importante consiste peut-être à imposer qu'il existe une opinion publique comme sommationpurement additive d'opinions individuelles ; à imposer l'idée qu'il existe quelque chose qui serait comme la moyennedes opinions ou l'opinion moyenne.

» Ainsi, la tentation peut être grande de suivre l'opinion prétendue majoritaire et de perdre sans s'en rendrecompte sa propre liberté de pensée. III – Mais nous formons tous des opinions 1) A chacun sa vérité Platon, Théétète, 166d-167d : « J'affirme que la Vérité est telle que je l'ai écrite : chacun de nous est mesure de ce qui est et de ce quin'est pas.

Et de l'un à l'autre, il existe des différences à l'infini, du fait même que ce qui apparaît et qui est tel à l'un,apparaît différemment à l'autre.[...] Les choses qui paraissent à chaque cité justes et belles sont telles pour elle, aussi longtemps qu'elle enconvient ; mais le sage fait paraître et être justes, à la place de choses qui, pour l'une ou l'autre, sont nuisibles, deschoses qui leur sont profitables.

Pour la même raison, le sophiste qui est capable d'éduquer de cette façon sesélèves est sage, et mérite de recevoir un large salaire de la part de ceux qu'il a éduqués.

Et ainsi il y a des gens quisont plus sages que d'autres, sans que personne n'ait d'opinions fausses.

» L'opinion nous servirait donc de vérité en tant qu'elle exprime ce qui est bon pour nous à un momentdonné. 2) Accepter de ne pas savoir pour commencer à savoir Platon, Apologie de Socrate, 20d-22b : « Or, un jour qu'il était allé à Delphes, il osa poser à l'oracle la question que voici – je vous en prie encoreune fois, juges, n'allez pas vous récrier -, il demanda, dis-je, s'il y avait au monde un homme plus sage que moi.

Orla pythie lui répondit qu'il n'y en avait aucun.

Et cette réponse, son frère, qui est ici, l'attestera devant vous,puisque Khairéphon est mort.

[...] Lorsque j'eus appris cette réponse de l'oracle, je me mis à réfléchir en moi-même : « que veut dire le dieu et quel sens recèlent ses paroles ? Car moi, j'ai conscience de n'être sage ni peu niprou.

Que veut-il donc dire, quand il affirme que je suis le plus sage ? Car il ne ment certainement pas ; cela ne luiest pas permis.

» Pendant longtemps je me demandai quelle était son idée ; enfin je me décidai, quoique à grandpeine, à m'en éclaircir de la façon suivante : je me rendis chez un de ceux qui passent pour être des sages, pensantque je ne pouvais mieux que là, contrôler l'oracle et lui déclarer : « cet homme-ci est plus sage que moi, et toi, tum'as proclamé le plus sage.

» J'examinai donc cet homme à fond.

[...] Il me parut en effet, en causant avec lui, quecet homme semblait sage à beaucoup d'autres et surtout à lui-même, mais qu'il ne l'était point.

J'essayai alors de luimontrer qu'il n'avait pas la sagesse qu'il croyait avoir.

Par là, je me fis des ennemis de lui et de plusieurs desassistants.

Tout en m'en allant, je me disais en moi-même : « je suis plus sage que cet homme là.

IL se peutqu'aucun de nous deux ne sache rien de beau ni de bon ; mais lui croit savoir quelque chose, alors qu'il ne sait rien,tandis que moi, si je ne sais pas, je ne crois pas non plus savoir.

Il me semble donc que je suis un peu plus sage quelui par le fait même que ce que je ne sais pas, je ne pense pas non plus le savoir ».

» La connaissance commence par la reconnaissance de l'ignorance.

Ainsi peut-être, pour avancer dans laconnaissance et ne pas laisser les mauvaises opinions d'être des obstacles, faut-il faire table rase (Cf.

Descartes,Discours de la méthode , 4ème partie) de ces opinions, sachant que nous en avons tous avant ce processus, et prendre pour première pensée et opinion celle de reconnaître sa propre ignorance. Conclusion : On reconnaît, dans notre société, la liberté d'opinion aux individus.

C'est un droit précieux mais dont il fautsavoir déjouer les pièges.

L'opinion est bien souvent une facilité par manque de connaissance et peut même s'avérerdangereuse si on la suit aveuglément.

Toutefois, basée sur nos expériences, l'opinion est difficile à éviter et nousnous en forgeons tous une sur diverses questions.

Il faudra donc faire preuve de rigueur et de méthode pouréloigner les opinions douteuses.. »

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