Peut-on éviter de souffrir ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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§ Le bonheur serait alors l'absence de tout désir et a fortiori, la domination de la raison sur le désir.
Lebonheur se définit, selon cette perspective, comme ataraxie, c'est-à-dire comme absence detrouble, comme quiétude de l'âme.
C'est la conception des Stoïciens, pour qui le bonheur dépend dela raison qui prescrit ce qu'il est juste de vouloir.
Le bonheur se définit alors comme contentement,et non plus comme plaisir.
Il est durable et dépend d'une conception rationnelle du monde.
Lebonheur, engendré par la raison est alors d'une part lié à l'individu entant que raisonnable et d'autrepart, à l'individu en tant qu'il se rend capable de s'élever jusqu'à la loi divine.
Le bonheur comme biensuprême est donc l'accord avec la raison universelle et donc la loi divine.
Il nécessite l'absence detout désir qui se voit éludé au profit de la raison.
Il n'y a pas d'autre bonheur que cet accord avec laraison universelle.
Tous les autres biens dont nous ne pouvons pas disposer, c'est-à-dire les biensque nous désirons sans pouvoir les atteindre, doivent nous devenir peu à peu indifférents.
Il fautdésirer ce qui dépend de nous, et ce désir raisonné est proprement appelé volonté ; cette volontéest donc raisonnable.
Le désir, qui vise ce qui ne dépend pas de nous, donc de notre raison, estalors source de soumission.
Le désir rend l'homme esclave de lui-même selon les stoïciens.
Le sagestoïcien qui est parvenu à cette ataraxie éprouve alors une distance intérieure qui le coupe desdésirs du monde extérieur et lui procure un bonheur sage, moral et stable.
Le bonheur est donc cetétat qui nous coupe de l'extériorité qui est source du désir et des passions.
Le bonheur coupé dudésir est donc le bonheur du sage en accord avec la raison universelle.
C'est un bonheur éthique etvertueux. § Le bonheur, défini comme absence de tout désir et accord avec la raison universelle, semble doncêtre un bonheur contemplatif, propre à nous isoler de toute extériorité et qui paraît identifier le sageà une divinité.
Le contentement serait en effet similaire à l'attitude d'un Dieu qui ne désire rien et quiest purement raison universelle.
Le sage stoïcien serait donc comme un dieu sur terre, mu par uneattitude purement contemplative.
Ce bonheur comme contentement serait un bonheur divin, maisl'homme est-il capable de ce bonheur divin ? En effet, si Dieu peut être purement raison, l'hommen'est pas seulement un être de raison, il est aussi sensible.
La félicité ne serait plus un bonheurhumain mais divin.
Dès lors, le désir semble nécessaire à l'homme et donc à son bonheur, et l'absencede désir caractériserait la divinité, dont l'homme serait incapable. Seule la divinité semble pouvoir s'abstraire de la souffrance.
Ne peut-on pas alors repenser la souffrance en elle-même afin d'en trouver la positivité intrinsèque ? II) La souffrance comme condition même du bonheur. § Le désir, s'il est succession de déception et souffrance dans la mesure où il est infini et donc jamaissatisfait est néanmoins toujours en même temps succession d'espoirs, ce qui semble être la marquede sa positivité.
Dans les paragraphes 60 et 61 de l' Anthropologie d'un point de vue pragmatique , Kant pose une positivité du désir en lui-même : la satisfaction est alors dans le fait même de désirer.La douleur est nécessaire, mais elle est perçue par Kant comme un stimulant qui empêche la vie de setenir au repos.
Dès lors, l'inquiétude qui est le mouvement même du désir en tant qu'il est enperpétuel mouvement, est pour Kant la vie elle-même.
La souffrance ne doit pas alors être penséecomme l'expression de la vanité du désir, mais comme la condition de la jouissance liée à la promotionde la vie.
L'impossibilité pour l'homme de trouver une satisfaction dans la vie n'est donc plusl'expression de l'absurdité de la condition humaine, mais l'expression de passage d'un état à un étatsupérieur.
Il faut se rechercher les plaisirs de façon telle qu'on présente toujours la possibilité d'entrouver un plus grand, de façon à ca que le stimulant soit conservé. § Dès lors, « les appétits sont comme la tendance de la pierre qui va le plus droit mais non pas toujoursle meilleur chemin vers le centre de la terre », Leibniz, Nouveaux essais sur l'entendement humain , § 31.
Au nom du bonheur, il faut parfois refuser un plaisir immédiat.
La condition humaine est telle queles plaisirs les plus forts supposent qu'on fasse le deuil des premiers plaisirs.
L'inquiétude des plaisirsainsi que la souffrance qu'ils engendrent est alors l' « aiguillon de la vie » qui nous incite à dépasserl'état présent et qui nous conduit vers la félicité.
« L'inquiétude est essentielle à la félicité descréatures ».
L'inquiétude et la souffrance que produit le désir qui est une suite perpétuelle de désirsest donc ce qui caractérise la vie elle-même et il est par suite ce qui est la félicité, c'est-à-dire lebonheur lui-même.
C'est donc la souffrance du désir dans son mouvement même qui est le bonheur,et il y a donc une positivité de la souffrance en elle-même. CONCLUSION.
§ La souffrance apparaît de prime abords comme inhérente la nature humaine au sens ou, produit du.
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