Devoir de Philosophie

Peut-on faire la paix ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

  • Bien lire le sujet : le sujet tel qu'il est formulé appelle un traitement vaste où il sera bon de songer, par exemple, à la paix de l'âme. Par ailleurs, bien qu'une réflexion sur l'actualité soit utile, il conviendrait de ne pas tomber dans le travers du point de vue journalistique qui masquerait une véritable pensée philosophique.
  • Un point de départ à discuter : la paix est une notion difficile à définir. On pourra ainsi la comprendre dans un premier temps comme absence de guerre, pour essayer ensuite de la fonder plus solidement.
Recherche du problème : comme absence de guerre, la paix reste conçue négativement. Elle doit être comprise comme ce qui non seulement peut, mais aussi doit être recherché et fondé. La paix en ce sens est une vertu qui, comme la justice, est le fruit d'un long effort.
Pour faire la paix, il faut déjà que la paix ne soit pas donnée sous forme d'un point de départ, mais existe comme point d'aboutissement. Pour faire la paix, il faut donc être dans la guerre ou dans le conflit, que ce soit du point de vue individuel ou collectif. La question est alors de savoir si cette sortie de la guerre, de la violence ou du conflit est possible, dans les faits, et légitime, en droit. S'agissant des faits, on sait bien qu'il est possible de faire la paix et les traités de paix internationaux le prouvent qui ont mis fin à de longues périodes de guerre. Pourtant faire la paix n'est jamais la faire à perpétuité et les traités de paix sont parfois fragiles, le mal que l'homme est capable d'infliger à l'homme revenant sans cesse de façon cyclique. Mais ce n'est parce que la paix est factuellement fragile et historiquement précaire que nous devons renoncer à l'idéal moral qu'elle représente. Il faut donc examiner cet idéal ou cette valeur. Doit-on faire la paix ? Oui, à chaque fois que la guerre nous empêche de nous réaliser comme être humain de conscience et de raison. Mais si la paix est un impératif inconditionnel, faut-il faire la paix si la paix nous conduit à renoncer à ce à quoi nous croyons, alors qu'il nous faut parfois nous battre pour voir triompher certaines valeurs. Le problème est alors de savoir s'il faut faire la paix lorsque la guerre est juste.
  • I) On peut faire la paix.
a) Les Etats peuvent s'unir b) La paix est une exigence de la morale. c) La paix est la fin de la politique.
  • II) On ne peut pas faire la paix.
a) La paix est le temps entre deux guerres. b) L'homme est agressif. c) L'Histoire, c'est la guerre.
.../...

« III.

Paix et universalisme. 1.

La paix des États. Cette idée de la paix peut ainsi servir de règle à toute politique qui l'aurait pour objet.

Les obstacles à sa réalisationne manquent certes pas, mais la paix doit rester présente comme une fin.

La question de la paix se pose en effetcomme question essentiellement politique : c'est aux États de faire la paix.

Nietzsche proposait dans Humain, trophumain, comme unique solution pour réaliser la paix, un désarmement universel.

Il faut en ce sens comprendre lanécessité de traiter de ces moyens entre États, mondialement. 2.

La société des nations. Kant, dans son Idée d'une histoire universelle d'un point de vuecosmopolitique, peu confiant en la volonté des hommes de s'entendre, fait dujeu mécanique de forces historiques, déterminées par la sociabilité etl'insociabilité des hommes, le principe de l'émergence d'une société desnations.

Cette ligue des peuples, à l'instar des États qui font la police chezeux et maintiennent la paix civile, permettrait un jour l'établissement d'unepaix durable, fondée sur les principes du droit seuls aptes à garantir la paixdans la perspective d'hommes citoyens du monde, c'est-à-dire dans laperspective du cosmopolitisme. A la fin de sa vie, Emmanuel Kant rédige, sous la forme de neuf propositions,un court essai qui suggère que l'Histoire pourrait avoir un point final.

Il s'agit,pour le philosophe, de ranimer l'idée d'une Histoire universelle qu'il n'aura plusle temps ni la force d'écrire.

L'évolution de l'Humanité, telle que la relatent leshistoriens, obéit-elle à une rationalité, a-t-elle un sens, une direction et unesignification? Quelle unité discerner dans le chaos des événements? Ne peut-on distinguer un mouvement d'unification politique de l'espèce humaine? Si lesréponses paraissent évidemment difficiles à établir, les questions sont commeune nécessité de l'esprit humain pour penser l'histoire :Une tentative philosophique pour traiter l'histoire universelle en fonction duplan de la nature, qui vise à une unification politique totale dans l'espèce humaine, doit être envisagée, comme possible et même comme avantageuse pour ce dessein de la nature.

»Kant rappelle ainsi que l'Histoire n'appartient pas qu'à l'historien.

Le philosophe est sommé d'en dégager l'universalité(unus vertere : tourner dans une seule direction) comme naguère le théologien.

Pour ce faire, Kant propose desubstituer à la Providence de Bossuet, la Nature.

Cette dernière se sert des passions humaines et des conflitsqu'elles génèrent pour accomplir son dessein secret :« Le moyen dont se sert la nature pour mener à bien le développement de toutes ses dispositions est leurantagonisme au sein de la Société, pour autant que celui-ci est cependant en fin de compte la cause d'uneordonnance régulière de cette Société j'entends ici par antagonisme l'insociable sociabilité des hommes, c'est-à-direleur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d'une répulsion générale à le faire...

»Kant découvre que c'est la vanité des hommes, leur désir de domination, cet esprit toujours inventif de compétitionqui sont à l'origine de toute créativité sociale.

Il perçoit, avant Hegel, que rien de grand ne se fait sans passion,c'est-à-dire sans l'attachement intéressé des hommes.

Or les passions sont partie de la nature humaine, à traverselles la Nature agit.

De conflit en conflit, l'espèce approche de la réalisation de la forme d'organisation politique quiautorisera le règne sans partage de la liberté.

Cette forme de gouvernement, Kant l'appelle République, ellecorrespond à ce que nous désignons aujourd'hui par l'expression « démocratie libérale ».

Cette Idée d'une histoireuniverselle ouvre la voie à l'interprétation hégélienne et annonce déjà le thème de la fin de l'Histoire.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles