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Peut-on faire le bonheur d'autrui ?

Publié le 18/01/2005

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Il est possible de savoir ce qui est bon pour l'autre et donc de l'aider à être heureux. en respectant les règles morales et sociales, l'homme contribue au bonheur d'autrui. Mais, la conscience du bonheur est individuelle, on ne peut avoir conscience du bonheur des autres. La vie en société nous impose des règles inconciliables avec le bonheur.
  • I) Chacun contribue au bonheur de tous.
a) L'amour et bonheur d'autrui. b) L'Etat recherche le bien des citoyens. c) Le bonheur commun est le but de la société.
  • II) Le bonheur est individuel.
a) Le bonheur implique une prise de conscience individuel. b) Le bonheur est différent pour chacun et chacun est indifférent au bonheur d'autrui. c) Les autres sont une entrave au bonheur.
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« Le bonheur est différent pour chacun Comme le dit Platon, dans le "Banquet": "celui qui désire une chose désire unechose qui lui manque et ne désire pas ce qui ne lui manque pas." Ainsi, lebonheur est la satisfaction de tous nos désirs, qu'un ou plusieurs viennent àmanquer, nous voilà plonger dans les tourments du malheur.

Si le désir estmanque comme l'affirme Diotime, et si nous désirons le bonheur, c'est qu'ilnous manque.

Le désir est toujours désir d'objet.

Dès lors l'hommen'appellerait "bonheur" que l'objet manquant...

à son bonheur.

En effet, sitous les hommes s'entend sur le mot, ils s'entendent fort peu sur la chose:tous appellent bonheur ce qu'ils désirent mais tous ne désirent pas les mêmeschoses..

Comment le pourraient-ils si le bonheur ne désigne que la chosemanquante à leur désir.

Il y a autant de bonheurs qu'il n'y a de têtes.

Etautant de contenus que d'instants.

En effet, l'homme atteint-il cet objetmanquant que le mon bonheur désigne autre chose.

Sitôt ai-je atteint lafortune que je fais tenir le bonheur dans l'amour, l'ai-je trouvé que je le faistenir dans le célibat ! Tel est donc le bonheur, une "chimère négative" ("Ecritsposthumes") et l'on pourrait, à coup sûr, connaître l'ardent désir d'un hommeen inversant son état présent: que l'un soit laid, assurément il fera consisterle bonheur dans la beauté, que l'autre soit riche, il le fera tout entier tenirdans la simplicité: "Il en est aussi de même des efforts et des désirs del'homme: leur accomplissement, but suprême de la volonté, miroite devantnous; mais dès qu'ils sont atteints, ils ne sont plus les mêmes; on les oublie, ils deviennent des vieilleries, et, qu'onse le cache ou non, on finit toujours par les mettre de côté, comme des illusions disparues." Chacun détermine sapropre conception du bonheur d'après ses expériences et ses aspirations.

Il apparaît alors impossible de contribuerau bonheur d'autrui, car nous ne savons pas quelles sont ces expériences et ces aspirations. Les autres sont une entrave au bonheur En définissant le bonheur comme l'assouvissement des pulsions, Freud montre qu'il est impossible d'y accédertotalement.

La civilisation dans laquelle nous vivons nous impose des règles régissant notre rapport à autrui.

Nospulsions étant en contradiction avec ces règles du vivre-ensemble, nous sommes contraints de les refouler, et ellesdemeurent inassouvies, ou, au mieux de les sublimer.

Autrui apparaît alors comme la cause de cette frustration,pourtant nécessaire à la vie en société. « Si la civilisation impose d'aussi lourds sacrifices, non seulement à lasexualité mais encore à l'agressivité, nous comprenons mieux qu'il soitsi difficile à l'homme d'y trouver son bonheur.

En ce sens, l'hommeprimitif avait en fait la part belle puisqu'il ne connaissait aucunerestriction à ses instincts.

En revanche, sa certitude de jouir longtempsd'un tel bonheur était très minime.

L'homme civilisé a fait l'échanged'une part de bonheur possible contre une part de sécurité.

[...] Si nousreprochons à juste titre à notre civilisation actuelle de réaliser aussiinsuffisamment un ordre vital propre à nous rendre heureux, [...] nousnous familiariserons peut-être avec cette idée que certaines difficultésexistantes sont intimement liées à son essence et ne sauraient céder àaucune tentative de réforme.

» Dans notre civilisation, la sociabilité exige que chacun s'efforce de limiter sespulsions, notamment sexuelles et agressives, pour que la sécurité de tous soitgarantie.

Dans les sociétés primitives au contraire, certains individus, leschefs, jouissaient d'une liberté pulsionnelle sans limites, et par conséquent demoins de sécurité. Problématique. La vie dans nos sociétés modernes place l'individu dans une situation contradictoire.

D'un côté elle lui promet la satisfaction de ses besoins, grâce à la production de biens deconsommation, grâce aux techniques, mais de l'autre elle impose des limitations à ses pulsions.

Dans cetteperspective, l'exigence de bonheur paraît impossible à satisfaire. Enjeux. l'homme a-t-il perdu la possibilité de vivre selon ses pulsions primitives en quittant l'état de nature ? La sociétémoderne offre de nombreuses occasions ou de nombreux dérivatifs à la sexualité, à l'agressivité.

On peut cependantse demander si la société est bien faite pour l'homme, pour le libre déploiement de l'individu.

Freud condamne-t-ilalors toutes les utopies ?. »

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