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Peut-on faire son bonheur tout seul ?

Publié le 17/12/2005

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Définition et problématique :             Vivre heureux dans la solitude signifierait pouvoir se passer d'autrui.             L'homme est-il capable de vivre sans autrui et de ne pas en souffrir ? I - Solitude et méconnaissance Rousseau nous explique que les hommes étaient à l'origine capables de vivre dans un cercle social très restreint mais que cela était dû au fait qu'ils ne connaissaient pas autre chose. La solitude serait alors subie même si elle semblait acceptable. L'homme était seul au milieu du genre humain par méconnaissance. Rousseau, Essai sur l'origine des langues :               « Comment souffrirais-je en voyant souffrir un autre si je ne sais pas même qu'il souffre, si j'ignore ce qu'il y a de commun entre lui et moi ? Celui qui n'a jamais réfléchi ne peut être ni clément ni juste ni pitoyable : il ne peut pas non plus être méchant et vindicatif. Celui qui n'imagine rien ne sent que lui-même ; il est seul au milieu du genre humain.             La réflexion naît des idées comparées, et c'est la pluralité des idées qui porte à les comparer. Celui qui ne voit qu'un seul objet n'a point de comparaison à faire.
  • POUR DÉMARRER

Est-il possible d'atteindre un état de satisfaction complète et de plénitude dans la solitude, c'est-à-dire l'isolement momentané ou durable, en ayant peu de contacts avec autrui ? L'homme, fait pour être solitaire ou solidaire ? La solitude est sainte, disait Vigny. Mais bien des penseurs voient dans l'homme un animal politique ou civique, ne pouvant être heureux dans la solitude (Aristote).

  • CONSEILS PRATIQUES

Réfléchissez sur le bonheur, distinct de la joie et du plaisir. Le bonheur est repos de l'homme et suffisance en soi-même. Définissez avec précision la solitude, qui peut être physique, mais aussi morale, comme état de séparation de l'homme. N'oubliez pas enfin que c'est dans la solitude face à Dieu que les ermites et certaines organisations religieuses recherchent le bonheur.

  • BIBLIOGRAPHIE

ARISTOTE, Politiques, Garnier-Flammarion. R. MISRAHI, Le bonheur, Hatier. R. POLIN, Le bonheur considéré comme l'un des beaux-arts, PUF.

  • Définition et problématique :

Si l’homme est un animal social par nature, c’est bien qu’il présente un intérêt à vivre en groupe et à travailler en vue d’une fin commune, voire au moins à la préservation de son groupe d’appartenance. Cependant, l’homme reste une particule libre de jouir de son propre ego, sans prendre en considération autrui. Cette liberté radicale, qui entraîne nécessairement des limites, pose la possibilité de se destituer de son appartenance sociale, et ainsi de vivre à la seule lumière de ses ressources personnelles. Mais peut-on penser que cet homme social puisse être heureux s’il ne participe pas au bonheur de ses semblables, et s’il ne s’engage pas avec les autres pour la justice ?

 

 

            Vivre heureux dans la solitude signifierait pouvoir se passer d'autrui.

            L'homme est-il capable de vivre sans autrui et de ne pas en souffrir ?

 

« Sartre, L'Etre et le Néant : « Imaginons que j'en sois venu, par jalousie, par intérêt, à coller mon oreillecontre une porte, à regarder par le trou d'une serrure.

Je suis seul […] Celasignifie d'abord qu'il n'y a pas de moi pour habiter ma conscience.

Rien donc,à quoi je puisse rapporter mes actes pour les qualifier.

Ils ne sont nullementconnus, mais je les suis et, de ce seul fait, ils portent en eux-mêmes leurtotale justification.

Je suis pure conscience des choses […].

Cela signifie que,derrière cette porte, un spectacle se propose comme « à voir », uneconversation comme « à entendre ».

La porte, la serrure sont à la fois desinstruments et des obstacles : ils se présentent comme « à manier avecprécaution » ; la serrure se donne comme « à regarder de près et un peu decôté », etc.

Dès lors « je fais ce que j'ai à faire » ; aucune vuetranscendante ne vient conférer à mes actions un caractère de donné surquoi puisse s'exercer un jugement : ma conscience colle à mes actes, elle estmes actes ; ils sont seulement commandés par les fins à atteindre et par lesinstruments à employer.

Mon attitude, par exemple, n'a aucun « dehors », elleest pure mise en rapport de l'instrument (trou de la serrure) avec la fin àatteindre (spectacle à voir), pure manière de me perdre dans le monde, de mefaire boire par les choses comme l'encre par un buvard […].Or voici que j'ai entendu des pas dans le corridor : on me regarde.

Qu'est-ce que cela veut dire ? C'est que je suis soudain atteint dans mon être et que des modifications essentiellesapparaissent dans mes structures […].D'abord, voici que j'existe en tant que moi pour ma conscience irréfléchie.

C'est même cette irruption du moi qu'on ale plus souvent décrite : je me vois parce qu'on me voit, a-t-on pu écrire […] ; pour l'autre je suis penché sur letrou de la serrure, comme cet arbre est incliné par le vent.

[…] S'il y a un Autre, quel qu'il soit, où qu'il soit, quelsque soient ses rapports avec moi, sans même qu'il agisse autrement sur moi que par le pur surgissement de sonêtre, j'ai un dehors, j'ai une nature ; ma chute originelle c'est l'existence de l'autre.

» Sartre, « L'Etre et le Néant », Gallimard, pp.

305-306. Le texte de Sartre décrit clairement deux états de la conscience.

Dans le premier, une conscience solitaire estoccupée, par jalousie, à regarder par le trou d'une serrure ce qui se passe derrière la porte.

Cette conscience estalors entièrement livrée à la contemplation du spectacle jusqu'à s'y fondre; elle est tout entière ce spectacle qu'elleregarde, elle est la série des actes motivés par la jalousie (se pencher, ne pas faire de bruit, regarder).

Cetteconscience ne se connaît même pas comme jalouse (ce qui supposerait un recul réflexif): elle est rapport au mondesur la mode de la jalousie.

La conscience n'a pas de consistance propre qui lui permette de s'appréhender commemoi; elle se confond immédiatement avec toutes ces choses sur lesquelles elle s'ouvre.Brusquement surgit un autre (j'entends des pas, on me regarde): je suis surpris, il va penser que moi, je suis jaloux.C'est alors (dans le cadre d'une expérience de la honte d'avoir été surpris) que ma jalousie prend consistance (etpar là-même aussi mon être comme jaloux); elle n'est plus seulement une manière diffuse d'agir dans ce monde: elleest cette qualification de ma personne, ce jugement sur moi porté par un tiers.

Je suis quelqu'un, je ne suis plus unepure ouverture sur le monde: on me détermine comme un homme jaloux (on me donne une "nature”, je deviens“quelque chose” sous le regard de l'autre (autrui me chosifie).Mais au moment où je deviens quelqu'un, je suis dépossédé de moi-même: c'est à l'autre de décider si je suis uncurieux, un jaloux ou encore un vicieux.

2) Exister, c'est s'affirmer face à l'autre Pour Hegel, l'affirmation de chacun passe par l'opposition à autrui.. »

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