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Peut-on juger un Etat ?

Publié le 27/02/2008

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·         De plus, la question laisse en suspend un interdit : se demander si l'on peut juger l'Etat relève du juridique, tant le fonctionnement même de l'Etat dans sa remise en cause semble illégitime ; le jugement de l'Etat, en tant qu'il est une puissance suprême, pose le problème de ses limites. ·         L'Etat peut-il connaître des limites ? Et du même coup, peut-on poser ces limites ? a question du jugement de l'Etat porte donc directement sur le pouvoir de l'Etat : une réponse affirmative peut remettre en cause la force même de l'Etat, et de là, sa nature. ·         Ce sujet pose donc une dualité : ne pas pouvoir juger l'Etat revient à lui donner toute puissance, sans aucun contrôle donc, provocant une distanciation entre citoyen et Etat ; a l'inverse, pouvoir juger l'Etat, c'est diminuer son pouvoir et l'empêcher, peut être, de réaliser sa fin. Problématisation. L'Etat est une puissance, une force. Quelque soit la façon dont il est mis en place, sa puissance est normalement la garantie d'une vie sûre pour l'homme. Or, remettre en cause l'Etat, n'est ce pas le supprimer ? Porter un jugement sur l'Etat, quelque en soit le résultat, cela ne reviens-t-il pas à nier sa puissance ?

Analyse du sujet. ·         De quel Etat parlons-nous ici ? Il est question de l’Etat en tant qu’organisation politique, qui dirige et permet aux citoyens de vivre dans la cité. ·         La définition de l’Etat doit être donnée dès l’origine : institution politique exerçant un pouvoir souverain. On peut reprendre aussi la définition donnée par René Carré de Malberg :   « Communauté d’hommes fixée sur un territoire propre et possédant une organisation qui donne au groupe envisagé une puissance suprême d’action, de commandement et de coercition « (Contribution à la théorie générale de l’état, 1921).   ·         Ensuite, cette question porte sur les droit et le fait : la capacité au jugement (si on ne a les moyens) et le la légitimité de le faire (juger l’état est-il légal ?). o   Concernant la capacité que l’on peut avoir pour ce genre de jugement, il faut revenir à la définition de ce que c’est que juger : trancher, décider. Juger un Etat revient donc à dire si oui ou non cet état est bon. Est-ce que l’on peut dire d’un Etat qu’il es bon ou mauvais ? o   Pour la question du droit, il fat déterminer qui est ce « on « : s’il est citoyen de l’Etat jugé ou non (on juge un Etat, pas l’Etat), ou s’il est l’homme en général, auquel cas l’Etat visera une fin. Dans ce cas, le jugement portera sur al capacité de l’Etat à viser sa fin. ·         De plus, la question laisse en suspend un interdit : se demander si l’on peut juger l’Etat relève du juridique, tant le fonctionnement même de l’Etat dans sa remise en cause semble illégitime ; le jugement de l’Etat, en tant qu’il est une puissance suprême, pose le problème de ses limites. ·         L’Etat peut-il connaître des limites ? Et du même coup, peut-on poser ces limites ? a question du jugement de l’Etat porte donc directement sur le pouvoir de l’Etat : une réponse affirmative peut remettre en cause la force même de l’Etat, et de là, sa nature. ·         Ce sujet pose donc une dualité : ne pas pouvoir juger l’Etat revient à lui donner toute puissance, sans aucun contrôle donc, provocant une distanciation entre citoyen et Etat ; a l’inverse, pouvoir juger l’Etat, c’est diminuer son pouvoir et l’empêcher, peut être, de réaliser sa fin. Problématisation. L’Etat est une puissance, une force. Quelque soit la façon dont il est mis en place, sa puissance est normalement la garantie d’une vie sûre pour l’homme. Or, remettre en cause l’Etat, n’est ce pas le supprimer ? Porter un jugement sur l’Etat, quelque en soit le résultat, cela ne reviens-t-il pas à nier sa puissance ? Pourtant, l’Etat n’a-t-il pas besoin de ce jugement de ceux qui le compose pour s’accomplir ? Comment peut-on alors juger un Etat sans l’affaiblir ?

 

« · Ainsi, si l'on peut juger un Etat, c'est que l'on nie dès el départ son principe de puissance, toujours selon Hobbes.Il n'est donc pas envisageable d'avoir un Etat qui puisse être soumis à un quelconque jugement. · 2.

Un Etat qui ne peut être jugé, est-ce un Etat tout puissant ou totalitaire ? · Hobbes nous à appris qu'un Etat tout puissant ne peut être jugé.

Cependant, dans notre conception actuelle de‘Etat, nous voyons que lorsqu'un Etat n'admet aucun jugement, y compris venant d'autres Etats, il est loin de safin première et s'approche beaucoup plus d'une tyrannie. · Des Etats comme l'Etat français, ou Américain, font souvent l'objet d'un jugement, soit par des citoyens, soit pardes institutions qu'eux mêmes admettent : ONU, OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui peuvent allerjusqu'à donner des amendes à ces Etats. · Or, les Etats qui, par soucis de conservation de puissance absolue, refusent ces institutions et leurs jugementssont, de nos jours, des Etats considérés comme totalitaires, dans lesquels les citoyens ont une privation de droitsévidente. « L'initiative intellectuelle, spirituelle et artistique est aussi dangereuse pour le totalitarisme que l'initiative criminelle dela populace, et l'une et l'autre sont plus dangereuses que la simple opposition politique.

La persécution systématiquede toutes les formes supérieures d'activité intellectuelle par les nouveaux chefs des masses a des raisons plusprofondes que leur ressentiment naturel pour tout ce qu'ils ne peuvent comprendre.

La domination totale ne tolère pasla libre initiative.» Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme , tome 3 .· D'après Arendt, l'Etat totalitaire non seulement refuse, mais réduit au silence tout jugement, quelque qu'il soit,justement parce qu'il est totalitaire.

La reconnaissance de ce statut pour un Etat de ce type n'est pas admissible. · Alors, que faire ? Faut-il prendre le risque de laisser un Etat sombrer dans le totalitarisme sous prétexte que sil'on porte un jugement sur lui, on réduit d'autant sa puissance, et donc son existence même ? Il nous reste aussi lavoie que nous avons aperçut, celle des institutions de contrôle, tel l'ONU. 3.

Quels sont les moyens que nous pouvons avoir pour juger un Etat ? · Pour pouvoir juger un Etat, il ne faut pas penser une limitation du pouvoir de l'Etat, mais plutôt de celui qui ejuge. · Si ce sont des hommes, séparés ou ensembles, qui jugent un Et, ce jugement est rétrospectif : l'Etat est le peuplequi le compose.

Seul se peuple est alors à même de juger si il utilise les moyens nécessaire à la réalisation del'Etat. · Si l'Etat est soumis au jugement d'une autre institution, celle-ci ne peut que donner des avis, mais en aucun cascontraindre, comme le ferais un tribunal. · Or ces deux possibilités, un véritable jugement, arbitraire, d'un Etat conclurait soit à une volonté de détruirel'appareil en place (il s'agirait alors d'une tentative de prise de pouvoir, mettant l'Etat concerné en guerre), soitd'une volonté de libération d'un peuple qui ne contrôle plus son pouvoir et qui, du même coup est contraint.

UnEtat totalitaire n'est lors pas un Etat. · Juger un Etat n'est donc possible que lorsque cet Etat admet, dans sa législation, un regard extérieur sur sesactivités et un conseil. Conclusion. L'Etat est l'ensemble des individus unis sous une même puissance dans un territoire donné.

Toute idée de jugement d'un Etatsemble immédiatement remettre en cause le pouvoir même de cet Etat, et donc sa légitimité.

Or, nous avons vu que, dans nossociétés actuelles, les Etats démocratiques acceptent d'être jugés par des institutions telles que l'ONU.

Ce type de jugement estrendu possible par la volonté même des Etats, et donc des peuples, à se soumettre à un avis.

On peut voir dans le jugement desEtat un moyen de progression par les conseils et les avis.

La communauté internationale, seule apte à jouer ce rôle actuellementvise à cette progression des Etats.. »

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