Devoir de Philosophie

Peut-on nier l'évidence?

Publié le 16/01/2005

Extrait du document

 «Qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie, et ne peut douter de la vérité de la chose.» (Spinoza, Éthique) le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques : il se révèle vrai par lui-même, il se révèle vrai par lui-même, il se manifeste par son évidence. C'est le point de vue de Spinoza (« Ethique », II, 43). « La vérité est à elle son propre signe » (« verum index sui »). « Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a cette idée et ne peut douter... Quelle règle de vérité trouvera-t-on plus claire et plus certaine qu'une idée vraie ? De même que la lumière se montre soi-même et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium et elle est aussi celui de l'erreur. » Pour Descartes, comme pour Spinoza, une idée claire & distincte qui apparaît évidente est une idée vraie et il n'y a point à chercher au-delà. « Les idées qui sont claires & distinctes ne peuvent jamais être fausses » dit Spinoza. Descartes écrit de son côté : « Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions étaient incapables de l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie.

« pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ».

Le critère de la vérité, c'est donc l'évidence.

Soit,mais comment distinguer l'évidence de la fausse évidence? La seule solution, c'est un doute totalitaire,radical.

Or je ne peux pas douter, au moment même où je doute de tout, que moi qui doute, je suis.

Laproposition « je suis, j'existe » est une évidence, au moment où je la conçois.

Mais que suis-je? Une « chosepensante ».

Le cogito est le modèle de l'évidence. « Mais aussitôt après je pris garde que, cependant que je voulais ainsipenser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, quipensais, fusse quelque chose.

Et remarquant que cette vérité : jepense donc je suis, était si ferme et si assurée, que les plusextravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables del'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour lepremier principe de la philosophie que je cherchais.

» DESCARTES L'évidence s'imposeL'évidence d'une idée vraie s'impose d'elle-même dans la certitude decelui qui la détient.

Une «idée vraie» nous montre une chose tellequ'elle est en elle-même, et sa vérité s'éprouve comme une évidenceimmédiate.

Ainsi l'idée que j'ai du triangle est-elle vraie quand elle estune image fidèle de cette figure dont parle le géomètre et que je mereprésente un triangle avec ses trois côtés.

«Qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie, et nepeut douter de la vérité de la chose.» (Spinoza, Éthique)le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques : il serévèle vrai par lui-même, il se révèle vrai par lui-même, il se manifestepar son évidence.

C'est le point de vue de Spinoza (« Ethique », II,43).

« La vérité est à elle son propre signe » (« verum index sui »).

«Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a cette idée et ne peut douter...

Quelle règle de vérité trouvera-t-on plus claire et plus certaine qu'une idée vraie ? De mêmeque la lumière se montre soi-même et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même soncritérium et elle est aussi celui de l'erreur.

»Pour Descartes, comme pour Spinoza, une idée claire & distincte qui apparaît évidente est une idée vraie et iln'y a point à chercher au-delà.

« Les idées qui sont claires & distinctes ne peuvent jamais être fausses » ditSpinoza.

Descartes écrit de son côté : « Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si fermeet si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions étaient incapables de l'ébranler, je jugeais que jepouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie....

Après cela je considérai engénéral ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine, car puisque je venais d'en trouver uneque je savais être telle, je pensais que je devais aussi savoir en quoi consiste cette certitude.

Et ayantremarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité sinon que jevois très clairement que pour penser il faut être : je jugeais que je pouvais prendre pour règle générale queles choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies.

»C'est donc dans l'intuition de l'évidence des idées claires et distinctes que Descartes situe le critère du vrai ;une perception claire de l'entendement étant « celle qui est présente et manifeste à un esprit attentif » et «distincte, celle qui est tellement précise et différente de toutes les autres, qu'elle ne comprend en soi que cequi paraît manifestement à celui qui la considère comme il faut.

» (« Principes », I, 45).

L'impression vécue de certitude n'est pas suffisante pour caractériser lejugement vrai.

Car on peut se croire dans le vrai et cependant se tromper.Je veux éprouver un sentiment très fort et très sincère de certitude etpourtant être dans l'erreur.

C'est une grave objection à la théorie del'évidence-vérité.Comment distinguer les fausses évidences et les vraies évidences, C'est iciqu'un critère serait nécessaire.

Descartes disait Leibniz, « a logé la vérité àl'hostellerie de l'évidence mais il a négligé de nous en donner l'adresse ». Souvent les passions, les préjugés, les traditions fournissent des contrefaçons d'évidence.

Nous avons tendance àtenir pour claires & distinctes les opinions qui nous sont les plus familières, celles auxquelles nous sommes habitués.Les idées claires trop claires sont souvent des « idées mortes ».

En revanche, les idées nouvelles, révolutionnaires,ont du mal à se faire accepter.

Au nom de l'évidence de la prétendue évidence, c'est-à-dire des traditions bienétablies et des pensées coutumières, les penseurs officiels, installés dans leur conformisme, ont toujours critiqué lesgrands créateurs d'idées neuves.Aussi, pour Leibniz qui juge l'évidence intuitive toujours sujette à caution, le raisonnement en forme fournitl'instrument du vrai, car il dépasse le psychologique pour s'élever au logique, au nécessaire.

A l'immédiateté del'intuition il oppose les étapes nécessaires de la démonstration, conçue comme chaîne où l'on substitue aux définisles définitions, et selon un ordre d'implication logique dont le syllogisme fournit un des modèles.

« Tous les hommessont mortels.

Or, Socrate est un homme.

Donc Socrate est mortel.

»S'il est évident que Socrate est un homme,cette évidence, pour être communiquée et fondée, requiert l'appel, non à une intuition, mais à la formalisation desrelations d'implication logique entre des idées qui ne sauraient être considérées comme des absolus, mais comme les. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles