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Peut-on parler de travail intellectuel ?

Publié le 13/02/2005

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travail

Ces essences ou Idées existent dans un monde suprasensible et  ne sauraient  être au pouvoir de notre action. Elles ne peuvent qu'être l'objet d'une activité contemplative. L'opposition de la science à la technique est donc celle de la « contemplation « à l' « action « ou encore de la « théorie « à la « pratique «. A l'époque de Platon, la technique est en plein essor et se libère du magique et du religieux. L'artisan forme une « catégorie sociale  particulière «, étrangère au domaine de la politique comme à celui de la religion : « L'activité artisanale répond à une exigence de pure économie. L'artisan est au service d'autrui. Travaillant pour vendre le produit qu'il a fabriqué -en vue de l'argent-, il se situe dans l'Etat au niveau de la fonction économique de l'échange. « (Vernant).             Platon reconnaît la fonction sociale de la technique, mais il ne lui accorde aucune valeur humaine.  Il ne loue, dit Vernant, « ni la tension du travail comme effort humain d'un type particulier, ni l'artifice technique comme invention intelligente, ni la pensée technique dans son rôle formateur de la raison.

• La notion même de « travail intellectuel « est souvent contestée, voire niée. • Serait-elle contradictoire ? • La reconnaissance d'une telle contradiction validerait-elle l'antique opposition de l'activité productive concrète et de la spéculation intellectuelle ? • L'interdépendance croissante de la conception et de l'exécution dans bien des domaines n'incite-t-elle pas plutôt à abolir cette opposition ? • Nécessité d'une réflexion critique dépassant les représentations habituelles. Peut-on parler de travail intellectuel ?  

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« L'étonnement, pour les Grecs, est donc l'origine véritable de la recherche philosophique.

L'étonnementconsiste en l'arrêt admiratif devant une chose que l'on ne comprend pas.

Le mot n'est pas à comprendre ausens moderne cad la stupéfaction devant quelque chose d'inhabituel.Le sens commun, la plupart des hommes ne s'étonnent que devant un phénomène extraordinaire, qui échappeà la routine, et dont il est clair qu'on ne le comprend pas, qu'on ne peut le classer dans les rubriqueshabituelles.

Or les phénomènes les plus communs ne sont pas les plus connus, tant sen faut, et le sentimentde connaître ce que l'on voit souvent n'est qu'une illusion.L'étonnement qui frappe le philosophe concerne n'importe quelle chose, aussi banale soit-elle en apparence.C'est d'abord l'admiration devant la nature, et l'aveu de son incompréhension devant ses mécanismes.

« Orapercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance […] ainsi donc ce fut pouréchapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie.

»Les exemples que donne Aristote sont éclairants ; les premières recherches se concentrèrent sur les objets ànotre portée, puis les phases lunaires, puis le cours du Soleil, puis la formation de l'Univers.

Deux points sontremarquables : D'une part, la philosophie n'est pas ici séparée de la science ; les exemples de recherches philosophiquessont des exemples qu'on qualifierait aujourd'hui d'astronomiques.

En fait la séparation de la science d'avec laphilosophie est très tardive.

Elle date du XVIII ème siècle, et tous les grands noms de la philosophie furentaussi, jusqu'à cette époque au moins, des grands noms des sciences. D'autre part, l'étonnement e s'exerce pas sur des choses extraordinaires, mais tout simplement devant cequi est, et dont la nature nous offre chaque jour le spectacle comme la course du Soleil, les marées, etc.

Laphilosophie essaie, tente, de rendre compte de ce qui est.

C'est-à-dire de l'expliquer.

Soit simplement en enénonçant les mécanisme, soit en essayant d'en donner le sens.

On en arrivera ainsi à des questions ditesmétaphysiques : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » (Leibniz).Enfin, si la philosophie, selon Platon, commence par l'aveu de l'ignorance, son but est de faire cesser celle-ci.Son but est la connaissance.

Aristote insiste sur ce point essentiel, sur l'image que la science et la philosophiese font d'elles-mêmes : « Il est évident qu'ils poursuivaient la science pour savoir, et non en vue de quelqueautre utilité.

»Les philosophes recherchent le savoir pour le savoir et non pour une quelconque utilité pratique immédiate.Cela ne veut en aucun cas dire que la philosophie n'a aucun intérêt.

Mais d'abord, qu'elle n'a pas pour but desatisfaire un besoin, qu'il soit vital ou de confort.

C'est la preuve que donne Aristote : « Presque tous les artsqui regardent les besoins et ceux qui s'appliquent au bien-être, étaient connus déjà quand on commença àchercher les explications de ce genre.

» C'est quand les problèmes urgents de la vie sont résolus, que l'on selance dans les sciences ou la recherche.

La philosophie n'est donc pas une discipline asservie, liée auxnécessités vitales ou à la recherche d'un confort matériel.

Elle est une activité libre, qu'on exerce pour sonpropre plaisir, pour son intérêt intrinsèque.

En clair, c'est une activité libre parce que désintéressée.« Ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale, puisque seule elleest à elle-même sa propre fin.

Aussi est-ce encore à bon droit qu'on peut qualifier de plus qu'humaine sapossession.

»C'est une constante de la philosophie grecque, et de la façon dont elle s'interprète : la philosophie nousarrache à la condition simplement humaine , d'être périssable et obnubilé par sa survie, pour nous faireparticiper à un plaisir divin : la compréhension pure et désintéressée.Il se peut que cette vision paraisse naïve, après que Marx a assigné comme tache à la philosophie, non plusde connaître le monde mais de le transformer, et surtout que Descartes a fait comprendre que la science sedoit de viser notre bien-être.

Mais elle est aussi le rappel que l'homme ne se réduit pas à un simple êtrenaturel mais qu'il a part à un autre type de plaisir, celui de la compréhension, voire de la compréhension.Aristote nous rappelle que la philosophie naît et se nourrit d'un étonnement devant ce qui est.

Ce spectacledu monde entraîne, pour le « naturel philosophe », le désir de comprendre l'ordre du monde, la nature deschoses.

En ce sens la naissance de la philosophie est contemporaine des sciences sans pourtant s'y réduire.Enfin Aristote note qu'il existe chez tout être humain un plaisir désintéressé de comprendre, qui se manifesteaussi dans l'art, mais qui atteint son sommet dans la philosophie, laquelle nous fait participer, autant qu'il estpossible, à une vie digne des dieux. Tout travail est créationSi le travail est synonyme de création, l'activité intellectuelle serait un travail, car c'est non seulement uneactivité cérébrale ou une production mais c'est aussi une création.

C'est l'individu lui-même qui crée son idée.Tandis que l'ouvrier parfois n'aura à faire preuve d'aucune créativité, ce qui fera dire parfois que ce qu'il faitn'est pas un véritable travail.Ce qui amène à penser qu'il existe un travail esthétique.

En effet, le peintre est créateur et il produit uneoeuvre qui le rendra intemporel.

Là, même s'il n'y a pas d'utilité explicite de l'oeuvre, on peut dire que l'artistetravaille car il a fourni un travail intellectuel, d'imagination, de concentration, de rapport entre les couleurs,les formes.. »

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